Différents corps clefs de la société ont été intégrés,
Digérés, verrouillés, et ce, à différents degrés.
Journalistes, fonctionnaires, magistrats, universitaires, policiers,
Leur parole doit désormais se libérer,
Au prix même de leur propre commodité.
En réalité, il est déjà temps pour tous de se mettre en "danger".
Je ne parle pas de violences physiques, ni de battre le pavé,
Mais de violences économiques, et son inconfortable insécurité.
Immanquablement, celle-là arrive déjà et ne pourra que s amplifier.
Et s'il vaut mieux tard que jamais,
Le plus tôt sera le mieux, au nom du futur de nos libertés.
Mais de quel danger je parle, si ce n est celui de "la ramener".
Ok, les rimes en "é", ca va 5 minutes, c est de la poésie à bas prix.
Mais ne me faites pas dire ce que je n ai pas dit,
Certains connaissent déjà le péril au cœur même de leur vie.
Militants écologistes, expatriés, ouvriers de la sidérurgie.
Lanceurs d alerte ou anarchistes, qui rejettent la fumisterie.
Les milliers qu on a mis en garde a vue, deux jours dans un taudis,
Les éborgnés, les mutilés, les édentés, les boxeurs en sursis.
La rue n a plus marché, quand nous n’étions "que" quelques millions. Auparavant, toute mobilisation de cette ampleur fut écoutée. Quelque chose a changé. Maintenant, il en faudrait plusieurs dizaines [de millions] pour commencer à espérer. Les possesseurs de capitaux ont dépensé des moyens colossaux pour verrouiller cette possibilité. Ironiquement, ces moyens sont ceux-la même dont ils nous ont dépossédés.
Les médias indépendants en sont (encore!) à leurs balbutiements, et globalement, peinent à convaincre la tranche d indécis du fait de leur manque flagrant de reprise et de visibilité. La "tranche d indécis" est déjà monopolisée, ciblée par les médias mainstream et concentrés, en plus des algorithmes des plateformes de communication généralisées. Cette tranche d indécis est selon moi, manipulée et elle est décisive quand par exemple le brexit passe à 51.9% Comment les atteindre "mieux" que les medias concentrés et les réseaux sociaux réunis? Si on attend que les médias indépendants se développent suffisamment pour infléchir le cours des choses, vous conviendrez que cela prendra probablement plus d un an ou deux. C est pourtant l'horizon de temps qu il nous faut considérer.
Selon moi, et c'est que je tenterai de démontrer, il est deja trop tard pour les solutions traditionnelles même si celles-ci doivent impérativement persévérer.
Qu en est il de l engagement personnel? Aujourd'hui toutes celles et ceux qui souffrent dans leur moral et dans leur éthique font déjà ce qu ils peuvent où ils le peuvent. Un JRI de bfm fera un bon sujet, mais ses propos aussi seront, à l'antenne, déformés. On demande à un stagiaire de faire un micro trottoir, mais le redac-chef lui dira "recommence il n y a pas les phrases que je veux", quand bien même celles ci n existent pas. Un policier tentera de calmer le jeu et de discuter, ces 6 collègues feront monter la tension pour avoir des charges et des inculpés. Un auteur est espionné, la justice se fait acheter. Une association trop curieuse se voit retirer son agrément contre toute logique par ceux la meme qui sont visés.
C est très bien, mais ça ne suffit pas, cela ne suffit plus. Il faut agir, et ouvrir sa gueule, collectivement et en très très grand. En beaucoup plus grand que les médias concentrés. Au prix de se faire virer, ostraciser. On en est la. On en est tous là. Toutes les autres solutions ont deja été tentées et n ont rien stoppé, ou ralenti, elles ont même parfois servi contre leur grès, à accélérer les processus de fascisation de la société.
