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Billet de blog 29 décembre 2025

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Extraxtion de lithium, isotope 6, tritium, nucléaire

Extraire du lithium pour une pseudo transition énergétique verte, batteries pour trottinettes ou voiture électrique, sans lithium on reviendrait à l'âge de pierre à en entendre certains. N'y aurait-il pas d'autres enjeux, qui eux même posent de nombreuses questions d'un point de vue étique, environnemental, émanant d'une stratégie, vision politico militariste ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Certes, sous couvert de pseudos bons sentiments érigés en dogme, tels que l'avenir, l'environnement, les enjeux financier liés à ce marché sont extrêmement élevés; mais ne sont ils pas une perche tendue pour que l'on ne regarde pas ailleurs ? 

Pourquoi le gouvernement modifie, réforme toutes les lois, notamment dans le cadre de l'extraction de lithium ? Pourquoi une société telle qu'Arverne vient de recevoir plus de 2 milliards d'euros de la part du gouvernement français ? Pourquoi de nombreuses personnalités telles qu'Arnaud Montebourg, différents organismes d'état (BPI, Adème etc) sont entrées dans le conseil d'administration d'Arverne ? Pourquoi l'état implique la "famille", avec la présence de Tiphaine Auzière, administratrice indépendante d'Arverne ? 

ES Géothermie, fidèle compagnon d'Eramet, n'est pas en reste, son projet d'extraction de lithium étant notamment soutenu par la commission européenne, en ayant désigné les projets d'ES comme étant d'importance "stratégique" en 2025. 

Tout ça pour un peu d'argent et se donner une fausse bonne conscience ? Où bien existe t'il d'autres enjeux ? 

Isotope 6 du lithium; tritium, "définitions" : 

Le lithium est présent sous 2 formes, isotopiques stables : les isotopes 6 et 7, ce dernier étant plus lourd et bien plus abondant (92,5%) que l'isotope 6; présent à seulement 7,5%.

Illustration 1

Généralités : 

Parues en 2015; des recherches révèlent que les isotopes de lithium se sont révélés être un bon "traceur" des interactions entre eau et roche, notamment dans la détection des ressources, comprendre leurs évolutions et les conditions dans les réservoirs profonds. (BRGM)

Toujours en 2015, d'autres recherches menées démontrent que l'étude des variations des isotopes du lithium permet de mieux comprendre les climats passés (paléoclimatologie).

Les "isotopes du lithium révèlent l'histoire géochimique et climatique de la surface de notre planète plus subtile qu’il n’y semble au premier abord." (Géoscience Environnement Toulouse

En 2023, de nouvelles recherches mettent en avant un "l'impact d'un tri (des isotopes) par le vivant, qui doit être pris en compte" dans la distribution et répartition des isotopes du lithium. 

En effet; de "grandes variations ont également été mesurées entre différents organes d’animaux, végétaux terrestres et marins. Un problème central est donc la mise en évidence d’une possible contribution biologique à la distribution des isotopes du Li. La découverte d’un tel mécanisme aurait un impact fondamental sur nos connaissances en paléoclimatologie (...)" (CNRS)

Applications :

Les principales applications de l'isotope 6 du lithium sont liées au nucléaire, qu'elles soient civiles ou militaire.

Il est en effet un élément clé dans la production de tritium, indispensable pour la fusion nucléaire (ITER), mais aussi à la défense, l'armée, notamment pour la fabrication d'armes de "dissuasion", telles que les bombes thermonucléaires, mais aussi pour les sous marin, alliages, de matériel etc ... 

Séparation des isotopes : 

La séparation des isotopes du lithium est, d'un point de vue environnemental un gros, très gros problème. Pour le moment, le procédé le plus utilisé est le procédé Colex, qui utilise notamment énormément de mercure liquide. Ce procédé est interdit dans la plupart des pays du monde, comme par exemple aux Etats Unis depuis 1963. 

Cependant des pays comme la Chine, la Russie, l'Afrique du sud en font usage. Ca n'est pas pour rien qu'ils sont "en avance" comme le mentionnent les médias, politiciens etc.

Un nouveau procédé de séparation sans mercure est mis en avant depuis 2023; mais; les solutions miracles n'existent pas et ce nouveau procédé ne fait pas exception à la règle; et nécessite lui aussi d'énormes quantités d'énergie; d'eau; de produits chimique tels que de l'oxyde de vanadium. 

Si l'isotope 6 du lithium est rare (7,5%) ... Le tritium l'est bien plus ... 

