Hier à Marseille, au MUCEM, j’assistais au 1er procès du siècle (4ème saison) qui va s’étaler jusqu’en mars et dont le thème cette année est « oser l’utopie ».
Au même moment et quelques semaines seulement après la nomination d’un nouveau gouvernement, certains patrons de grandes entreprises (Auchan et Michelin notamment) engagent des plans sociaux ; pourquoi choisissent-ils ce moment croyez-vous ?
Prenons par exemple Michelin qui a annoncé la fermeture de deux usines (Cholet et Vannes) et veut mettre sur le carreau 1 250 salariés alors même qu’au cours de ces dernières années cette entreprise a bénéficié de millions d’€uros d’aides publiques (Fonds de solidarité pour les grandes entreprises, CICE, exonérations fiscales, crédit d’impôt...).
Est-il normal d’ailleurs que les citoyen-ne-s que nous sommes ne parviennent pas à connaître le montant exact détaillé et précis de toutes ces aides déjà allouées à cette firme ? Ce manque de transparence, cette opacité n’est-ce pas ce qui tue aussi notre système aujourd’hui ?
Et le nouveau premier ministre qui n’a pas manqué de sauter dans le panneau, indiquant (selon la source Auto Plus) que « … La priorité absolue du gouvernement est de préserver ou de reconstruire le tissu industriel de la France… le groupe Michelin est un grand groupe ancré dans les territoires... » et estimant que des alternatives au licenciement devraient être privilégiées, notamment grâce aux aides publiques massives injectées pour soutenir les entreprises en difficulté.
Pendant ce temps les députés écologistes et insoumis ont demandé une commission d’enquête mais c’est déjà trop tard car - encore une fois - de l’argent public a été donné par l’Etat à de grosses entreprises et quelques années après elles ferment des sites et licencient quand même.
Il faut dire que chez Michelin, là haut, on ne s’en fait. En effet, selon la source "Planète Grandes Ecoles" le PDG a gagné la somme de 2 987 092 € rien qu'en 2021 ; c’est énorme !!! Et au cours de cette même période combien de millions d’€uros ont-ils été offerts aux actionnaires ; tout cela est-il acceptable ?
Sans doute non me direz vous sauf si vous êtes très très à droite ou sinon de cette gauche caviar à la sauce hollandaise.
Où en est cette proposition de loi visant à limiter les écarts de rémunération au sein des entreprises, conformément à l'appel de Carlos Tavares à "faire une loi" ? Au point mort sans doute ou presque et au final celle-ci sera probablement vidée de sa substantifique moelle comme tant d’autres lois l’ont déjà été.
Alors oui le logiciel de notre République a subi de trop nombreuses attaques de virus et même France Culture va jusqu’à proposer récemment une émission dont le titre était « Plan de licenciements, l’état est-il condamné à l’impuissance? ».
A ce sujet un ami me disait ceci « en maintenance informatique lorsqu’un système est trop endommagé, il est souvent indispensable de formater le disque dur et installer un nouveau système d’exploitation ».
Je partage son point de vue et sa question : « comment y parvenir sans faire une nouvelle révolution ? ».
C’est la réflexion que je vous livre avec cette idée d’oser l’utopie alors que la misère gonfle et que s’ouvre la 40ème campagne des restos du coeur avec un peu partout sur la planète cette arrivée inquiétante de l’extrême droite au pouvoir.
Sans doute l'élite qui se retranche régulièrement en costumes cravates dans ces clubs parisiens confidentiels et ultra privés tel le Cercle ne se posent pas cette question avec tous ces immeubles qu'ils possèdent et tous ces lingots d'or qu'ils ont déjà mis de côté pour plusieurs de leurs générations à venir.
Qu’en pensez-vous.