Chronique romaine: Plage, plage, plage

Direction la mer pour notre première sortie depuis deux mois qui ne soit pas consacrée aux biens de première nécessité. En fait, si, c'était un bien de première nécessité que d'aller s'aérer l'esprit. Pour l'instant, seules les sorties sportives sont autorisées sans limite de distance, ce qui veut dire que l'on peut utiliser sa voiture pour aller dans un parc du moment qu'on ne sort pas de notre région. J'en ai profité aujourd'hui pour emmener mes enfants à la plage, celle qui se situe dans une réserve naturelle protégée parce que les autres étaient toutes bloquées par des barrières routières installées sur leur chemin d'accès. J'en ai essayé quelques unes, aucune n'était autorisée sauf celle de la réserve. Pour y accéder, il faut marcher au moins un kilomètre à travers une longue pinède qui mène à la péninsule de l'Argentario. Elle fait plusieurs kilomètres de long et est traversée dans sa longueur par un chemin balisé, connu des cyclistes et des marcheurs. Depuis cette allée principale, bien ombragée par de hauts pins maritimes et couverte d'un tapis d'épines sèches, quelques chemins secondaires mènent en perpendiculaire à la plage en traversant des dunes de sable. La plage aussi est protégée, on ne peut pas y installer des lettini et parasols comme c'est l'usage sur le littoral italien. Elle s'inscrit dans une baie dont l'une des extrémités est Porto Ercole, le fameux petit port où Le Caravage fut retrouvé noyé à son retour de Malte en 1610. Certains pensent que son âme plane toujours dans cette baie. Nous n'étions d'ailleurs pas seuls en compagnie de l'enfant terrible de la peinture, il y avait d'autres promeneurs à faire des allés-retours le long des vagues, mais personne nageait à part nous. Devant la mer, je ne résiste pas, je plonge. C'était une belle journée ensoleillée, l'eau était particulièrement douce pour la saison ce qui nous a permis de prolonger notre baignade et de savourer autrement ce temps suspendu du confinement.