Le techno-féodalisme est en train de remodeler notre société, et les politiques d'Emmanuel Macron ne font qu'accélérer cette transformation inquiétante. Alors que le président se présente comme le champion de la modernité et de l'innovation, il pave en réalité la voie à une nouvelle forme de domination économique qui menace notre démocratie et nos libertés individuelles.
Qu'est-ce que le techno-féodalisme ?
Le techno-féodalisme décrit une mutation du capitalisme où les géants de la technologie ne se contentent plus de participer à l'économie : ils la contrôlent. Des entreprises comme Amazon, Google ou Facebook deviennent des seigneurs modernes, accumulant richesses et pouvoirs sans précédent. Elles monopolisent les données, dictent les conditions du marché et exercent une influence démesurée sur nos vies quotidiennes.
Dans ce système, les utilisateurs deviennent des serfs numériques, dépendants des plateformes pour accéder aux services essentiels. Les petites entreprises sont écrasées, incapables de rivaliser avec ces mastodontes qui contrôlent les infrastructures et les flux d'information.
Président Macron : le facilitateur
Emmanuel Macron, avec sa vision néolibérale et sa fascination pour la "start-up nation", joue un rôle clé dans l'essor du techno-féodalisme en France. Ses politiques favorisent les grandes entreprises technologiques au détriment de la justice sociale et de l'égalité économique.
- Déréglementation et flexibilisation : Sous prétexte de moderniser le marché du travail, Macron a affaibli les protections des travailleurs, facilitant l'exploitation par les plateformes numériques qui prospèrent sur la précarité.
- Fiscalité avantageuse : Malgré les promesses de taxer les géants du numérique, les mesures restent timides. Les entreprises technologiques continuent de bénéficier d'avantages fiscaux, creusant les inégalités et privant l'État de ressources cruciales.
- Privatisation des services publics : En encourageant la privatisation et en réduisant les investissements publics, Macron ouvre la porte aux entreprises technologiques pour s'emparer de secteurs clés comme la santé, l'éducation et les transports.
Les dangers pour la démocratie et la société
Pourquoi les fondements mêmes de notre société en concentrant le pouvoir entre les mains de quelques-uns sont menacé ?
- Érosion de la démocratie : Quand des entreprises privées contrôlent l'information et les plateformes de communication, elles peuvent influencer l'opinion publique, manipuler les élections et affaiblir les institutions démocratiques.
- Surveillance de masse : La collecte massive de données permet une surveillance sans précédent des individus, menaçant la vie privée et les libertés civiles.
- Inégalités croissantes : Le fossé entre les ultra-riches de la technologie et le reste de la population se creuse, alimentant le mécontentement social et l'instabilité politique.
Pourquoi il faut réagir maintenant ?
Le soutien de Macron au travers de EM, LREM puis RE au modèle techno-féodal n'est pas une fatalité. Il est encore temps de changer de cap, mais cela nécessite une prise de conscience collective et une véritable mobilisation citoyenne, pas une manifestation de plus devant une préfecture.
L'objectif ? Imposer la mise en place de plusieurs mesures forte comme :
- Régulation stricte des géants du numérique : Imposer des lois antitrust pour démanteler les monopoles et protéger la concurrence.
- Protection des droits des travailleurs : Renforcer les protections sociales pour les travailleurs de l'économie numérique et garantir des conditions de travail décentes.
- Fiscalité équitable : Mettre en place une taxation efficace des grandes entreprises technologiques pour financer les services publics et réduire les inégalités.
- Souveraineté numérique : Développer des alternatives publiques ou coopératives aux plateformes privées pour préserver notre indépendance et nos valeurs démocratiques.
- Nouveaux statuts juridiques et professionnels : Accompagner et promouvoir ces autres acteurs du numérique, qui au travers de petites structures boostent l'économie.
L'affaire McKinsey : un révélateur des dérives du système
Si l'on se base sur le reportage de Cash Investigation, l'affaire McKinsey illustre à elle seule les dérives du techno-féodalisme en France. Les révélations sur le rôle controversé de McKinsey dans les affaires publiques montrent comment des entreprises privées peuvent exercer une influence disproportionnée sur les politiques publiques, souvent au détriment de l'intérêt général. Cette affaire souligne la nécessité de réguler les grandes entreprises de conseil et de technologie pour éviter qu'elles ne façonnent les politiques selon leurs intérêts privés.
Le côté obscur du capitalisme n'est pas seulement une théorie : c'est une réalité qui s'installe sous nos yeux, encouragée par les politiques d'Emmanuel Macron et les gouvernements qui se succèdent depuis sa première élection en 2017.
Le risque pour les citoyens français ? Voir notre société se transformer en un système où une élite technologique dicte les règles, au détriment de la majorité. Il est temps de dire non à cette nouvelle forme de féodalisme et de défendre une vision de la technologie au service de tous, et non de quelques-uns. Pas sûr que la nomination de Clara Chappaz, ex-directrice de la French Tech, au poste de secrétaire d'État chargée de l'IA et du Numérique aille dans ce sens...
Pour approfondir la question du techno-féodalisme, je recommande vivement l'article de Mediapart sur ce sujet, qui éclaire la pensée de Yanis Varoufakis et les dangers associés à cette évolution.