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QUINQUENNAT SOUS QUELQU'UN QUI N'A QUE HAINE ET CANON

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Billet de blog 9 avril 2022

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QUINQUENNAT SOUS QUELQU'UN QUI N'A QUE HAINE ET CANON

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LE FABULEUX DESTIN DU PETIT AMIÉNOIS

1er chapitre du récit en rime Quinquennat sous quelqu'un qui n'a que haine et canon https://quinaquehaineetcanon.tumblr.com/

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LE FABULEUX DESTIN DU PETIT AMIÉNOIS

De quel faiseur de rois, quel vendeur d’âme morte

De quel pauvre diable, quel suiveur de cohorte
De quel royaume créé, quelle contrée bannie
De quel pays connu, quelle époque bénie

De quel réel renié, de quelle île perdue
De quel néant nié, de quelle heure indue
De quel conte ou fable, quelle farce tragique,
De quel grand vent mauvais, quelle pensée magique

De quel rond-point fleuri, de quel lointain giratoire

De quelle officine, de quel laboratoire
De quel enfer, de quelle damnation
De quelle émanation, maculé conception,

De quel chou pollué, cette poupée gigogne
De quel bec malade, ce nourrisson cigogne,
De quelle basse-cour, de quel miteux chapeau

Ce lapin blanc crétin, étiré par la peau
Ce chien-loup de berger, rabatteur de troupeau

Énième Hamelin, ce joueur de pipeau,
Nous est-il envoyé ?

                               « Brav’gens, oyez oyez !! »

(La haine est obstacle qu’on n’ose tutoyer)

                                            *

Il est né le divin enfant, a le trait fin
Il est niais ce devin, on le devine enfin,
Le nez en trompette, bien joufflu et imberbe,
Les yeux écarquillés, brasse l’air, hume herbe,
Et huile essentielle, poudre à perlimpinpin
Tout propret dans son lange, au langage poupin
Les dents rayées, le dos rond, les mots toujours creux

Intrigue et fascine les idiots, les curieux,
Se laissant envouter par un si joli minois
Ô fabuleux destin du petit amiénois
Prêts à applaudir quand il fait son beau rot,

À tirer ce nouveau - serait-ce un vrai robot ? -,

Pavant l’enfer, la rue, d’intention qu’on vous prête

Dedans une fabrique, un bébé éprouvette

Font d’un simple accident un prodigieux miracle

Font d’un boursicoteur un inédit oracle,
Et d’un drame font un heureux événement ?
Ou est-ce incitation à un avortement ?

Et le Saint apparaît : vierge et pur, un puceau.
L’âne vient d’une crèche, un veau d’or, un pourceau

Les bonnes fées se sont penchées sur son berceau

Joue ses auréoles comme avec un cerceau
Jouissant, vautré dans son enfance au nord, normée,

Nargue notre espoir morne et mort-né, vie bornée.

Et l’autre vérité ne sort pas de sa bouche
À cuillère d’argent. Dans sa culotte couche
C’est le petit prince ! Il gazouille et babille.
Mis aux nues au printemps, l’hiver vient puis rhabille...

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