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Billet de blog 17 mars 2016

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La vengeance, toujours recommencée

Aux recommencements magnifiés par le poète succèdent...

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Aux recommencements magnifiés par le poète succèdent...
Terribles, pourtant.
Violence des vagues aux rivages du lac ; faut-il les déclarer coupables
telles ces dieux olympiens jamais repus de sang, qui disposent
les hommes à ce cycle infini ?
Fuite précipitée du maître blanc, meurtre du résistant ; prémisses des barbaries qui ruinent
le pays, refus des indépendances ?
Collines comme autant de promontoires érectiles : en jaillit-il la soif de puissance à jamais voué à l'inassouvissement,
sa perpétuation ?

Dix années, vingt années, périodes de lente gestation. Maturation de la haine. Surgissement soudain, mais prévisible.

Las. Tout a été dit. Et pourtant...

M.K. nous fait savoir que
la barbarie aime à se cacher derrière le sentiment
se présenter comme sentimentale.
Le meurtrier aime les siens. Il l'affirme. Le croit ?
Même, le vit-il, peut-être, parfois. Ça n'empêche pas. Ne s'empêche pas.
Exhibition du sentiment pour tuer sans remords.
(Tuer le remords, le faire porter par le cadavre ? Sans doute.)
Et voilà de quelle manière le Goebbels du pauvre
–  valet, apprenti-dictateur, conseiller-menteur –
poursuit sa harangue mortelle.
Voix qui libère la haine, lui donne sa consistance. Mieux, légitimité de la haine sans frein. Non dénuée d'un humour frelaté, la voix, qui ne crie pas dans le désert
Tant s'en faut.

Reste à mettre un terme à ce cycle. Pour que la vengeance cesse de se présenter en tant que justice. Vaste blague, misérable propagande.

Conclusion hégélienne, fruit de Propédeutique Philosophique, in extenso mais ponctuée de cris de douleur :
La vengeance se distingue de la punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que l'autre est l'œuvre d'un juge.
Un juge.
Il faut donc que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle, et le droit se trouve troublé.
Troublé.
De plus, la vengeance n'a pas la forme du droit, mais celle de l'arbitraire, car la partie lésée agit toujours par sentiment ou selon un mobile subjectif.
Le mobile du crime.
Il en faut un, toujours.
Aussi bien, quand le droit se présente sous la forme de la vengeance, il constitue à son tour une nouvelle offense, n'est senti que comme conduite individuelle, et provoque inexpiablement, à l'infini, de nouvelles vengeances.

A l'infini... Mais au bout de la mer, il y a un rivage... n'est-ce pas ? Il faut le croire.

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