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Billet de blog 20 décembre 2025

Un mois de grèves et de luttes : Novembre 2025

Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.

Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es "réfractaires"!

Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com

Clôture rédactionnelle de cet article : dimanche 14 décembre 2025

A L’INTERNATIONAL

Belgique

Ce mois a été chaud en Belgique : les mesures d’austérité draconienne (à la fois réforme des retraites, attaque contre les allocations chômage et l’allocation d’insertion, contre le statut des cheminots et des intermittents) du gouvernement « Arizona » ne passent pas. Dès le début novembre, on savait déjà qu’après les journées de grève commencées il y a plus de dix mois (dernièrement le 14/10), l’intersyndicale (CSC, démocrates-chrétiens ; FGTB, socialistes ; et CGSLB, libéraux) préparaient une suite consistant en grèves tournantes, pour un mouvement de grève interprofessionnel de 3 jours, les 24, 25 et 26 novembre, avec les transports en commun dès le 24/11, tous les services publics le 25/11, et une grève nationale interprofessionnelle le 26/11 (point culminant du mouvement). Un peu plus tard, on attendait de fortes perturbations attendues pendant les 3 jours dans les transports, dans la collecte des déchets en Wallonie et à Bruxelles, le 25 dans toutes les administrations (écoles, hôpitaux, crèches communales, poste), et le 26 avec tous ces secteurs et, en plus, une forte participation (et donc de fortes perturbations) dans les aéroports et les compagnies aériennes. Dans le privé on prévoyait des grèves dans la grande distribution. Des piquets étaient organisés pour visibiliser la grève. Il y en avait dès le 24 (cheminots et hôpitaux notamment). Le 25 aussi (en particulier sage-femmes ; Santé en lutte ; enseignement, profs et élèves). Le 26, entre autres : centres culturels, blocage de commerces, secteur culturel. Avant le 26 les syndicats avaient annoncé qu’ils étaient prêts à lancer une grève d’une semaine s’ils n’étaient pas entendus. Mais les directions syndicales temporisent, en appelant à des négociations, en cherchant à faire pression sur le gouvernement, en particulier sa composante social-démocrate. Résultat de cette mobilisation : le gouvernement n’a pas renoncé à ses mauvais coups (retraites…), mais en a différé certains assurance-chômage…).

Canada

Le ministre du travail du Québec, Jean Boulet, a fait adopter en mai dernier, une nouvelle loi devant entrer en vigueur en novembre. Ce texte vise à imposer, en cas de conflit du travail apportant des « préjudices graves à la population », et d’échec de la médiation, d’imposer un arbitrage prétendument impartial et de mettre fin au conflit du travail. Or, les organisations patronales ont fait pression sur Boulet pour mettre la loi en vigueur sans attendre. C’est tout cela que n’acceptent pas les travailleurs/ses de la STM (Société des transports de Montréal). Trois de ses syndicats (personnel administratif, employé.es d’entretien et chauffeurs/ses de bus et de métro) ont reçu des mandats de grève. Le 1er novembre, à l’entretien et chez les chauffeurs/ses, une journée de grève a eu lieu. Et il y a eu beaucoup de trous dans les horaires tout le mois de novembre vu la grève de employé.es d’entretien. Des milliers de personnes sont impactées mais le gouvernement ne veut réagir qu’en termes de répression et d’attaques contre le droit de grève !

Mais le 12/11, le syndicat, qui avait déjà montré des signes de volonté de négocier avec la direction de la STM, a annoncé la « suspension » de la grève des employé.es d’entretien, alors qu’elle devait durer jusqu’au 28/11. Ce qui ressemble fort à une fin de grève sans avancée a été décidée, soi-disant pour favoriser une entente négociée avec la direction. Vu l’attitude très dure de celle-ci pendant la grève, comment croire qu’elle va bouger, maintenant que le rapport de forces s’est effondré ?

Grèce

Les médecins hospitalier.es sont parti.es en grève le 6/11 pour dénoncer la situation insupportable du système hospitalier public, qui a subi de fortes coupes budgétaires précédemment, et est devenu néfaste tant pour les patient.es que pour le personnel soignant. Les grévistes se sont rassemblé.es devant le ministère de la santé à Athènes, pour protester à la fois contre le manque massif de personnel, les faibles rémunérations et les très rudes conditions de travail (conduisant à l’épuisement).

Italie

Le 28/11, il y avait en Italie une journée de grève, avec participation de la jeunesse, à la fois contre le budget de Meloni, la politique d’austérité, le réarmement et le soutien au peuple palestinien, alors que le gouvernement soutient Israël.

