Que de mots inutiles
prononcés et écrits
qui demeurent imbéciles
comme un verbe qui prie.
Pire serait de taire
l'égoïsme ennemi,
quand là meurt notre terre,
ou ici meurt l'ami.
Mais dire sert à quoi?
à quoi bon les menaces?
le peuple est aux abois,
la caravane passe.
L'indigestion nous guète
mais les rébellions
verbales qu'on nous prête
ne sont qu'éructations.
Moi-même j'ai la nausée
et ma honte me murmure
que je ne sais oser
que quelques vomissures.
D'où viendra l'étincelle
de la révolution?
Nous sommes des pucelles
devant une érection.
Et nous n'agirons pas,
là est mon désespoir,
nous marchons tous au pas,
bleu, blanc, rouge ou bien noir.
Dans cette société
de couardise, d'impostures,
les chiens de la lâcheté
pissent sur mes blessures.
Les Actions inDirectes
ou les Bandes à Brader
quand bien même incorrectes
avaient su se lever.
La peur de perdre s'entend
mais sans risque jamais
ne reviendra le temps
où soi-même s'aimer.
Alors résistons,
et par tous les moyens,
à deux ou un million
c'est le devoir citoyen.
Soyons prêts à agir,
à aller de l'avant,
il faut savoir mourir
pour se sentir vivant.