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Billet de blog 8 octobre 2024

Les batailles de demain se gagnent aujourd’hui ! (Mardi 26 mars 2024)

La Macronie attaque tous azimuts : destruction des statuts des travailleurs et travailleuses (code du travail et statut des fonctionnaires), coupes drastiques dans les services publics, remise en cause du droit de grève...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le même temps, des grèves pour des hausses de salaires ont lieu chaque jour en France, et les enseignant.e.s par exemple nous montrent que la rage est là pour défendre des services publics de qualité. Qu'attendent les directions de chacun de nos syndicats pour organiser une grève de toutes et tous jusqu'à satisfaction de nos revendications ?

Halte à la destruction du Code du Travail ! Non à sa « simplification » !

Le 15 février 2024, 5 député.e.s Renaissance ont remis à Bruno Lemaire le rapport « Rendre des heures aux Français, 14 mesures pour simplifier la vie des entreprises ». Il devrait alimenter le futur projet de « Loi sur la simplification ». Quelques exemples :

Durée du travail : La fin des 35h

Il ne suffirait plus que d’une simple déclaration de l’employeur pour dépasser la durée quotidienne maximale de travail effectif de 8h, la durée maximale hebdomadaire de 48h, avoir le recours aux horaires individualisés, et généraliser le travail de nuit.

Jeunes TPE/PME : La fin des accords de branche

Les entreprises créées depuis moins de cinq ans et employant moins de 50 salarié.e.s pourraient déroger aux dispositions des accords de branche, qui définissent le salaire minimum, le temps de travail etc. d’une profession donnée.

Entreprise de moins de 250 salarié.e.s : la fin des obligations sociales

Actuellement à 50 salarié.e.s, le seuil rendant obligatoire pour l’employeur la mise en place du règlement intérieur, des procédures concernant les alertes professionnelles, du Comité Social et Économique à attributions élargies… serait rehaussé à 250 salarié.e.s, excluant de nombreuses entreprises de ces obligations envers les travailleurs.

C’est bien la vie des patrons qu’il s’agit de simplifier.

Source : Liaisons Sociales Quotidien, 19 février 2024

Loi Guerini : Vers la destruction du statut de fonctionnaire

Préparé en 2023, le projet de loi Guerini a été présenté début janvier 2024, comme étant une « révolution » :

➢ Fin de la garantie de l’emploi

➢ Salaire au mérite

➢ Déconnexion concours – poste

➢ Primes d’intéressement

➢ Fin des hausses collectives de salaire

➢ Licenciements facilités (‘’mobilité’’)

Il s’agit de s’aligner sur les règles de fonctionnement du privé, alors que Lemaire de son côté prévoit de dynamiter ce qui reste du code du travail ! Initialement annoncée pour le 1er semestre, elle a été repoussée au 2ème, c’est-à-dire après les J.O. C’est le signe que la Macronie ne veut pas d’un affrontement social d’ampleur au printemps.

Source : Le Journal du Dimanche, 7 janvier 2024

10 milliards d’euros de coupes dans les services publics en 2024 : Un choix politique

Avec 260 milliards par an, les aides publiques aux entreprises du CAC 40 et à leurs filiales constituent un des premiers postes de dépenses de l’État. 100 milliards par an s’envolent de notre pays sur les ailes de l’évasion fiscale, et 100 milliards par an sont détournés par les effets de la corruption... 460 milliards en tout !

Plutôt que de s’attaquer au détournement d’argent réalisé par le patronat, Bruno Lemaire a annoncé vouloir couper dans le budget des services publics !

Les 10 milliards de coupes sont répartis comme suit : 2 pour l’Écologie Développement et mobilité durables, 1 pour travail / emploi / recherche et enseignement supérieur… L’aide publique au développement est rabotée de 740 millions, l’aide à l’accès au logement perd 300 millions d’euros. 700 millions d’euros sont supprimés à l’Éducation Nationale. Ce sont des milliers de postes de fonctionnaires qui sont ainsi détruits. C’est un affaiblissement de tous les services publics de proximité (écoles, bibliothèques, mairies, hôpitaux...)

