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Billet de blog 6 septembre 2024

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Retraites des élus, à quand la fin des dinosaures politiques ?

La nomination du Premier ministre français Michel Barnier, 73 ans, relance le débat sur l'âge des élus, notamment après le retrait de Joe Biden pour raisons liées à ses 81 printemps. Alors que les citoyens font face aux réformes de la retraite, les élus bénéficient de régimes plus souples. Faut-il fixer une limite d'âge pour les mandats politiques ?

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La question de l'âge de départ à la retraite des élus est souvent source de débat en raison des particularités de leur statut par rapport aux autres catégories d'actifs. Pourtant, après le retrait de Biden (principalement en raison de préoccupations liées à son âge) dans la course à la présidence des USA et la nomination en France, d'un 1er ministre de 73 ans, la question se pose !
Devrait-on fixer une limite d'âge pour les mandats politiques ? Tandis que certains estiment que l'âge apporte sagesse et expérience, d'autres craignent que cela n'empêche la compréhension puis l'adaptation aux nouvelles réalités, mais aussi et surtout aux défis contemporains de plus en plus complexes. 

À titre personnel, je me demande si c'est une bonne idée de confier les clés du pouvoir à des personnes issues de ces générations qui nous ont conduits au chaos politique, économique, écologique et social dans lequel la démocratie moderne s'enlise.

À statut particulier, retraites flexibles

Alors qu'au fur et à mesure des réformes, des règles de départ à la retraite s'appliquent aux citoyens sans mandat, celles des élus demeurent plus flexibles, ce qui a de quoi alimenter une multitude de débats sur une potentielle réforme. Avant toute chose, il est essentiel de comprendre les raisons principales qui expliquent pourquoi l'âge de départ à la retraite tel qu'il s'applique aux autres citoyens ne s'applique pas de la même manière aux élus.

  • Statut particulier des élus : Les élus (comme les députés, sénateurs, maires, etc.) ne sont pas des salariés classiques, mais occupent des mandats électifs. Ils ne bénéficient pas d'un contrat de travail avec les mêmes règles que les travailleurs ordinaires, et leurs retraites sont souvent déterminées par des systèmes spécifiques liés à la fonction politique et à la durée des mandats exercés.
  • Système de retraite propre aux élus : Les élus cotisent à des régimes de retraite spécifiques, souvent gérés par des caisses de retraite propres à leurs fonctions. Par exemple, en France, il existe un régime de retraite parlementaire distinct pour les députés et les sénateurs. Ce régime tient compte de la durée du mandat et des cotisations versées pendant celui-ci, ce qui peut parfois permettre aux élus de bénéficier de pensions après un nombre d'années de mandat plus court.
  • Mandats de durée variable : Contrairement aux autres travailleurs, les élus ne travaillent pas dans un cadre permanent. Ils exercent des mandats d'une durée déterminée (souvent 5 ou 6 ans), et il est possible qu'ils ne soient pas réélus. Ces spécificités nécessitent un système de retraite différent pour compenser la précarité potentielle de leur situation après la fin d’un mandat.
  • Pas d'âge limite pour exercer des fonctions électives : Les élus peuvent se présenter à des élections à tout âge, tant qu'ils obtiennent la confiance des électeurs. Il n’y a pas d’âge limite pour se porter candidat ou exercer un mandat, ce qui explique que certains élus continuent à travailler bien au-delà de l’âge légal de la retraite.


Un besoin de réforme ?

Loin d'être un mal franco-français, un décalage entre l'âge de la retraite pour les citoyens et les responsabilités politiques prolongées de certains élus existe dans de nombreux pays. Ravivant ainsi la question de savoir jusqu'à quel point les représentants peuvent être efficaces en fonction des défis liés au vieillissement, notamment sur les plans cognitifs et physiques.

Comment voit-on le monde au-delà de 64 ans, ou tout simplement lorsque l'on intègre le monde des seniors ?
Si je me base sur les discussions que j'ai eues avec ma grand-mère, je dirai que généralement on voit moins bien, de près ou de loin. De fait, il est forcément plus difficile de comprendre ce qui se trame, de réagir, d'être objectif, de faire preuve d'empathie...
Cela donne lieu à de multiple interprétation, rarement réaliste, car souvent nourri par des peurs, des idées préconçues et lorsque cela touche aux mœurs, des prise de position à l'arrière-goût de patriarcat. Il suffit de lire les témoignages des accusés et les commentaires en ligne sur le procès des viols de Mazan pour comprendre qu'il y a un décalage de perception intergénérationnel. Est-ce que lors de sa passation de pouvoir, Gabriel Attal a songé au fait que 43 ans auparavant, Michel Barnier aurait fait de lui un déliquant sexuel ?

Devrait-on fixer une limite d’âge pour les mandats, ou au moins, revoir les conditions d’éligibilité pour assurer que nos dirigeants soient toujours en phase avec les attentes et les enjeux modernes ? Dans un contexte où les réformes des retraites touchent l’ensemble de la population, il est peut-être temps de réfléchir à l’alignement des règles pour les élus.
Et si la fin des dinosaures permettait de restaurer la confiance et d’assurer un renouvellement au combien nécessaire de la classe politique afin qu'elle soit plus phase avec les défis contemporains ?

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