Liban

Depuis septembre, les grèves se sont multipliées (enseignant.es, douanier.es, personnels hospitaliers, fonctionnaires municipaux…) : des vagues successives, souvent locales, pour simplement survivre. Le secteur éducatif est en pointe, après une rentrée très partielle, contre un budget très réduit et pour des augmentations, avec des enseignant.es qui ne peuvent plus aller à leur travail faute de pouvoir payer le carburant. Les douanier.es sont aussi en grève depuis la mi-octobre, bloquant en partie le port de Beyrouth, contre le non-paiement des prime de risque et les arriérés de salaire. Les municipalités, étranglées par l’austérité (-60% de budget en 3 ans), sont en grève dans plus de 300 communes, interrompant la collecte de déchets, la gestion des eaux, l’entretien des routes. Malgré la division syndicale, la volonté de se battre cible les salaires, la dignité, la sécurité sociale, tandis qu’émerge une nouvelle génération militante.

Pologne

Sur un site situé entre Cracovie et Katowice (2500 salarié.es sur 7500 en Pologne), 43 salarié.es de Valeo se sont mis.es en grève pour des primes et une hausse des salaires, contre le refus de la direction de renégocier l’accord salarial passé en mars dernier (générant de bas salaires), puis contre les conditions de travail imposées par l’équipementier automobile (chaleur, flicage patronal, sanctions et brimades pour un oui, pour un non). Après avoir bloqué l’accès aux camions, ils et elles ont obtenu du soutien de la population locale, puis ont fait le voyage jusqu’à Paris (le 26/11) avec des salarié.es français, devant le siège du groupe. Un accord temporaire a été trouvé avec l’Etat : suspension de la grève contre prime de 1000 zlotys, non sanction des grévistes et début de négociations sur les salaires et les conditions de travail

Royaume-Uni

Après les puissantes grèves de septembre qui avaient bloqué le métro londonien, le syndicat RMT a obtenu un accord salarial sur 3 ans (3,4% la première année, augmentations minimales garanties en cas de baisse de l’inflation pour les deux années suivantes) ; mais aussi des horaires de travail visant à éviter la fatigue, des discussions sur les déplacement du personnel et 400£ le 26 décembre.

Suisse

Après Berne et le Tessin, ce sont 7000 maçons de Suisse romande qui se sont mis en grève le 3/11, avec des manifestations dans plusieurs villes le 3 et une manifestation centrale à Lausanne le 4/11. Les conditions de travail sont en jeu : les patrons remettent en cause la convention en place, et veulent des horaires de travail plus flexibles, le travail le samedi sans supplément salarial, et pouvoir licencier des travailleurs/ses en maladie.

EN FRANCE

Automobile

Stellantis

Le 25/11, 70 ouvrier.es de Poissy et des sous-traitant.es ont débrayé 3 heures et fait un tour dans le bâtiment du montage, malgré les tentatives d’intimidation, contre les mensonges de la direction, qui voudrait faire croire au maintien de l’emploi, alors que tout le monde s’attend à des licenciements.

Spatial/aéronautique

Aérospatiale

Une coordination s’est mise en place dans ce secteur pour en finir avec les grèves et négociations boite par boite, notamment dans le cadre des NAO, favorables aux patrons ; et pour, toutes et tous ensemble, gagner sur les salaires. La CGT d’Airbus, Airbus DS, Akkodis, Alten SO, Ausy, Capgemini, Daher, Expleo, Mecachrome Tlse, Magelium-Artal, Safran SVS, Squad, Thales Alénia Space, et Thales TSN, qui en sont à l’origine – une bonne partie travaillant pour Airbus – lançaient un appel à la mobilisation dans tout ce secteur le 27/11, pour des augmentations. Ce jour-là, un rassemblement a eu lieu devant le site Airbus Louis Bréguet à Colomiers. Une première tentative en ce sens.

Autres industries

Arabelle Solutions

La grève lancée le 14/10 à Belfort (90), autour de la prime de fin d’année – dont nous parlions dans le compte-rendu d’octobre – s’est terminée le 28, et le piquet a été levé. Aux termes de l’accord, 900€ de prime pour les non-cadres, et 500€ pour les cadres ; deux jours et demi de grève payés et ni poursuite ni condamnation pour les grévistes.

Fleury-Michon

Le 18/11, la CGT de la boite organisait un rassemblement devant le site de Chantonnay (85), en défense du droit de grève et contre la répression patronale – suite à des sanctions infligées à des grévistes en lutte contre le travail le samedi que veut imposer la direction.

