Après ce confinement imposé, je ne suis pas sûre de vouloir ressortir aussi tôt. Bien sûr, les contacts sociaux me manquent, les rencontres avec mes amis ainsi que tous ces petits rien qui font qu'on fait partie d'un tout, comme les mots échangés au café le matin, les courses au marché, ou les vagabondages dans les ruelles de Rome. Ce que je n'ai pas envie de retrouver par contre, c'est cette agitation constante qui nous donne l'impression d'être actifs quand en vérité on ne fait rien de constructif. Nous nous apprêtons à rentrer à Rome et déjà je sens cette fébrilité nerveuse monter: penser à reprendre la voiture, à changer de rythme, à retrouver le bruit, à chercher un nouvel appartement, à refaire des cartons pour encore déménager (la 3ème fois en cinq ans), à courir après les contrats de travail, que du mouvement en permanence quand on vient de découvrir les bienfaits d'une immobilité qu'on ne connaissait plus. Mais je n'ai pas le choix, je ne peux pas prolonger cette situation d'autarcie quand le monde à l'extérieur se réveille, d'autant plus que mes enfants me réclament leurs amis. Et si on proposait de mettre le monde en quarantaine une fois par an pour nous obliger à faire les pauses d'introspection dont nous avons besoin dans ce monde de course marathonienne?
Billet de blog 12 mai 2020
Chronique romaine: pas si pressée de ressortir
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