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Billet de blog 21 décembre 2018

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RAYON9 une coopérative qui rayonne à Liège !

La coopérative de livraison Belge RAYON9 célèbre aujourd'hui son troisième anniversaire. Découvrez l'histoire de ces trois copains passionnés de vélo qui ont été les premiers membres de Coopcycle à se lancer dans foodtech et la livraison de ...chocolats !

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Les trois co-fondateurs de RAYON9

Ceci n'est pas une histoire de coursiers. Plutôt celle de trois amis passionnés de vélo, qui cherchaient à créer une entreprise et ne le concevait que dans le cadre de l'économie sociale et solidaire. Benoit et Serge, enseignants dans une école d'éducateurs spécialisés et Julien, qui travaille dans une mutuelle, trouvaient leur ville de Liège en Belgique fortement embouteillée.

Par ailleurs, une statistique a retenu leur attention : en Wallonie, le taux de chômage des jeunes, en particulier ceux à faible niveau de qualification, dépasse largement les plafonds européens (32,8% des moins de 25 ans en Wallonie contre 22,2% en moyenne dans l’UE. Ce taux monte à 48,6% si le niveau d’étude est faible).

Ils décident ainsi de se lancer dans la livraison à vélo, un service que personne ne fournissait à Liège en 2015. Après deux années de réflexion et d'étude de marché, c'est le grand saut : RAYON9 naît sous la forme d'une société coopérative à finalité sociale. Au-delà de l'aspect écologique, son but est de créer des emplois salariés accessibles à des jeunes à faible niveau de qualification. Les activités débutent au printemps 2016 avec un premier coursier engagé. "C'est d'abord ses compétences qui vont nous intéresser et pas la manière dont il les a acquises", précise Serge. Un emploi qu'ils réussissent à maintenir en dépit de difficultés financières au démarrage, notamment grâce au soutien des coopérateurs.trices. En effet, dès le départ, ils ont fait le choix de lever du capital citoyen auprès de proches et de sympathisants. Ils sont aujourd'hui 112 coopérateurs.trices, à avoir rassemblé 72.000€. Une somme importante qui démontre que les préoccupations à l'origine de RAYON9 sont partagées par un grand nombre d’acteurs. Au-delà d'un support financier à l'achat de vélos et des premiers salaires, ils et elles ont été particulièrement bienveillants lors des périodes difficiles. "Nous avions peur de les décevoir, qu'on nous reproche de brûler le capital. Mais la plupart nous ont témoigné de la confiance. Ils disaient qu'ils n'avaient pas investi dans RAYON9 pour gagner de l'argent mais pour participer à une aventure".

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Un livreur de RAYON9 Photo © Michel Houet

Les débuts sont difficiles car en dépit d'un fort capital sympathie, les livraisons restent rares. "Il a fallu élargir nos recherches de clients et les démarcher activement", reconnaît Serge. Ils travaillent un temps avec un transporteur pour qui ils effectuent la livraison du dernier kilomètre. Jusqu'à ce que cette collaboration qu'ils estiment aujourd'hui "chronophage" et "peu rémunératrice" se termine. Depuis, leur panel de clientèle s'est fortement développé avec une dizaine de clients réguliers. Ils travaillent avec des entreprises alimentaires dans le circuit-court, comme eFarmz,  la Coopérative Ardente, Les Petits Producteurs ou encore des artisans boulangers. Ils livrent également des magazines de presse alternative comme comme le magazine Imagine ou Médor tout comme des structures en lien avec le cinéma, hébergées dans le même centre d'affaires. "Nos clients nous confient toute sorte de colis: du courrier à l'alimentaire, en passant par l'électro-ménager ou les prothèses dentaires", précise Serge. Ils ont aussi des clients pour leur espace de stockage, comme des cavistes ou une boutique de chocolats. "Nous lui gardons ses emballages et il suffit qu'elle nous appelle pour qu'on lui livre facilement alors qu'avant c'était pour elle toute une logistique". Julien et Benjamin, les deux coursiers de RAYON9, transportent en moyenne 400 colis par mois à la force de leurs mollets. Un nombre de colis et un chiffre d'affaires qui suivent une pente ascendante, portée par l'engouement pour la livraison à vélo. A moyen terme, RAYON9 devrait d'ailleurs engager deux coursiers supplémentaires à mi-temps. "Nos clients peuvent être sensibles à l'aspect écologique de nos livraisons. Parfois, c'est l'aspect social qui les intéresse, mais souvent, c'est la fiabilité et la rapidité qui joue en notre faveur!" s'exclame Serge. Il estime se différencier des grosses structures grâce à un service sur-mesure et de qualité. "Les gens ont toujours la même personne au téléphone. Pas besoin de répéter à chaque fois par exemple qu'il faut passer par la cour ou sonner à tel endroit". Quant à la foodtech, la concurrence s'avère rude avec Deliveroo et Uber Eats. "Nous ne fermons pas la porte, mais il va falloir aller chercher des clients différents, car nous n'allons pas livrer des fast-food !".

D’autres perspectives sont en vue avec la naissance de la Belgian Cycle Logistics Federation. “La livraison à vélo va pouvoir exploiter tout son potentiel, notamment en se faisant connaître du politique, du grand public et des entreprises", se réjouit Serge.

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