On eut imaginé, pauvres de nous, rêveurs, comme un hommage gêné aux grands penseurs, au progrès, à la vie, à l’espoir, à l’histoire, qu’après ces décennies d’ennui, vous fassiez au moins semblant, effort notoire, de combattre - durant un mandat ? Une année ? Un mois ? Un jour ? Une heure ? - la misère, non les miséreux encore et toujours.
On eut apprécié, quoi qu’on en doute, dans un royaume où le roi, on le boute, vivre dans ce bas monde durant un mandat - Une année ? Un mois ? Un jour ? Une seconde - Oui vivre un peu sans compter, sans crainte, avant que la peur du lendemain ou de l’autre, nous éreinte. Fut-ce trop demandé... d’avoir un répit, une pause ?
Il fallut qu’on en trouve un énième qui pense peu mais cause. Il fallut qu’on nous sorte encore un vendeur de tapis, un petit-pied, qui se prenait pour Pythie, qu’on prenait en pitié, un prestidigitateur, un mage, un « moi je ». Un piètre acteur pour qui tout ceci n’est qu’un jeu. Gonflé à l’hélium, tête à claque à baudruche s’ensablant dans ses nuages, comme Autruche. Un masque sans visage à joues roses, aux habits neufs aux vieilles idées sans cause. Il fallait faire croire au renouveau, à l’envie d’autre chose...
Ce put être lui ou un âne... Ce fut les deux. Un emmerdeur, et même temps,
un merdeux. La peste ou le choléra ? Les deux mon général ! Qu’aux nues on le porte : c’est le grand, le saint graal ! Ce succube du rien à grande gueule d’ange. Derrière lui, une certaine idée de la fange. Derrière lui, ces assis aux pets de soie, prêts à tout, même le pire, pour éviter de lever leur fondement et déguerpir.
Ainsi donc, les seigneurs décidèrent que humains n’eurent assez souffert, pas assez joint leurs mains, incliné leur tête, flagellé leur séant. Ainsi donc on peut faire de tout nain, un géant ? On n’s’attendait à rien, on n’a pas été déçu. Tout roi est fainéant, avant d’être déchu.
Qui sera le prochain, prometteur de mont, de merveille ? A agiter le mirage, sur nos écrans en mode veille. Prêt à contenir ou dépêcher le cataclysme, à conserver le calme en faisant croire au séisme. Tombé des nues, du ciel, de la dernière averse, de la foudre, de son coup, de la partie adverse. A refaire leur renommée sans trompette. Après le mauvais temps, vient la pluie, la tempête. A trop rêver, à trop vivre dans la gamberge... On n’aura jamais le cul sorti de la berge.
Ruisselant du fond jusqu’à la surface,
voici juste quelques gerbes de mots en vers, jetés à sa face.
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Récit rimé sur les cinq dernières années passées sous Jupiter (pdf, 287.6 kB)