Illustration 2

Le tritium : un élément né de la fusion entre la Terre et les étoiles.

Le tritium, est un radionucléide qui a une durée de vie radioactive relativement faible : 12,3 ans. Il se forme dans les couches supérieures de l'atmosphère en raison de l'interaction entre les rayons cosmiques, les éruptions solaires et les noyaux des gaz atmosphériques. Mais cette production naturelle est très modeste, à raison d’environ 10kg par an dans le monde, pour un stock mondial permanent estimé à 25/30kg. 

A l'état naturel; il n'est pas dangereux pour toute forme de vie, même l'humain dans la mesure ou sa présence est très faible; il se disperse très facilement; et sa durée de vie radioactive n'est que de 12,3 ans. 

Il est même un élément essentiel à la vie, car en rentrant dans l'atmosphère terrestre; il a permis la création des premiers orages, de la pluie (le tritium est un élément intimement lié à l'eau) mais aussi des premiers acides aminés, indispensable à l'apparition de la vie sur Terre. Il a aussi un impact mutagène, qui permet à la vie de se développer. Mais a petite, très très petite dose. 

Le tritium est aussi la première source de pollution liée aux différentes activité liées au nucléaire ainsi que d'autres activités anthropiques.

Le stock mondial n'est bien évidemment pas issu d'une production naturelle. 

Les essais nucléaires atmosphériques réalisés entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1980 ont déversé quelques dizaines de kilogrammes de tritium dans les océans. 

A l’heure actuelle, en France, les centrales nucléaires à eau sous pression, l’usine de retraitement de combustibles irradiés et les installations liées à la défense constituent les principales sources de tritium artificiel. D’autres sources de tritium d’origine artificielle sont également présentes, en relation avec des effluents ou des résidus contenant des molécules marquées produites par des procédés industriels.

De nos jours; le Canada produit environ 20kg de tritium par an, "grâce" à des réacteurs nucléaires de type CANDU.

La France produit elle du tritium ? 

Pour produire le tritium dont elle a besoin, la Défense dispose de ses moyens propres. Cependant, suite à l’arrêt d’une partie d’entre eux, les réacteurs Célestin du site CEA de Marcoule en 2009, elle a choisi d’utiliser, pour garantir la redondance de ses moyens, une centrale civile. Le partenariat entre la défense et EDF avait déjà été évoqué dans les années 1990; en prévention de la fermeture de la centrale de Marcoule.

La période de radioactivité du tritium étant faible (12,3 ans); il faut sans cesse renouveler le stock de tritium, car sans tritium, pas d'arme nucléaire ...

Le ministère des Armées et EDF coopérent donc en vue de produire du tritium.

Le 18 mars 2024, le ministre des Armées, Sébastien leCornu, s’est rendu à la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) où un « service d’irradiation » a depuis été installé afin d’irradier le lithium. 

Des grappes contenant du lithium seront donc insérées dans le cœur à l’occasion des rechargements, puis déchargées en piscine au cycle suivant. 

Il s’agira pour EDF d’exploiter la puissance de ses deux réacteurs pour irradier des matériaux particuliers contenant du lithium. Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA pour produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de dissuasion, complétant ainsi l’arsenal militaire français.

Les neutrons sont abondamment produits dans les réacteurs nucléaires, quant au lithium, les projets se mettent place (géothermal en Alsace, mines en Allier) pour faire de notre pays un producteur. Autrement dit, notre pays pourrait être capable dans un avenir proche de produire in situ le tritium qui va faire défaut à notre arsenal nucléaire.

Le lithium irradié est plus précisément le fameux ISOTOPE 6 du lithium, élément clé pour la "fabrication" de tritium, qui, combiné à du deutérium libère une immense quantité d'énergie, comparable à une ... éruption solaire. C'est le principe de la fusion nucléaire, notamment utilisé pour les bombes thermodynamique, mais aussi le projet ITER. 

L'extraction de lithium amène donc à des enjeux bien plus importants que les simples enjeux économique que l'on nous présente au travers des batteries de voitures, trottinettes électrique, qui sont en quelque sorte une perche que l'on nous tend afin que l'on ne regarde pas ailleurs. 

Du lithium 6 au tritium, en passant par ITER, l'armée, les procédés de séparation, les différentes pollutions, nous allons revenir plus en détail sur certains de ces "enjeux" dans un second article.

Se'Th, Groupe de Résistance Alsace Anti Lithium. (Graal)

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