41 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 février 2025

Face au gouvernement et aux renoncements des directions syndicales...

... impulsons une offensive depuis la base ! (Tract n°9, le 10 février 2025)

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

2024 a été l'année des records pour le nombre d'attaques envers le camp des salarié.e.s, du privé comme du public, avec la mise en oeuvre de la loi Borne sur les retraites, l'annonce de plans de licenciements massifs, la volonté de supprimer le paiement des jours de carence des fonctionnaires et de s'attaquer à leur statut, entre autres.
Elle a aussi été l'année de records pour les versements de dividendes et, ce qui est lié, l'année du record du taux d'endettement du pays.

Le gouvernement veut nous faire payer la dette creusée par les cadeaux faits aux plus riches
Sous Macron, la dégradation de nos conditions de vie, des services publics et des finances de l'état s'est accélérée. En effet, les cadeaux aux plus riches se sont multipliés : par une fiscalité toujours plus favorable pour eux (optimisation, déductions, exonérations et suppressions d'impôts, dont l'ISF), et par des aides massives comme le CICE.

La dégradation des conditions de vie des travailleu.r.se.s, dans l'emploi ou non, a été continue et l'est de nouveau dans le budget imposé par Bayrou. Malgré l'enfumage de celui-ci et du PS, les politiques d'austérité et de manque persistent bel et bien,  et s'accentuent même dans tous les secteurs, y compris la santé, moribonde, car  ce pillage au service des plus riches touche aussi les caisses de l'URSSAF, via les exonérations de cotisations sociales patronales, et menace tout le système assurantiel, maladie, chômage... et bien sûr les retraites.

Le système de retraite toujours au coeur des débats

En 2023, nous avions été des millions à faire grève et à manifester contre la loi Borne de passage à la retraite à 64 ans avec 43 annuités. Plus de 90 % des acti.f.ve.s déclaraient y être opposé.e.s. Nous avons pourtant perdu, faute d'avoir organisé une grève générale, seule capable d'imposer des avancées pour le camp des travailleur.se.s (1936, 1968).

Les droites ont non seulement mis en place la loi Borne, mais aussi, de concert avec le patronat et le RN, bloqué toute revalorisation décente des salaires, allocations et retraites, et défendu les exonérations de cotisations patronales qui mettent en danger l'équilibre des caisses de l'URSSAF : si nous n'agissons pas, elles provoqueront inévitablement un jour un déficit réel, et de nouveaux reculs sur l'âge de départ, et conduiront tout droit à la marchandisation de nos retraites comme de notre santé (système par capitalisation réclamé par les droites et augmentation du montant des mutuelles et de la CSG).

Face à toutes ces attaques, les directions syndicales renoncent à organiser la riposte

A l'automne, alors que le gouvernement Barnier poursuivait la politique d'austérité contre notre camp, le démantèlement du fret public et ses projets de suppression des jours de carence pour les fonctionnaires, entre autres reculs, et que le patronat annonçait des centaines de milliers de licenciements, en grande partie dans des entreprises très bénéficiaires qui gavent leurs actionnaires, les directions syndicales étaient, à des degrés divers, dans des positions de renoncement.

Si on peut dénoncer les pires, comme le retrait de l'appel à la grève pour le fret de l'UNSA et de la CFDT ferroviaires, il faut souligner que toutes les directions syndicales ont failli, en organisant des tas de journées d'action sectorielles au lieu d'organiser la riposte d'ensemble, interprofessionnelle, avec appel à reconductions et blocages, qui aurait été à la hauteur de la situation. Une belle combativité de la base, notamment dans la fonction publique le 5 décembre, n'a pu  pallier une stratégie erronée des directions syndicales.

Certaines directions syndicales collaborent même ouvertement avec le patronat et le gouvernement
En effet , le 17 décembre, CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO signaient avec le Medef et les deux autres principales organisations patronales, un texte appelant "au dialogue et à la responsabilité", face à la situation budgétaire, et à des mutations "technologiques, géostratégiques, démographiques et climatiques". Traduisons : "Salarié.e.s ne vous mobilisez surtout pas, il faut payer le déficit des cadeaux faits aux riches, accepter les licenciements et le recul de l'âge du départ à la retraite, entre autres choses".

Il n' y a donc rien d'étonnant à ce que ces mêmes organisations se retrouvent, à l'instar du PS, dans les pseudo-négociations sur les retraites, baptisées "conclave", avec le patronat et Bayrou, qui n'a bien évidemment pas même suspendu la loi Borne, veut seulement gagner du temps ... et démobiliser les salarié.e.s, avec le soutien de ces directions syndicales.

La direction de la CGT ne fait guère mieux : elle dénonce bien les cadeaux faits aux riches, les exonérations et l'absence d'engagements de Bayrou ... mais elle est allée "négocier" elle aussi, alors qu'il n'y a aucune négociation en vue et que le seul mandat qu'aient eu toutes les organisations syndicales en 2023 était clairement le retrait de la loi Borne.

Quant à Sud et à la FSU, elles n'ont pas été invitées à ce "conclave" et ne le demandent pas, heureusement, mais elles n'agissent pas à la hauteur de la situation, qui reste mauvaise en général, et catastrophique dans des secteurs comme l'Enseignement supérieur et la Recherche ou la Culture.

C'est donc à nous d'organiser l'offensive, à la base ! Syndiquons-nous ! Contactons les sections syndicales et les syndiqué.e.s pour qu'iels manifestent leur désaccord avec leurs directions syndicales sur leur participation au "conclave" et autres trahisons !


Organisons un vrai plan de bataille pour gagner enfin : 

Impulsons des comités de lutte !

Préparons des caisses de grève !

Bref, (ré) apprenons à faire grève, ensemble et en même temps !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.