L"Affaire" Adrien Quatennens secoue la France Insoumise et cet évènement sera positif si nous ne ratons pas l'occasion d'en tirer les conséquences sur le fonctionnement de l'organisation et le statut de ses représentant-e-s.
Lorsqu'un-e militant-e accepte la responsabilité de représenter une organisation politique, il-elle doit avoir en tête que sa vie personnelle devient PUBLIQUE et fait corps avec les valeurs et objectifs de cette même organisation. Le rôle de personnage public qu'il-elle accepte d'endosser comporte plus de CONTRAINTES que celles qu'il-elle avait auparavant de par le sujet qu'il-elle devient en tant que représentant-e d'une multitude d'êtres que par l'EXPOSITION de sa personne "multipliée" aux attaques de nos ennemis.
Il-elle se doit donc d'être "protégé-e" aussi bien par cette organisation qui l'utilise pour ses besoins que de elle-lui-même qui la symbolise, de même qu'il-elle a le devoir de la protéger. La réflexion doit donc porter sur ce qu'on entend par "protection" dans cette période historique complexe de montée de l'extrême-droite, de médiatisation outrancière, d'individualisation forcenée en évitant de tomber dans les tentations du déni, du silence ou de l'abandon de valeurs qui fondent nos combats (ici le féminisme).
Il serait déjà essentiel que soit banni de nos rangs toute tentation à céder aux cultes de la personnalité qui facilite cette fragilité et est incompatible avec le type de société exempte de domination que nous appelons de nos vœux. Ce principe n'est pas contraire à l'estime ou au respect que l'on peut porter à nos représentant-e-s ou dirigeant-e-s de par leurs actions mais qui permet de demander des comptes sur leurs mandats et non sur des êtres humains sublimés. Condition nécessaire mais non suffisante. Un contrat explicite et non implicite passé entre l'organisation et celles-ceux qui acceptent de la représenter serait le bienvenu et aurait l'avantage de faire débat et transparence au lieu de suspicion de cooptation (par les dirigeants entre eux) pour des intérêts obscurs. La durée des mandats devrait également être précisée pour éviter la trop grande personnalisation de la représentation politique et permettre le renouvellement et la formation de nouveaux cadres...........etc..etc...ce sont de simples pistes de réflexions que je vous soumet humblement de ma très petite place.....
Conclusion: si Adrien Quatennens à fort bien fait de publier son auto-critique, si il peut être remercié sur les actions positives qu'il a effectué au service de l'organisation, il ne peut pas l'être dans sa vie privé ni excusé et il se doit de démissionner de ses mandats pour protéger notre mouvement de l'amalgame incontournable qui est fait entre sa personne et sa représentation. Ce n'est pas regrettable, sauf pour lui. Que les futur-e-s ou actuel-les représentant-e-s en tirent les conséquences adéquat. Le féminisme n'est pas soluble dans les intérêts personnels!