Ma vie s’arrache les ongles à vouloir être belle,
A trop griffer l’espoir que l’Homme se rebelle.
Elle abhorre en bloc les secs, les mous, les brebis qui bêlent,
Ce troupeau d’asservis qui paît dans les poubelles.
On les dirait vivants, ils en ont l’impression.
Pourtant leurs cous déjà supportent la pression
De ce billot d’où coule un passé vermillon
Du sang des révoltés coupables d’opinion.
Mais bientôt glissera sur eux la lame oblique
De la destitution de cette république
Qui pille, qui mensonge, qui efface et qui flique,
Qui veut nous faire taire par le fric et la trique.
Je pleure l’impuissance qu’ont les hommes à vouloir,
Confits dans le confort de leur destin de loir,
Refusant de quitter ce trop sombre couloir
Dans lequel leur esprit refuse le parloir.
Révoltez-vous citoyens avant qu’il ne soit tard,
Descendez dans les rues, sortez de ce mitard
Dans lequel vous maintiennent ces poignées de costards
Qui ne sont rien de plus qu’une poignée de bâtards.
Et gueulez, gueulez pour d’autres lendemains,
Faites tomber à terre ce monde inhumain.
Vous tenez l’avenir dans le creux de vos mains,
La force de vos poings et le droit d’être humain.