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Billet de blog 4 août 2025

Un mois de grèves et de luttes : Juillet 2025

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.

Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com

Clôture rédactionnelle de cet article : dimanche 3 août 2025

A L’INTERNATIONAL

Inde

Le 9/7, plusieurs millions d’Indien.nes ont participé à une grève nationale, essentiellement contre trois éléments de la politique de Narendra Modi : réformes du droit du travail ; privatisations massives ; casse des services publics et abandon de programmes sociaux.

EN FRANCE

Automobile :

Stellantis

Travailler dans une usine par 40°C ? A Stellantis Mulhouse, plusieurs dizaines de salarié.es l’ont refusé à partir du 30/6, exigeant de meilleures conditions de travail.

A Poissy (2500 salarié.es), qui va vers une fermeture à 18 mois, l’unité contre les patrons se construit. Le 3/7, une trentaine de salarié.es de Poissy ont rendu visite à leurs collègues sous-traitant.es de OP Mobility qui font des pare-chocs (40% pour Poissy). Cette visite vient après celles de MC Synchro (roues), Lear (sièges), Forvia (panneaux de portes, planches de bord)

Autres grèves dans l’automobile

L’équipementier JTEKT, filiale de Toyota, veut supprimer des emplois à Irigny (69) et Chevigny-St Sauveur (21). Nous en parlions le mois dernier, surtout pour Irigny. Ce mois-ci c’est plutôt Chevigny qui est monté au créneau. Le soir du 2/7, la grève a démarré, avant même l’heure fixée par le syndicat FO, l’équipe du matin a pris le relais, la mayonnaise a pris et un piquet de grève s’est mis en place, organisé par grévistes. La grève a duré 4 jours, avec au moins 120 grévistes. Face au risque d’effilochage, le travail a repris. A suivre…

Energie

EDF

Les chantiers de maintenance de 5 centrales nucléaires sont perturbés : Cattenom (57), Cruas (07), Tricastin (26), Blayais (33), Dampierre-en-Burly (45). Les personnels itinérants de la société Arabelle Solutions (filiale d’EDF) refusent ce que veut imposer la direction : réduction de leurs primes (incommodité, repas) et frais de déplacement, et la pression sur la durée des déplacements. Après une première avancée obtenue le 23/7, les itinérant.es sur les cinq centrales-ci-dessus sont resté.es en grève et exigent une hausse de 7% sur les heures postées.

Chimie, pétrochimie, pharmacie :

10/7 : grève et manifestation à Maisons-Alfort devant Sanofi contre la vente de ce site à l’entreprise allemande Adragos, prévue pour le 1er trimestre 2026.

Delpharm-Orléans : dans ce groupe pharmaceutique, la direction a annoncé la diminution de 3000 à 700€ de la prime de participation. AG et grèves tournantes s’en sont suivi. Le 11/7, la prime de participation remontait à 1400€ mais le mouvement s’est poursuivi.

Transports :

Aérien

Les 3 et 4/7, la grève des contrôleurs/ses aérien.nes, appelée par l’UNSA et la CGT (2e et 3e syndicats du secteur) dénonçait le sous-effectif structurel et l’UNSA parle de « management toxique ». La grève a touché Paris (25% des vols annulés le 3/7 et 40% le 4/7) mais aussi les aéroports du Sud, en particulier Nice (-50%), mais aussi Lyon, Marseille et Montpellier (-30% chaque jour pour les trois), Bastia ou Calvi (-50%) ; des retards importants ont été constatés et la grève a touché plus d’un million de passager.es.

SNCF

Face à la volonté de la direction de la SNCF de supprimer des postes au centre de triage du Bourget, les grévistes (déjà en reconductible depuis 50 jours) – voir notre compte-rendu du mois dernier – ont reçu le soutien d’organisations écologistes : Extinction Rébellion et les Soulèvements de la Terre, qui ont signé une tribune avec Sud Rail Paris Nord, dénonçant un « sabotage social… et anti-écolo ». Finalement, après 59 jours de grève, les cheminot.es ont fait reculer la direction qui avait décidé de supprimer des postes d’aiguilleurs à Villemomble et au Bourget. Le maintien de l’emploi a été obtenu.

Transports Valenciennes

Le 7/7, le départ du Tour de France à Valenciennes a donné l’idée à une soixantaine de salarié.es de Transvilles (gérée par Keolis) et faire grève et de s’adresser au nombreux public. Un tract, bien accueilli, expliquait le pourquoi des retards, des bus bondés et des lignes supprimées, et réclamait de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés.

