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Billet de blog 17 mars 2022

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Je n'oublie pas : ma réaction de citoyen à la candidature Macron

Emmanuel Macron annonce sa candidature à sa succession mais je n’oublie pas le quinquennat qui s’achève.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n’oublie pas que, lors d’un déplacement à Mayotte, Macron a plaisanté sur les migrants comoriens en détresse : « Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa. Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ! ».

Je n’oublie pas que, lors de la commémoration à Verdun – après les éloges à Pétain – Macron a dit à un ancien combattant que « Ceux qui n’ont pas de papier et qui n’ont pas le droit à l’asile, croyez-moi qu’on va les… ».

Je n’oublie pas que, à une femme sans-papier qui l’implorait devant les « Restos du cœur », Macron a répondu : « On ne peut pas accueillir tous les gens qui viennent sur des visas, pour le commerce, et des étudiants, et qui restent après. Après, il faut retourner dans son pays, je vous le dis franchement. »

Je n’oublie pas que Macron a traité une partie des Français de « feignants ».

Je n’oublie pas que Macron a demandé à un chômeur de simplement « traverser la rue » pour trouver du travail.

Je n’oublie pas que, lors de l’inauguration de la station F à Paris, Macron a dit qu’il y avait « des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ».

Je n’oublie pas que Macron a assumé son intention « d’emmerder » une partie des Français.

Je n’oublie pas que Macron a dit que les aides sociales aux plus démunis coûtaient « un pognon de dingue ».

Je n’oublie pas que, entre le début et la fin du quinquennat, la fortune cumulée des cinq familles les plus riches de France est passée de 154 milliards d’euros à 419 milliards d’euros. (Source : Challenges)

Je n’oublie pas que Macron a supprimé « L’impôt sur la fortune ».

Je n’oublie pas que Macron a baissé les aides au logement pour les étudiants.

Je n’oublie pas que, à la fin du quinquennat, plus de 300 000 personnes dorment dans la rue.

Je n’oublie pas que, à la fin du quinquennat, plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. (Source : Oxfam)

Je n’oublie pas qu’on m’a demandé de présenter un Pass Sanitaire pour me rendre à la médiathèque, dans laquelle se trouvaient moins de dix autres visiteurs.

Je n’oublie pas que, le même jour, j’ai pu déambuler parmi 5000 personnes dans le centre commercial, sans avoir besoin de présenter un Pass.

Je n’oublie pas que le livre a été considéré, lors des deux premiers confinements, comme « non-essentiel », imposant la fermeture des médiathèques et des librairies.

Je n’oublie pas que les magasins vendant des « coques pour téléphone portable » pouvaient en revanche rester ouverts.

Je n’oublie pas que, dans ces mêmes magasins, les vendeurs étaient alors obligés de recouvrir de « bâches » les livres, afin que nous les voyions pas, afin que nous ne puissions pas les acheter. Afin que nous nous contentions de gadgets technologiques et numériques.

Je n’oublie pas qu’aucune politique générale culturelle n’a été mise en place durant l’ensemble du quinquennat.

Je n’oublie pas le scandale Benalla, membre de la garde rapprochée du Président et auteur de violences physiques et d’abus de pouvoir.

Je n’oublie pas l’affaire Bayrou et ses appels menaçants à Radio France, en tant que Ministre de la Justice, afin de faire pression sur l’enquête menée envers son parti soupçonné d’emplois fictifs.

Je n’oublie pas l’affaire Blanquer et son syndicat lycéen fantôme qui a dilapidé des subventions en frais gastronomiques et nuitées en hôtels de luxe.

Je n’oublie pas l’affaire De Rugy et les homards servis lors de dîners mondains, aux frais des contribuables.

Je n’oublie pas que Macron a déroulé le tapis rouge à Poutine, au Château de Versailles.

Je n’oublie pas que Macron a fait de Trump l’invité spécial des célébrations du 14 juillet.

Je n’oublie pas les honneurs, les symboles associés à ces lieux, à ces dates.

Je n’oublie pas que Macron ne les a accordés à personne d’autre qu’à ces deux là.

Je n’oublie pas que Macron s’était engagé à reprendre l’intégralité des propositions issues de la « Convention citoyenne pour le climat ».

Je n’oublie pas que Macron a ensuite dit qu’il reprendrait l’intégralité des propositions « moins trois jokers ».

Je n’oublie pas que Macron a finalement abandonné presque toutes les propositions issues de la Convention.

Je n’oublie pas que Macron a refusé de prolonger le congé de deuil du parent d’un enfant décédé, de 5 à 12 jours, en faisant en sorte que l’amendement proposé en ce sens à l’Assemblée Nationale soit rejeté.

Je n’oublie pas que Macron a refusé de revaloriser le salaire des assistants précaires d’aide aux personnes handicapées, en faisant en sorte que l’amendement proposé en ce sens à l’Assemblée Nationale soit rejeté.

Je n’oublie pas que Macron a refusé d’améliorer les statuts relatifs aux « métiers du lien », en faisant en sorte que les amendements proposés en ce sens à l’Assemblée Nationale soient rejetés.

Je n’oublie pas les manifestations des professionnels du monde de la santé, ni leurs pancartes : « Vous comptez vos sous, nous compterons nos morts ».

Je n’oublie pas que Macron a balayé leurs revendications, prétextant qu’il n’y avait pas « d’argent magique ».

Je n’oublie pas que nous avons compté nos morts.

Plaisanteries racistes.

Propos qui divisent et stigmatisent.

Paroles qui humilient ceux qui ont peu.

Assistanat à l’extrême-richesse.

Abandon des pauvres.

Culture non-essentielle.

Conflits d’intérêts.

Manipulations médiatiques et politiques pour faire oublier les scandales.

Honneurs aux dictateurs et aux nationalistes.

Déni écologique.

Mépris de classe.

Sang sur les mains.

Qu’on ne s’y trompe pas : cette fois, personne ne pourra prétendre qu’il ne savait pas.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.