C’est avec une « affection profonde » qu’Hervé Morin président du Conseil régional de Normandie ayant naguère appelé à voter Nicolas Sarkozy écrivait le 13/12/2024 dans un message sur Facebook « compte tenu de notre histoire politique commune qui nous a mené aux portes du pouvoir je suis heureux que François Bayrou soit aujourd’hui premier ministre ».
Voilà au moins une personne dans ce pays qui ne trouve pas cela totalement dingue et hallucinant qu’Emmanuel Macron puisse avoir ainsi donné la gouvernance de la France au chef d’un parti qui - en 2024 – n’a obtenu que 34 sièges de députés sur les 577 de l’hémicycle, soit une représentation correspondante à moins de 6 % ? Franchement quel autre dictateur ou monarque aurait fait mieux ?
Et puis, comment être heureux de cela alors que - lors des élections législatives anticipées de 2022 - le parti présidentiel et ses alliés ont perdu plus de 150 députés arrivant en seconde position derrière le Nouveau Front Populaire (NFP) ?
Mais qu’à cela ne tienne, M. Macron a donc décidé de désigner un fidèle de son camp en nommant comme chef du gouvernement cette canaille de béarnais qui – lui aussi - attendait cette consécration depuis des années sans doute.
Que l’on nous explique si tout cela n’est pas une nouvelle preuve d'une défiance incommensurable et d’un mépris devenu ordinaire de la voix populaire venant du parti présidentiel dont sa femme aurait déclaré (selon Le journal Le Monde) que « les Français ne méritent pas son mari » mais eux – malgré cela - s’accrochent et même avec leur impopularité parce que la gamelle est tellement bonne.
En effet, dans son édition du 7 novembre 2024, le Journal Les Echos indiquait que près de trois français sur quatre (73%) déclarent « ne pas lui faire confiance » et le chef de l’état se retrouve donc actuellement avec une cote de confiance à 21 % seulement ; vraiment pas brillant le garçon, flottant néanmoins toujours bien au dessus du peuple dans des nuages délicieux, propres, bien blancs et bien ouatés !!!
Mais en effet qui peut donc encore lui faire confiance avec tous ces profonds méfaits sociétaux à son actif et ce refus que le bloc de gauche (qui rappelons le est bien le grand gagnant des dernières élections législatives) gouverne avec ces 195 sièges de députés ; pourquoi acceptons nous cela ?
Alors comment dans ce contexte le nouveau premier ministre Bayrou peut-il espérer « œuvrer à la réconciliation » avec toute cette casse opérée durant 7 longues années déjà, avec des simulacres de conciliation, des premiers ministres émanant de ce consortium qu'est devenu le parti présidentiel se succédant en faisant des concessions à la droite extrême.
Ah le pouvoir rend fou me direz-vous ? Croyez-vous, croyez-vous... ?
Si tel était le cas pourquoi une grande partie de la caste politique française a t’elle perdu ainsi les valeurs de ce qu’il faut gagner comme argent, juste pour vivre aujourd’hui ?
Pour éclairer cette déconnexion et cette décomplexion que les élites politiques ont vis à vis de l’argent en général et de la France d’en bas et du milieu en particulier, il est sans doute opportun de mettre en lumière le fait que l’an prochain (en 2025) par exemple le parti du président grâce aux 156 députés élus en 2024 va engranger une subvention publique de cinq millions sept cent soixante sept mille €uros (5 767 600 €) et en 2026 idem et 2027 suivants (enfin si d’ici là aucune nouvelle élection législative ne rebat les cartes) comme promis. Et puis toujours pour le parti du camp présidentiel, à cette somme s’ajoute une autre subvention publique d'un peu plus de dix millions trois cent quarante cinq mille €uros (10 345 000 € correspondants à 6 425 525 votes obtenus x 1,61 €) versée en 2024 grâce aux voix des électeurs du premier tour ; et ben la voilà l’explication de la dissolution… l’est pas fou le garçon, avec ses copains ils aiment beaucoup les ronds et les autres partis aussi !!! Ohé les smicards z'avez pas entendu, allez ramez, eux tiennent bon la barre !!!
Serait-ce une des raisons de cette déconnexion que les hommes politiques ont vis à vis du coût de la vie ?
Ainsi et dans ces conditions, comment ne pas comprendre pourquoi les députés et sénateurs acceptent avec complaisance que les loyers et taxes des logements des ex présidents Hollande et Sarkozy puissent au bas mot nous coûter au moins 300 000 € par an (source « questions à l’Assemblée Nationale » 2022). Pourtant ces deux personnes ne sont vraiment pas dans la misère, l’un et l’autre perçoivent déjà de bonnes retraites, plus que dorées avec de multiples ressources et en plus de tout cela nous leur payons l’intégralité de leurs loyers et charges pour des logements qu’ils ne choisissent évidemment pas à la Courneuve ou à Sarcelles ? Ohé les allocataires bénéficiant d’une aide de la Caf, combien d’entre-vous gagnant au moins 100 000 €uros avez des loyers et charges complètement gratuits payés par l'Etat ?