Tout le monde a peur de perdre son job, ses aides, ses allocations, et c est en cela que le capital va gagner. Chacun s est enfermé, pieds et poings liés, à un crédit, aux sens propre et figuré, qu il ne pourrait plus rembourser. Et c est cela qui leur permet d avancer. (nanmèoh, t avais stop les rimes en "é")(oups désolé, c est juste des allitérations, j y peux rien c est comme ca que ca vient)
Julian Assange n est qu un exemple d un sacrifié pour que tout le monde marche au pas, "voila comment on traite ceux qui osent dire quelques verités". Et des comme ça, il y en a des tas.
Jusqu ici, toutes les tentatives citoyennes ont été tues, déformées, instrumentalisées, judiciarisées, dévoyées, empêchées d atteindre leur pleines et réelles portées, et pendant ce temps là, le fascisme libéral progresse peu à peu, sournoisement dans les consciences. Ne rien faire de plus que l actuelle lutte traditionnelle, de manifester et d informer, c est à coup sur la défaite et la déchéance. Les gens de bonne foi entreront en résistance, quand il sera trop tard, et la, ça ne sera plus au prix de leur confort, mais au prix de leur vie. Les cartes d identités pucées, les drones, les matraques, les algorithmes policiers n ont qu un seul but, empêcher toute velléité.
Comme disait l'autre gland, "le changement c est maintenant"
Mais comment?
Un journaliste seul qui, de l intérieur, dénonce au grand jour les agissements du groupe médiatique Bolloré n aura aucun impact, il se fera dévorer et régurgiter sur le trottoir des cartes de presse inemployées. Le même qui discretement tuyaute les collègues des médias indépendants, c est déjà le cas, le résultat n est guère mirobolant, pour les raisons déjà citées.Regardez Elkrieff et Fogiel : dans n importe quel monde, dans n importe quel temps, ces deux auraient été mis au banc de la société. Ils n ont ni plus ni moins fait la même chose que Rachid M'Barki,bien que le paiement en espèce sonnante et trébuchante fut d une toute autre nature.
Nous ne vivons plus n importe quel temps.
La démocratie, les valeurs des lumières ne nous sauveront pas. La passivité, et l activisme traditionnel ne sont plus suffisants. Lire, s'informer, pour argumenter, et parfois convaincre, même si essentiels, non plus. Il est grand temps que chacun comprenne qu il est l heure d agir, de cesser de tergiverser, de perdre de son confort, voire de repenser le paradigme même de sa propre vie rêvée. Se mettre en danger, et ce, en plus de l action deja réelle et concrète des militants. Il en va de l avenir de vos enfants. Tout le monde, aujourd’hui hui, doit comprendre que sa propre passivité est complice et responsable de ce qu il adviendra.
Il faut utiliser les armes du capital contre eux même, jusqu a les en priver, les asphyxier, les voir agoniser dans leur propres tourments. Nemo auditur suam propriam turpitudinem allegans.
"Bend the knee", dirait la Khaleessi.
Ils manipulent "l'argent" et "la vérité". Ces deux valeurs, nous devrons impérativement nous les réapproprier.
Ici s achève l introduction de mon propos. Je me dois de le résumer pour aller plus avant.
- Nous vivons un temps particuliers, où les militantismes pré-existants ne suffisent plus à modifier le cours de l histoire souhaité par une minorité de possédants.
- Nous, citoyens "non-militants", devons tous, d une manière ou d une autre, prendre nos responsabilités, prendre conscience qu il est venu le temps de s'investir plus que ce que nous faisons déjà, au prix de nos habitudes, et d une partie de notre confort. Offrir quelque chose maintenant pour ne pas perdre bien plus demain. En première approximation, l horizon de temps est de 2 ans. peut être 1. C est très peu.
- Que nous reste-t-il à faire de légal et non-violent, lorsque le rapport de force informationnel et institutionnel semble aussi disproportionné?
Je développerai ces aspects dans les prochains billets, et même si l introduction est pessimiste, je sais qu il nous reste quelques moyens puissants pour infléchir la destinée. Des moyens légaux, non violents, radicaux, mais bien moins radicaux que ce contre quoi nous nous devons de lutter. Bien moins radicaux que les futurs qui nous sont promis si nous ne faisons rien.