Transports parisiens

Le 10/7, les salarié.es des dépôts de bus RATP étaient appelé.es à la grève face au transfert des lots que le patronat organise en direction des boites de transport du privé. Tout le monde comprend que cela veut dire des conditions de travail et de rémunération dégradées. Pour éviter cela, il faut éviter le fractionnement des personnels. C’est à cela que visait cette journée. Le dépôt de Vitry sur Seine a massivement suivi la grève (95%).

La Poste

Dans le 17e arrondissement, le bureau est resté fermé le 25/7. La raison : une grève contre un taux d’amiante 5 fois supérieur à la dose maxi autorisée, obligeant la Poste – qui niait cette situation – à rester close. Cela faisait une semaine que les agent.es de « Paris Adresse » (service de domiciliation pour les sans-abri mis en place en partenariat Paris-La Poste) étaient en grève pour hausser les salaires, titulariser les précaires et améliorer des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. Après 2 semaines de grève illimitée, les 12 salarié.es de Paris Adresse, ont obtenu des avancées le 29/7, remportant une prime mensuelle brute de 140€. Pour le reste, un comité de suivi doit se mettre en place.

Santé-social

Social et médico-social

Une grève de 20 jours commencée en juin a touché l’Ehpad La Coustourelle à Sommières et Calvisson (30). Dénonçant des conditions de travail indignes et une direction absente, les grévistes ont gagné. Ils et elles ont obtenu : 1) que les mutations (par mutualisation) avec les sites de Quissac et Corconne ne soient possible que sur volontariat ; 2) un audit de RH et une remise à plat des carrières, avec rattrapage des avancements et titularisations depuis 2023 ; un plan de résorption de l’emploi précaire (CDD vers CDI) avant fin 2025.

A Montpellier, face aux coupes budgétaires qui détruisent le secteur social et médico-social, et 4 semaines de luttes, une coordination s’est mise en place le 3/7. Le 11, un rassemblement a eu lieu devant le Conseil départemental de l’Hérault, avec plus de 200 personnes et de 35 structures représentées.

Culture

Bibliothécaires BNF

Après 4 mois de grève, les contractuel.les de la BNF ont obtenu une première victoire le 17/7. Ils et elles n’ont pas obtenu le passage en CDI, mais le protocole de fin de grève apporte des améliorations sur la durée et les conditions de renouvellement des contrats (par 2 ans renouvelables, jusqu’à 6 ans). Une avancée qui va rendre plus difficiles les suppressions de postes. Des progrès ont été aussi enregistrés sur d’autres points, notamment sur les horaires et plannings.

Bibliothèques Paris

Après la grève massive du 20/6 contre le projet austéritaire PlaP2 (Projet Lire à Paris) concocté par la mairie et visant à regrouper petites et grosses structures, l’intersyndicale FSU-CGT-FO ont organisé un rassemblement massif devant la cantine de l’Hôtel de Ville

Éducation nationale

Fin juillet, FO a déjà déposé un préavis de grève pour les personnels de l’Éducation nationale (écoles, collèges, lycées), couvrant la période du 18/8 au 18/10/2025, afin de s’opposer aux conséquences des budgets austéritaires, pour l’abandon des réformes du système éducatif, et pour la hausse des salaires.

Autres, secteur privé

Une large part des salarié.es semble maintenant attachée au télétravail. Le Monde recense même des cas de grèves pour maintenir cette façon de travailler, ou contre la diminution de sa part. Nous avions évoqué la grève de la SG le 27/6. Le quotidien évoque aussi un mouvement social chez Trax, entité audiovisuelle de Free, lancé le 1/7.

Chez Princesse Tam-Tam et Comptoir des Cotonniers, enseignes placées en redressement judiciaire le 1er juillet, une journée de grève a été organisée le 10/7, avec rassemblement, pour défendre l’emploi d’environ 65 employé.es dans 26 magasins.

Limagrain Ennezat (63)

Après une grève démarrée le 7/7, les salarié.es de cette coopérative agricole et groupe semencier international, ont gagné sur les salaires, le 10/7 : à compter du 1/7, tous les revenus inférieurs à 2500€ seront relevés de 60€. Entre 2501 et 3500€ seront augmentés de 45€ ; et au-dessus de 3501€, il y aura 40€ de plus.

Imprimeries presse quotidienne nationale – Les Échos

En raison d'un mouvement de grève affectant les imprimeries de la presse quotidienne nationale, le journal Les Échos daté du 23/7 n’est pas sorti.

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