Transports

SNCF

Occitanie

Trafic très perturbé (annulations, retards) sur plusieurs lignes de la région le 5/11, à l’appel de quatre organisations syndicales et dans le cadre du mouvement national, contre le projet de réforme de l’entreprise ferroviaire (l’ouverture à la concurrence).

PACA

Sur la ligne Nice-Marseille (gérée par Transdev), c’est les 6 et 7/11 que les cheminot.es étaient en grève, à l’appel de Sud Rail, pour le même motif et contre les attaques dont ils et elles font l’objet.

Bretagne

Le 3/11, les cheminot.es de Bretagne faisaient grève pour dénoncer la hausse des agressions et incivilités qu’ils et elles ont à subir, et exiger plus de moyens pour la sécurité. Pour la suite, des préavis ont été déposés pour les 19 et 28/12, et 5/1.

Montpellier

Pour les caténairistes (maintenance des caténaires) de la SNCF à Montpellier, les rémunérations étaient attaquées, et les conditions de travail se dégradaient. Ils et elles ont démarré une grève début avril pour améliorer les unes et les autres. Après 7 mois, les grévistes ont réussi à réduire le temps de travail de nuit de 8h30 à 8h sur presque toute l’année, intègrent 40 mn de fin de chantier avant la fin du service, et majorent le temps de trajet. Tout cela permet d’améliorer à la fois les conditions de travail et les rémunérations. Une opiniâtreté qui a payé !

Autres transports

Grenoble

Les salarié.es de MVélo+ (entreprise Cykleo, filiale de Keolis-SNCF), qui gère sur Grenoble des vélos de location, utilisés par plus de 12 000 usager.es étaient appelé.es à la grève par Sud le 13/11, contre le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail, une meilleure convention collective et la suppression des tarifs solidaires (la direction a décidé d’augmenter tous les tarifs de 5€).

Marseille

Le 28/11, grève à la RTM (Régie des transports métropolitains) avec une intersyndicale CGT/Sud/CFTC). Le réseau qui relie Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne, Chateauneuf-les-Martigues avec service minimum, mais trafic très perturbé, y compris des transports scolaires.

Rambouillet (78)

Le 17/11, c’est chez Transdev que les quelque 400 salarié.es étaient appelé.es à la grève par l’ensemble des organisations syndicales, pour les conditions de travail (insécurité, cadences) et les salaires. L’action a été très suivie (entre 50% et 80% selon les sources), touchant 8 dépôts du sud des Yvelines.

Saint-Malo (35)

Les 3/11 et 6/11, grève du réseau MAT de transports en commun, une lutte contre la dégradation des conditions de travail. Une paralysie partielle hors lignes scolaires.

Services

Média

Du 18 au 21/11, grève des journalistes du service international de RFI basé.es sur Paris, contre la dégradation de leurs conditions de travail. Ils et elles ont cessé la grève, acceptant le texte de la direction comme base de travail sur cette question, et se réjouissant du retour de 16 journalistes dans le service international, alors qu’un poste avait été supprimé.

Propreté nettoyage

Rekeep

C’est une entreprise de nettoyage, sous-traitante de la RATP. Quelque 50 personnes en charge du ménage dans les gares se sont mises en grève début novembre. Un cas de harcèlement sexuel où le chef est accusé de harcèlement et d’agression sexuelle par cinq femmes. Il est soutenu à son poste, tandis que deux travailleuses dénoncent ce qu’elles ont vécu et exigent de Rekeep et de la RATP d’être protégées contre cet individu, en particulier de ne plus travailler sous ses ordres.

Éboueurs Paris

A partir 12/11, un mouvement de grève a démarré parmi les éboueurs municipaux, touchant, selon la CGT, l’ensemble des garages et des centres d’incinération, et impactant les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements. Les revendications sont salariales, avec notamment la forfaitisation de la prime de conduite pour les conducteurs/rices de bennes, et contre des conditions de travail dégradées. Les grévistes dénonçaient aussi l’envoi, le 15/11, des flics pour casser les piquets de grève. Le maire du 17e arrondissement a, lui, fait appel à une société privée briseuse de grève. Ce mouvement a été suspendu le 18/11, après l’obtention d’une réunion avec leur direction.

