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Billet de blog 25 août 2025

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L'HOMME QUI NE CHOISISSAIT PAS SON CAMP

Comme source de l'aveuglement face au fascisme poutinien, M plenel, dans un article récent, convoque la notion de campisme.Se permettre d'émettre des réserves sur la politique occidentale en Ukraine participerait de ce même campisme. Dès lors, il suffirait d'adhérer aux valeurs universalistes pour faire l'économie d'une pensée critique...

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  1. M Plenel reprend sa plume pour dénoncer cette fois-ci les campistes qui seraient les ennemis de l'universalisme et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. On sent un certain agacement chez notre maître à penser, sans doute heurté par les nombreux commentaires aux articles de Mediapart, commentaires qui expriment la perplexité de certains abonnés face au récit servi par l'ensemble des médias depuis la guerre en Ukraine. On nous parle d'abord d'un conflit déclenché par  l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. Ce qui est une singulière simplification des racines de ce conflit dont on fait mine d'oublier qu'il est la conséquence d'une politique d'ingérence des Etats-Unis dans un ex territoire soviétique, historiquement, culturellement et géopolitiquement intimement lié à la Russie. On fait mine de penser que le soutien occidental est motivé par des considérations morales universelles, entre autre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Mais on se garde bien de réfléchir à cette notion de peuple, comme si l'ensemble des habitants de l'Ukraine était une entité totalement séparée du peuple russe. Et aux sceptiques on répond que la grande majorité de la population ukrainienne est hostile à la Russie comme si les populations normandes bombardées par les alliés avaient accueilli avec enthousiasme ces mêmes alliés. On justifie le soutien aux ukrainiens par le légitime combat contre le fascisme de Poutine comme si les ukrainiens n'avaient strictement rien à voir avec le fascisme, en particulier lors du massacre de la population juive pendant la seconde guerre mondiale et plus récemment lors des revendications indépendantistes. Bref, on nous sert un beau récit et quiconque se rebelle un peu contre ce récit est taxé de tous les noms dont le dernier en date est celui de campiste. Comme si être dans un camp traduisait un aveuglement politique? Et si c'était le contraire?  Plenel semble évoluer dans un monde désincarné, où tout est blanc ou noir, où les hommes devraient se soumettre à des valeurs universelles, surtout si ce sont les Etats-Unis qui les convoquent et ce dans le sens de leurs intérêts. Un monde où un Castro, leader d'une nation sous embargo américain et menacée physiquement dans son existence, devrait dénoncer les ingérences de son alliée russe... Mais dans quel monde vit M Plenel? Veut-il nous faire croire qu'il n'aurait pas choisi son camp?

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