Sur ce blog vous pouvez suivre, acte après acte, une pièce en alexandrins (l'alexandrin qui reste grand et n'est pas aussi bête que Totor l'affirmait). Cette tragi-parodie est le produit d'un urgent besoin de rompre avec une situation politique délétère, voire ridicule, avant que l'on ne sombre dans la régression politique. Derrière le rire tragique, il y a, encore présent, un espoir que nos amis se resaisissent et, dans l'effort et la confiance, nous fassent reprendre goût à la vraie politique.
La pièce se compose de deux types de matériaux : des vers créés, pleins de réminiscences de notre littérature classique et poétique, des vers empruntés, incorporés à travers tout le propos. C'est l'avantage de la poésie que de permettre d'isoler des vers, beaux par eux-mêmes et susceptibles d'être repris dans d'autres lieux. Les lecteurs en reconnaîtront évidemment certains, fréquemment appris ou cités. Ils pourront s'amuser à détecter les emprunts. J'y trouverais l'immense plaisir de susciter l'envie de relire (ou revoir) nos classiques : par exemple Le Menteur, Le Cid, Cinna, Sertorius, Polyeucte (qui ouvre le propos), La mort de Pompée, Psyché, Don Juan, Le médecin malgré lui, Iphigénie, Phèdre, Athalie, Esther, Rhadamiste et Zénobie (Ah, Crébillon Père, ce Dijonnais oublié dont la gloire fut étouffée par celle de Voltaire, particulièrement adapté au propos car chez lui, la tragédie historique se fond dans le drame privé), Le Célibataire (d'un autre dijonnais, Piron, qui signe là une pièce d'une brûlante actualité)... J'ai voulu, en hommage à cette langue française dont bien des mots ont vieilli mais dont le sens reste parfaitement perceptible, emprunter à des auteurs des XVIIème, XVIIIème, XIXème et XXème siècles : Hérédia, Baudelaire, Rimbaud, Courteline, Valéry (Oh, cette splendide Jeune Parque), Rostand, Apollinaire. Sans oublier ce parler populaire bourguignon, aux dictons savoureux... Que tous trouvent ici l'expression de ma vive reconnaissance pour m'avoir aimablement prêté leurs vers et leur concours.
L'annonce faite à Toinette sera éditée, augmentée d'un prologue avec choeur, et mise en musique. J'espère la voir jouée, si je trouve des comédiens qui ne craignent pas les lettres de cachets, ou plus exactement, de perdre leurs cachets !