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Billet de blog 3 mai 2016

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En bref (encore), état des lieux (certains)...

Burundi : quelques informations rapides.

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Dix ans de patience

Quarante-quatre années de silence, ou presque. Anniversaire paradoxal que celui des massacres génocidaires de 1972 au Burundi. On estime que périrent dans les conditions parfois les plus atroces entre cent et deux cents mille hutu dits intellectuels. (Traduire : scolarisés.)
Issus de la rébellion qui émergea suite à ces massacres, et la fuite de nombreux burundais hutu qui s'organisèrent pour combattre le régime en place (entre les mains d'un groupe de tutsi du clan Hima de quelques collines de la ville de Bururi), le parti désormais au pouvoir, le CNDD-FDD a organisé pour la première fois, après dix années aux affaires, une commémoration de ces événements terribles, manifestant ainsi son intérêt pour la justice et la mémoire.

… mais un désir de justice

Les réseaux sociaux, conversations publiques et privées, témoignent d'un ras-le-bol de la jeunesse face à l'absence de justice depuis l'indépendance. Hutu et tutsi, quelles que soient les fautes commises par leurs parents, éprouvent le désir que la lumière soit faite, afin de repartir du bon pied.
Grâce aux échanges qui se produisent via internet, de nombreux documents paraissent, qui relevaient pour certains de la confidentialité.
Celui-ci, par exemple, signé par Emile Mworoha, aujourd'hui historien de renom, alors Secrétaire Général de la JRR (Jeunesse Révolutionnaire Rwagasore, qui avait joué un rôle non négligeable lors de l'indépendance). Celle-ci était accusée de participer activement aux massacres en 1972. Cette lettre, envoyée à qui de droit, dénonce ces accusations comme non fondées, d'une part, et d'autre part comme significatives d'une instrumentalisation des JRR par le pouvoir. Un tweet s'interroge : pourquoi pas une lettre de même nature de la part des Imbonerakure ?

Illustration 1
Lettre de la JRR, 1972

Les accords de latrines

Lors de sa dernière et récente allocution, Pierre Nkurunziza s'est désolé des mesures de l'Union Européenne ; il a aussi donné un mois aux fonctionnaires en exil pour rentrer avant nullité des contrats de travail ; il a enfin annoncé un programme de construction massive de latrines chez les familles, sur les routes, dans les marchés et lieux publics.
Ce dernier point, à l'heure où les routes s'écroulent et ne permettent plus le passage d'une région à l'autre, d'un quartier à l'autre, semble d'une urgence relative.
Certains font le rapprochement avec un projet identique au Rwanda avant le génocide de 1994. Les latrines, on le sait, furent particulièrement utiles comme fosses communes…

Médiocratie

On pourrait croire que la médiocrité au pouvoir, tellement visible ces jours-ci, ne concerne que ceux qui gouvernent nos riches contrées. Mais non. Outre la violence criminelle qui semble être leur qualité première, certains dirigeants, en l'occurrence burundais, pourraient prétendre à la victoire, si un concours était organisé.
Exemple avec ce CV du Premier Vice-Président, exhumé là encore sur les réseaux sociaux.

Illustration 2
CV Gaston Sindimwo

(Où l'on voit que l'ENA est décidément un établissement incontournable...)

Illustration 3
CV Gaston Sindimwo 2
Illustration 4
CV Gaston Sindimwo 3

Le premier vice-Président est en charge de coordonner, en relation avec les Ministres, la diplomatie, la justice, la défense et l'intérieur.

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