Sommes-nous toujours en démocratie quand la redistribution de l’argent de l’État, notre argent, nous échappe complètement ?

Vers une remise en cause du droit de grève

« Les Français savent que la grève est un droit, mais aussi que travailler est un devoir », a déclaré le 14 février le Premier ministre. Le lendemain, Gabriel Attal engageait le Parlement à se saisir du sujet du droit de grève. La ministre du Travail estimait quant à elle que « Prendre nos concitoyens en otage au moment des vacances, ça n'est pas acceptable »

D’autres ministres ont fait des déclarations du même genre. Ainsi Marie Lebec (Relations avec le Parlement), estimant qu’« on peut s’interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public ». Pour elle, il faut « sanctuariser » des périodes sans préavis de grève.

Alors qu’une proposition de loi visant à interdire soixante jours par an toute grève dans les transports a été déposée au Sénat et pourrait être examinée en avril, le sujet du droit de grève, indiquait encore la ministre, « pourrait venir à l’Assemblée, ou faire l’objet d’un accord avec les syndicats. »

Source : Force Ouvrière

Pourtant, des grèves par centaines !

Les grands médias n’en parlent pas, les directions syndicales majoritaires prétendent que les travailleurs et travailleuses ne luttent pas. Faux ! Rien que ces dernières semaines, de nombreuses grèves ont eu lieu, certaines durent encore.

La lutte des enseignant.e.s contre la casse de l’Éducation nationale, le choc des savoirs, etc. etc., se prolonge. Le 93 est en pointe, avec des grèves reconductibles depuis le 26 février. Mais les enseignant.e.s se mobilisent aussi ailleurs : le 95 a procédé à une occupation du Rectorat de Versailles plusieurs jours ; à Nantes, l’accès à un établissement privé a été bloqué par des profs du public grévistes, etc.

Le régime détruisant aussi l’hôpital public, la révolte est à l’ordre du jour, comme à Remiremont (88). Comme pour l’école, la défense des services publics passe par l’alliance des personnels avec les usager.e.s.

La lutte touche des secteurs (du privé), dont certains sans tradition de mobilisation. Souvent, la revendication de hausse de salairesest à l’origine des grèves. Sur les dernières semaines, on peut mentionner celle d’Ubisoft (jeux vidéo), Fiducial (sécurité à la centrale de Civaux), à la société Onela (aide à la personne). Chez Safran (armement), une série de journées de grève pour les salaires a eu lieu. L’entreprise de bus Lacroix (95) a également connu une grève très suivie de trois jours. Grève encore au CFA d’Orly Les Saules (91). Quant à la grève de 6 jours à la Tour Eiffel, elle aura coûté plus d’un million d’euros.

Nous sommes le Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel !

Comme on l’a vu, de nombreuses attaques de la Macronie sont en cours ou à venir. Si elles passent toutes, nous n'aurons plus aucun droit, statut, service public. Dans les semaines et mois à venir, continuons de résister, de faire grève, et organisons-nous, rencontrons-nous, anticipons les prochaines attaques et préparons une réponse commune.

Nous sommes le « Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel, Ne tournons pas la page », qui réunit des militant.e.s syndiqué.e.s de différents horizons et des activistes non-syndiqué.e.s. Nous nous sommes rencontré.e.s lors du mouvement des retraites de 2023, sur le constat que l'intersyndicale avait refusé de mener la lutte vers la victoire. Nous ne voulons plus laisser les directions syndicales décider de l’avenir des luttes. C'est aux grévistes et aux militant.e.s, syndiqué.e.s ou non, d’en choisir les formes et la direction.

Prochaine réunion : samedi 4 mai 2024, 19h

  • Identifier les attaques,

  • Proposer un plan de bataille

  • Penser les alternatives

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