A vomir du silence sur cette pauvreté,
De cette humanité qu’on oublie et qu’on tait,
Qu’à l’unanimité on écrase et on tue,
Qu’on regarde crever sur les trottoirs des rues.
Aux l’armes acides et rouges qu’elle avale
Pour oublier qu’elle n’a plus que dalle,
Que quelques mains tendues sur un honneur livide,
Des bouteilles sans fond au fond de ses yeux vides.
Elle étouffe écrasée sous les tonnes de liasses,
Sous l’argent gros et gras qu’une poignée entasse.
Ces costumes imbéciles qui se croient si puissants
Qu’ils se goinfrent affamés de tout l’or et de sang,
Et dont les langues épaisses empestent encore le cul,
A force des années qu’ils ont souvent vécues
A genoux et derrière d’autres grands plus grands qu’eux,
Face à celles qui montaient en leur suçant la queue.
Les mots sont tant grossiers que l’est leur attitude,
Laisser mourir les gens n’est qu’une autre habitude
Qui les touche de loin ou ne les touche même plus,
Car si d’autres en ont moins, eux c'est sûr en ont plus.
Si l’homme est comme ça, et l’homme est comme ça,
Je renonce à ce titre et rejoins ma place à
Coté de ceux pour qui le mot de dignité
Trouve des lettres de noblesse dans la mendicité.
Dans ces temps sans lumière l’espoir viendra du noir
Un monde libertaire, l’ordre sans le pouvoir
Qui justifie l’indécence de ses aberrations
Sous prétexte du bien de toute la nation.
Et s'il faut qu'à ce noir le rouge vienne se mêler,
Qu'aucun sang sauf le leur ne se mette à couler
Sur les jours ou les heures qu'il reste
Avant que le peuple n’écrase cette peste.