A moins d’une encablure du scrutin des Régionales, grand branle-bas dans le landernau politique. Il souffle un vent de panique sur les états-majors. La question, unique et mortifère, est : comment empêcher le FN d’accéder au contrôle d’institutions régionales ? Oubliés les enjeux territoriaux, les projets singuliers, les clivages traditionnels, tous renvoyés à l’arrière-boutique. Au secours, les électeurs ! Sauve qui peut… Sans aucunement sous-estimer la gravité d’une possible prise de pouvoir des frontistes dans une, deux voire trois régions, on doit s’interroger sur cet emballement dont le caractère tardif interpelle.
Car la « surprise » est pour le moins surprenante. Le danger ne surgit pas de nulle part, révélé seulement par des sondages préélectoraux récents. Il vient du large, il vient de loin. Il était prévisible et sans doute résistible. La montée du FN et son débordement au-delà des limites habituelles de l’extrême-droite s’inscrit, sur fond de crise économique durable et de doute politique profond, dans un mouvement qui affecte les différents pays d’Europe. La France n’est pas épargnée par la vague populiste. Ni plus ni moins que d’autres. Dans un système où moins d’un Français sur deux participe au scrutin, atteindre les 30 % représente 15 % du corps électoral. D’où vient donc qu’ici, le phénomène menace l’équilibre politique dans son ensemble ? Avant tout de la vulnérabilité d’un système rongé depuis 15 ans par ses propres contradictions.
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