Commerce-distribution

Amazon

Après la mobilisation, à Brétigny (91) du 10/9 et l’appel à la grève jusqu’au 30/9, le Syndicat Sud Amazon Brétigny préparait la suite. Le 28/11, à l’occasion du Black Friday, les salarié.es ont fait grève pour des augmentations de salaire de 10%, contre les mauvaises conditions de travail, pour en finir avec le harcèlement patronal et les licenciements abusifs, et pour réintégrer deux salariés licenciés, un cas de pure répression syndicale. Pour bien mettre la pression en faveur du patron, la préfecture du 91 a annoncé l’usage de drones pour surveiller le rassemblement de midi devant l’entrepôt.

FNAC

Les 28 et 29/11, une grève nationale a eu lieu à la FNAC, mettant en mouvement des centaines de salarié.es à l’appel de Sud et de la CGT, pour profiter là aussi du Black Friday, à la fois pour exiger des postes, une hausse des salaires, attaqués par la direction qui néglige la convention collective de branche, pour de meilleures conditions de travail, pour lutter contre la précarité et pour dénoncer les pressions à la vente de services. La mobilisation a parfois été importante pour une entreprise privée du commerce, comme à Rennes, où il y avait 50% de grévistes

Education

Périscolaire

Le 10/11 a marqué le début d’une grève des agent.es périscolaires, prévue sur deux semaines, et appelée par trois syndicats de la mairie de Paris (FSU, CGT, CFDT). Ce jour-là, 200 écoles (sur 620) avaient fermé leur service de restauration, et cette situation s’est, en gros, poursuivie. Après le 10/11, une heure de grève chaque jour, de 11h25 à 12h25 était prévue. Face aux sous-effectifs chroniques et à la précarité dans ce secteur, la grève proteste contre l’embauche massive de vacataires sur des postes dévolus à des titulaires, et vise à l’embauche de nouveaux/lles agent.es titulaires.

Second degré

A Romainville (93), le lycée Liberté est confronté depuis un an et demi à une situation intenable : pas d’assistante sociale, pas d’infirmerie, postes d’enseignant.es non pourvus, direction incomplète (plus d’adjoint au proviseur), et tout cela avec des élèves globalement fragiles et défavorisé.es. Dans ce contexte, le 20/11, il y avait 90% du personnel en grève, un mouvement reconduit le lendemain.

Le 20/11, le collège Paul Painlevé de Sevran (93) a été visé par des tirs de mortier, et une élève a été blessée au bras, tandis qu’un autre se plaignait de douleurs à l’oreille. Le 24/11, les personnels du collège étaient en grève.

Le 24/11, à Sannois (95), 70% des enseignant.es et 100% de la vie scolaire étaient en grève pour exiger des postes supplémentaires d’agent.es d’entretien.

Au lycée Jacques-Brel de La Courneuve (93), les conditions de travail et d’études sont exécrables (salles inadaptées pour des classes de 35 élèves, réseau numérique défaillant, photocopieuses toujours en panne – un grand classique ! – manque de feutres et de punaises… Et maintenant des salles à 12°C ! Face à cela, le 25/11, il y a eu un débrayage à 15h. Et comme la direction réagissait par le mépris, les personnels ont remis ça le lendemain, ce qui a permis au moins de retrouver du chauffage.

Santé-social

Dans les hôpitaux

A Rennes, le centre chirurgical du CHU connait une vague de grèves depuis son ouverture le 17/3/2025. Le personnel soignant est épuisé, se bat contre le manque d'effectifs ; et en cas de pathologies, qui peuvent être lourdes et loin de leur spécialité, les soignant.es ont l’obligation de soigner rapidement.

Au secteur des dispositifs médicaux implantables de la pharmacie Saint Jacques du CHU de Nantes, les préparatrices se sont mises en grève le 15/10, et ont poursuivi depuis, contre la dégradation des conditions de travail.

Ayant démarré une grève le 6/11, les hospitalier.es de l’hôpital Saint-Louis de La Rochelle, occupent le hall avec leur syndicat Sud contre les fortes suppressions d’emploi qui sévissent dans l’établissement, en ciblant les emplois précaires, et alors que la direction refuse de les recevoir.

A Tours, c’est au nom de l’efficacité et de la compétitivité que le CHRU regroupe 3 sites dans un seul bâtiment, avec à la clé une suppression de 84 lits, 57 postes d’infirmier.es et 14 d’agent.es de service hospitalier, bien sûr catastrophique pour les conditions de travail et les patient.es. C’est pourquoi la grève a commencé le 10 octobre et se poursuivait encore à la mi-novembre.