Autre exemple qui témoigne de la déconnexion de la classe politique actuelle avec ces deux costumes présidentiels qui n’ont pas voyagé jusqu’à Rio dans l’avion présidentiel avec Emmanuel Macron mais ont bénéficié d’une réservation d’un siège particulier pour les y poser sur un vol Air France Paris-Rio (source journal Libération 29/03/2024) ; quelle gabegie d’argent public alors que tellement de français doivent sans cesse se restreindre pour tenter de joindre les deux bouts et boucler les fins de mois de plus en plus difficiles.
Donc vraiment aucune raison de pactiser avec ce diable qui est au pouvoir depuis 7 ans avec tous les ravages que l’EPR a déjà à son palmarès car comme me l’a inspiré récemment mon cher ami William, la France c’est castes, privilèges et oligarchie !
Alors on dit quoi, on dit réconciliation ou STOP et comme le chante si joliment Michel Jonasz "Changez tout, changez tout pour une vie qui vaille le coup..." ?
Ainsi, Mesdames et Messieurs les députés du NFP, si je vous écris ce matin c'est pour vous demander à vous qui êtes les derniers remparts avant le grand basculement de notre société de plus en plus précaire, qui s'appauvrit (mais pas pour tous) devenant par la même de plus en plus violente, quels projets de Lois allez-vous déposer en urgence pour que tout cela change vraiment et que ces privilèges cessent ?
Quelles seront vos priorités parmi les quelques suggestions ci-dessous :
* réduction du train de vie trop fastueux de l'Elysée qui selon le rapport S2024-1053 de la Cour des comptes a produit pour l'exercice 2023 un résultat déficitaire de 8 300 000 d'€uros et ce alors que la dotation allouée était déjà de 110 000 000 d'€uros. "Un compte qui ne retrace pas la totalité des coûts de la Présidence de la République" selon les sages de la rue Cambon qui ajoutent "bien que la Présidence de la République dispose d’une dotation budgétaire, certaines dépenses sont assumées par d’autres ministères ou opérateurs, sans que la Présidence ne procède à un remboursement de ces dépenses" ainsi le rapport alerte sur le fait que "La situation financière des services de la Présidence s’est dégradée, tant comptablement que budgétairement"
* tous les avantages en nature autres que ceux concernant la sécurité de toutes les personnalités politiques seront supprimés
* aucune fonction ni allocation de quelque nature que ce soit ne pourra être accordé aux conjoint-e-s des élus quel que soient leurs titres
* abrogation de la rente à vie accordée aux anciens chefs d'Etat qui - dès leur départ de l'Elysée - perçoivent environ 5 200 euros nets mensuels en vertu de l’article 19 de la loi du 3 avril 1955. Les anciens présidents peuvent cumuler ce revenu avec d’autres pensions de retraite ou avec des revenus d’activité, type conférences ou honoraires d’avocat. Au sommet de l’État, le président est seul à profiter ainsi d’un régime spécifique d'exception qui se cumule et s'ajoute ainsi à ses revenus d'activités et/ou sa retraite
* révision et refonte des rémunérations des membres du conseil d'Etat qui gagnent de 91 200 € à 192 000 € par an avec des avantages exorbitants (72% d'augmentations en 20 ans source magazine Le Point daté 17/02/2021) alors qu'un projet de loi visant à « clarifier et sécuriser juridiquement le régime de rémunération des membres du Conseil constitutionnel et (…) à encadrer le cumul de leur rémunération avec d'éventuelles pensions de retraite » avait été construit. Hélas ce projet « ne sera pas présenté en séance » avait pesté René Dosière ajoutant « je regrette que le PS ne s'intéresse pas beaucoup aux questions de déontologie »
* pas de subvention de 1,61 € par électeur du 1er tour en cas d'élections législatives anticipées
* création d'un permis politique à point unique accordé à chaque électeur (2 mandats électifs déjà accomplis = -1 point, non assiduité aux travaux liés à la fonction = -1 point, objectifs d’un précédent mandat électif non atteints = -1 point, condamnation civile ou pénale = -1 point)
* transparence financière totale des dépenses publiques. Les citoyens auront le droit de constater, par eux-mêmes et par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. Proposition qui s'inspire de l'Article 14 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. A cet effet, un site sera créé et toutes les dépenses y seront répertoriées au fur et à mesure des engagements analytiques libre d’accès à toutes les citoyennes et tous les citoyens
* repenser notre système électoral actuel pour forcer les représentants du peuple, élus au suffrage universel, à tenir compte des abstentionnistes. A ce titre proposer de tirer au sort des parlementaires en fonction du poids des "sans voix" et en respectant des critères de représentativité sociale. Pour le reste « si la participation est de 60 %, seuls 60 % des sièges devraient être occupés par des élus ». Cette dernière proposition est de Nicolas Rio, chercheur et enseignant à l’école urbaine de Sciences Po et Manon Loisel consultante en politiques publiques territoriales