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C'est un conte (cruel). Alain Finkielkraut, ainsi qu'il en a témoigné ce matin même sur France-Culture, décide d'aller voir par lui-même, avant-hier soir, ce qui se passe à République. Il se fait plus ou moins gentiment rabrouer, mais flâne ici et là, non sans quelques jolies rencontres.
Mais voilà qu'au détour d'un virage mal négocié – autrement dit au hasard d'une rencontre imprévue, sur une improbable table de dissection – il se trouve face à un groupe dont manifestement aucun des membres ne semble avoir lu Un coeur intelligent (sinon, comment traiter ainsi son auteur?) ; sa présence leur déplaît, et à en croire un tweet revendiquant l'acte avec fierté, ils le tej après lui avoir craché au visage.
Chacun se fera son idée, verra s'il est plutôt du côté du facho ou des fascistes, ou bien entre les deux, voire nulle part.
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Je souhaiterais que ce fut aussi un conte, mais ce n'en est pas un, et le Burundi, pays bien-aimé, sombre dans la violence chaque jour plus tristement.
Ce week-end, lors d'un rassemblement de la milice Imbonerakure, le mot d'ordre fut d'engrosser les femmes rencontrées de manière à en faire les mères de futurs imbonerakure. Discours déjà entendu, et réalisé, ici et là, tout particulièrement dans le Rwanda voisin lors du génocide des tutsi de 1994.
Qui sont ces imbonerakure ? Des jeunes hommes, en colère, parfois pour de justes raisons, car sans avenir. Leur colère, leur amertume, leurs frustrations, sont bien utiles aux criminels dirigeant le pays ; rien de plus facile que d'en faire des tueurs. Nous avons déjà vu cela, et cela aussi, nous le gardons en mémoire…
Il est bon de savoir, à la lecture des nombreux tweets échangés à ce sujet, qu'il est coutumier d'y lire de fiers défenseurs de cette milice...