Au Mans, la direction du centre hospitalier a décidé de supprimer 14 postes au service hygiène, sous prétexte de la mise en place d’un logiciel – même pas encore opérationnel – permettant de réorganiser le service, c’est-à-dire d’intensifier le travail et de mieux fliquer les agent.es, qui ont débrayé le 18/11 et ont envahi les locaux de la direction.

Le 21/11, 3 antennes de SOS Médecins de la métropole lilloise étaient fermées du fait d’une grève de 70 médecins, visant à protester contre l’agression violente d’un de leurs collègues à Tourcoing (59). Un cas qui n’est pas isolé : dans le Nord, 300 agressions ont été recensées depuis le début de l’année.

Les 24 et 25/11, 80 infirmier.es du bloc opératoire de l’hôpital de Bayonne (64) étaient en grève, pour rejeter la réorganisation du bloc et des plannings, conduisant à une baisse de leurs revenus jusqu’à -20%.

Ehpad

A l’Ehpad de la Varenne, près de Dieppe (76), les salarié.es sont en grève à 100% depuis le 22/09, et cela durait 2 mois plus tard. La lutte porte sur les conditions de travail et le manque de reconnaissance. Malgré le soutien de certaines familles et d’élu.es locaux/ales, ils et elles n’ont presque rien obtenu.

Collectivités territoriales

St Denis (93)

A Saint-Denis/Pierrefitte, les agent.es des maisons de quartier des deux villes, qui ont récemment fusionné, étaient massivement en grève le 19/11, avec un fort impact, contre les restructurations, le caractère indigne des locaux où le public est reçu. Ils et elles exigent reconnaissance et revalorisation de leur travail. Ces structures (appelées centres socio-culturels à Pierrefitte) sont des lieux de proximité essentiels, permettant d’accompagner des familles défavorisées dans des démarches administratives, de les informer sur ce qui se passe près de chez elles, de pratiquer des activités sportives, culturelles…

Culture

Le 4/11, après s’être déjà mobilisé.es cet été, les intervenant.es des 14 musées parisiens (guides-conférencier.es, conteurs/ses, plasticien.nes) se sont mis.es en grève, face à des rémunérations sans rapport avec leurs qualifications, pour exiger au moins 50% d’augmentation.

Le 19/11, à Paris, après la lutte au moins de juin, les employé.es des bibliothèques ont redémarré une grève reconductible contre le nouveau plan Lire de la ville, signifiant des amplitudes horaires en hausse, des effectives en baisse, une logique contraire au service public, des primes au rabais, des menaces contre les espaces musique et cinéma…

Autres grèves, dans le secteur privé

A partir du 30/10, les salarié.es ont entamé une grève chez Cibem de Saint-Pierre en Auge (14). Cette usine, qui produit des boites à camembert, doit fermer au printemps 2026. Les 104 travailleurs/ses sont mécontent.es des conditions de reclassement proposées par le groupe SNEC, filiale de Lactalis. Grève finalement suspendue au bout 4 jours, début novembre.

Au Parc Astérix, grève, le 9/11, contre une injustice de traitement par rapport à la prise de congés payés, parfois très rude. Obligation de poser les congés sous la menace de sanctions très dures ; pour les opérateurs/trices (qui font tourner les attractions, sont en charge de l’accueil des visiteurs/ses ou du parking), aucune compensation !

Grève, le 6/11, puis le 10/11, aux laboratoires de biologie médicale Synlab à Auch (32), contre la fermeture d’un plateau technique avec 8 licenciements à la clé et transfert des prélèvements à Aire sur Adour (40), à 80km de là, ce qui veut dire aussi des délais accrus pour les patient.es.

Grève chez Orangina à La Courneuve le 19/11 contre la fermeture annoncée, impliquant 49 licenciements et 56 reclassements sur d’autres sites du groupe.

Mouvement de grève déclenché le 24/11 à Saint-Marcel (56), et touchant 60% des 99 salarié.es de l’entreprise CRM 56 du groupe Konecta (centres d’appels), suite aux NAO où la direction veut imposer des objectifs de performance inatteignables et la suppression d’acquis (primes). La direction veut bien négocier mais… après que le travail aura repris ! La bonne blague !

Chez le géant de l’optique EssilorLuxottica (RayBan, GrandOptical, entre autres, c’est eux, avec plus de 200 000 salarié.es dans le monde !), l’ensemble des syndicats se sont unis pour créer un mouvement social « inter-entités » afin d’obtenir un meilleur « partage de la valeur », à partir du 28/11, lancé à Ligny-en-Barrois (55), là où la boite est née il y a près de 160 ans.

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