Tract n°8, le 20 janvier 2025
Du 19 janvier 2023 au 6 juin 2023, les travailleu·rses se sont mobilisé·es massivement contre le passage de 62 à 64 ans de l'âge de départ à la retraite. La question des retraites a été éclipsée pendant un an. Elle est revenue en force depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale et va être au centre de la politique de Bayrou.
Plusieurs angles attaques sur nos retraites sont à l’étude
Depuis cet été, les capitalistes et leur personnel politique, médiatique et parfois même syndical, montrent que plusieurs projets sont à l’étude : rallonger l’âge de départ à 65, 66 voire 67 ans, retenter de mettre en place une retraite par point (que nous avions fait retiré par notre mobilisation en 2020), et même en finir avec la retraite par répartition, qui est un système de solidarité intergénérationnelle, pour passer à un système par capitalisation, qui est un système marchand et individualiste.
Que font les directions syndicales nationales ?
Les attaques prévues contre la retraite par répartition sont extrêmement brutales. Que font les directions syndicales face à cela ? Depuis ce vendredi 17 janvier, elles sont en « conclave » avec le patronat. Pour nous, leur urgence devrait être d’aller à la rencontre des salarié.e.s, dans leurs entreprises et leurs villes, pour expliquer et mobiliser contre les contre-réformes à venir. Mais alors que la situation sociale est extrêmement grave (attaques tous azimuts sur nos droits, licenciements), aucune perspective n’a été proposée par l’intersyndicale suite à la journée du 12 décembre.
Faux diagnostic, fausses bonnes solutions
Pour nous faire avaler la potion amère, le discours dominant nous matraque de faux diagnostic.
(1) Le déficit des caisses serait de 100 milliards d’euros, ce qui est faux, étant donné que les caisses sont pour le moment excédentaires
(2) Le problème des retraites serait lié à un problème de natalité, il n’y aurait pas un bonne répartition entre le nombre d’acti.f.ve.s et les retraité.e.s . Alors que le seul problème de répartition, c’est celui entre le travail et le capital !
De son côté, le PS a proposé de siphonner le fonds de réserve c’est-à-dire l’argent de côté des caisses, pour revenir à 62 ans. Cette ponction serait extrêmement grave et aboutirait à terme à une hausse de la CSG pour « renflouer les caisses » et à de nouvelles contre-réformes.
Les solutions de justice sociale sont pourtant simples
On nous dit que les caisses seront vides. Pourquoi alors ne pas les alimenter en
(1) Augmentant les salaires dans le secteur privé et la fonction publique
(2) Payant les femmes autant que les hommes
(3) Régularisant les sans-papiers, ce qui augmenterait leurs salaires et donc les cotisations, et en payant les immigré.e.s autant que les français.es
(4) Créant des vrais emplois pour toutes celles et ceux qui en sont privés.
En un mot, à « travail égal, salaire égal » est pour nous la seule solution convenable, dans l’intérêt des travailleur.euses, des futurs travailleur.euses, des privé.e.s d’emplois, et actuel.le.s retraité.e.s. Il faut également annuler les exonérations de cotisation patronale, et exiger l'abrogation de la loi Borne et de toutes les contre-réformes précédentes, pour un retour à 60 ans et 37, 5 annuités maximum.
Construisons une large coalition pour défendre nos conquis
Deux ans après le déclenchement le 19 janvier 2023 de la la plus longue bataille sociale de l’histoire de France, nous sommes toujours là, et sommes prêts à construire une large coalition, en dehors de l’Assemblée, avec tous les individus, associations, structures syndicales, et partis politiques déterminés à défendre mordicus nos conquis, et à faire barrage à toute nouvelle attaque contre nos retraites.
Nous sommes le « Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel, Ne tournons pas la page», qui réunit des militant.e.s syndiqué.e.s de différents horizons et des activistes non syndiqué.e.s. Nous nous sommes rencontré.e.s lors du mouvement des retraites de 2023, sur le constat que l'intersyndicale avait refusé de mener la lutte vers la victoire. Parce que les syndicats sont un outil précieux, nous ne voulons plus laisser les directions décider de l’avenir des luttes. C'est aux grévistes et aux militant.e.s, syndiqué.e.s ou non, d’en choisir les formes et la direction. Vous êtes en accord avec le contenu de ce tract ? Contactez-nous.
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Blog Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/courant-de-lutte-transsyndical-et-interprofessionnel