DU FOUQUET À LA ROTONDE
On eut Naboléon, on a donc Jupiter
D’un empereur, l’autre... En pire. Noster pater
On prend les mêmes, du Fouquet à la Rotonde
Un crâne repousse avant qu’on ne le retonde.
N’ont ni queue ni tête, les rois sont des lézards,
Dorment sur des lauriers, les rendent aux Césars
Ressortent d’un tombeau, si mouvant, si arable,
Rampent sur les remparts de grands châteaux de sable
Drôle de dynastie que cette destinée
Qui choisit des prénoms de premiers de lignée
Tragédie de la farce, l’histoire en représailles
La couronne à Paris et le sceptre à Versailles
Le roi sommeil s’amuse, astre solaire s’éclipse
Brave catastrophe, tente l’apocalypse
On vit dans les limbes, lui, loge au mont Olympe.
Gravissent les mortels comme le lierre grimpe...
Le monde d’avant-hier, celui d’après notre erre
Dieu des dieux, dieu du ciel. Du ciel et du tonnerre,
Jupiter avait pour épouse, non de non,
Sa sœur (ou sa mère ?), tenant pour nom Junon.
Qu’il l’aime et l’embrasse, qu’il en fasse sa Duègne
Durant toute sa vie ou son règne, s’il daigne.
Qu’il fasse son œuvre d’une autre façon neuve
Chevauche son fauve, nasse ou masse sa veuve
Outrage aux bonnes mœurs, ces amours d’un autre âge ?
Peu importe. Vite, ce pays fait naufrage...