Hier dans Paris, 80 000 enseignants et parents d’élèves se sont mobilisés. Trois jours auparavant à Paris plus de 40% des enseignants du primaire étaient en grève, mobilisation inattendue et massive au dire même du recteur de paris Maurice Quenet.http://afp.google.com/article/ALeqM5ghSF0B9vgZX7yt2nQ3tRvcFUpnPAD’aucun diront que les enseignants se plaignent toujours, qu’ils veulent toujours plus de moyens, que se sont des nantis etc.. et ne se poseront pas la question de la raison profonde de ce mécontentement. Evitant ainsi de regarder la réalité des réformes proposées par ce gouvernement et son ministre de l’éducation Xavier Darcos.De quoi s’agit-il ? Il s’agit de protester contre la destruction des aides aux enfants en difficultés scolaires. Car ce gouvernement, supprime les RASED. Qui sont spécifiquement consacré aux élèves en difficultés sur les matières fondamentales. Et cela au mépris de ses objectifs de la réussite pour tous et en rupture avec notre devise républicaine qui met l’égalité au cœur de nos valeurs nationale.Vous trouverez ci-dessous un ensemble de reportages de France info assez clair sur ce sujet. http://www.france-info.com/spip.php?article198941&theme=9&sous_theme=43Il faut noter que le directeur général indique que seul 3 000 postes d’enseignants spécialisés vont retourner devant des classes et donc que les RASED perdureront puisqu’il restera 14 000 postes. Il faut savoir que cette sédentarisation selon les documents internes à l’éducation nationale est prévue sur 3 années au rythme de 3-4000 postes par an et que les formations de postes d’enseignants spécialisés sont d’ores et déjà supprimés. Cela en soi démontre clairement que c’est bien d’une suppression dont il est question, ce mensonge ou cette déformation de la vérité par le directeur général est bien le signe d’un malaise du ministère qui sait que les RASED sont populaires dans les ZEP car quoi qu’on en dise ils sont efficaces et profitent bien évidemment d’abord aux enfants les plus défavorisés et par conséquent. Le deuxième argument des autorités est que le RASED fait double emploi avec le soutien scolaire mis en place le samedi matin. Est-ce vrai ? Qu’est ce qu’un RASED ?Les RASED sont apparus en 1990, avec la Circulaire n° 90-082 du 9 avril 1990, par transformation des GAPP créés en 1970. Ils sont régis actuellement par le Titre II de la Circulaire n° 2002-113 du 30 avril 2002. Avec les CMPP, ils sont les héritiers de l’approche psychopédagogique des difficultés scolaires qui s’est développée en France après la seconde guerre mondiale, dans la foulée de la Résistance.Les RASED ont pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en difficulté dans les classes ordinaires des écoles primaires, à la demande des enseignants de ces classes, dans ces classes ou hors de ces classes. Ils comprennent des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante pédagogique, les “maîtres E” (difficultés d’apprentissage), des enseignants spécialisés et spécialement formés chargés des aides à dominante rééducative, les “maîtres G” (difficultés d’adaptation à l’école), et des psychologues scolaires.Pour bien comprendre la différence entre le soutien et le travail des RASED actuel il faut comprendre la différence entre soutien et re-médiation qui est au cœur du métier de l’enseignant RASED. Le soutien s’adresse à des élèves ayant une difficulté notionnelle sur les contenus scolaires. De durée limitée et courte dans le temps, le soutien permet par un éclairage différent l’acquisition de la notion abordée comme la multiplication avec un multiplicateur à 2 chiffres par exemple. Le soutien se fait principalement par un enseignant non spécialisé qui peut être le maître titulaire d'une classe de CE1 par exemple. Ainsi, le soutien peut être une réponse adaptée à certains élèves qui ne sont pas des élèves en difficulté et dont les problèmes ne se cumulent pas. Il commence souvent par une évaluation formative, source d’information pour le maître pour organiser sa séance de soutien auprès de son groupe d’élèves. Tout comme les regroupements d’adaptation, les séances de soutien sont organisées en petit effectif (rarement plus de 8 apprenants).Enfin, le soutien correspondrait à un étayage certes, mais ne nécessiterait pas l’apprentissage du transfert avec la mise en place d’un « désétayage ». Ce qui veut dire en des mots moins techniques, que le soutien favorise d’entrée l’autonomie de l’élève. De telle sorte qu’on peut dire que le soutien est une réponse adéquate ponctuelle sur une notion non comprise par un élève qui n’est pas signalé en difficulté. b) Définition de la re-médiation Les situations de re-médiations s’adressent à des élèves ayant des difficultés liées à des processus cognitifs comme la mémorisation, une des soucis de méthode, une carence de verbalisation sur ses actions, des difficultés à conceptualiser, à sélectionner les données pertinentes... Ici, la non-acquisition de la notion est le reflet visible de l’effet mais non la cause pour elle-même. Ce qui veut bien dire que la « non-acquisition d’une notion » correspond comme pour une maladie au symptôme mais qu’elle ne peut pas être considérée comme la cause même des difficultés de l’élève. La cause des difficultés est plurielle et bien souvent les problèmes se cumulent. Par exemple, des difficultés de compréhension vont s’associer à des difficultés d’attention. Nous sommes ici plus loin que dans le simple contenu notionnel et les compétences transversales sont également abordées (méthode, temps, espace). Normalement, de durée limitée mais parfois aussi, longue dans le temps, les re-médiations permettent par une nouvelle approche l’ouverture d’un espace d’apprentissage auprès de l’élève en besoins éducatifs particuliers. Les re-médiations se bâtissent principalement sur un projet de besoins repérés et identifiés et est mis en œuvre par un enseignant spécialisé. Comme le soutien, les re-médiations se font sur le temps scolaire et cette action d’enseignement concertée spécialisée peut prendre la forme d’une co-médiation (co-intervention, préparation commune, permutation des postures).L’intentionnalité pédagogique, l’axe de travail sur les processus cognitifs et la transcendance sont des différences certaines avec le soutien. Tout comme les séances de soutien, les regroupements d’adaptation sont organisés en petit effectif (rarement plus de 6 apprenants).
En conclusion, ce gouvernement par la suppression des RASED est en train de laisser sur le carreau 150 000 enfants en grande difficultés scolaire, la plupart issus des catégories sociales défavorisés de notre pays. Est-ce ce que nous souhaitons, est ce en ligne avec les valeurs républicaines dont sont si friands nos politiques lors des matchs de foot, est ce juste ? Est-ce bon pour l’avenir de notre pays, est ce sain de laisser ces jeunes sans avenir dans des quartiers déjà sinistrés économiquement et qui seront les premiers à patir de la crise financière.Je ne suis pas enseignant, je suis cadre et pourtant oui je réagis et vous invite à réagir pour défendre un système qui fait ces preuves partout en Europe et à l’étranger et qui est aujourd’hui démantelé pour de simples raisons politiques et comptables.