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D Magada

Journaliste (ex-Reuters-c'est mon pédigrée), auteure indépendante et grande voyageuse, je vis dans plusieurs langues et cultures. En dehors de l'écriture personnelle qui avance lentement, je suis consultante pour l'ONU et je forme des journalistes à l'international. Ce que j'aime le plus, après mes enfants, c'est de me retrouver dans un endroit inconnu avec un carnet et un stylo.

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Billet de blog 17 octobre 2024

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Episode 6 : la foire aux livres

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Avec mes occupations de ces dernières semaines, j'en aurais presque oublié la Foire aux Livres de Francfort qui se tient ces jours-ci, mon téléphone me l'a rappelé ce matin. C'est la grand messe du monde de l'édition où se négocient les droits internationaux, la foire que personne ne peut se permettre de rater. Une foire pour les éditeurs où il faut l'admettre, les auteurs qui pourtant écrivent les livres, passent en second plan.

Et bien moi aussi j'ai voulu être stratégique et tenter ma chance là-bas, pensant que ce serait l'endroit ideal pour se faire un carnet d'adresse dans l'édition et sélectionner à l'échelle mondiale, des éditeurs qui seraient éventuellement intéressés par mon travail. C'est vraiment stratégique puisque tout le monde y est, surtout pendant les trois jours qui précèdent l'ouverture au grand public. J'ai meme réussi à obtenir un ticket d'entrée pour les journées exclusives en ressuscitant ma carte de presse, dernier vestige de ma carrière professionnelle avortée (une autre histoire celle-là). Malheureusement, je suis rentrée bredouille. C'était l'année dernière.

Les éditeurs et les agents littéraires se cachent dans des salles de réunion pour ne pas avoir à affronter des auteurs en herbe, surtout ceux qui n'ont aucun nom comme moi. De peur d'être trop sollicités, on ne les laisse pas entrer car c'est un évènement très important. Les grandes maisons ont leur propre stand, plus ou moins grand en fonction de leur importance et de leur chiffre d'affaires, avec une réceptionniste dont le rôle principal est de gentiment renvoyer les importuns. "Nous sommes désolés, il/elle est en réunion pour négocier des droits", est la phrase que j'ai entendu tant de fois quand je passais d'un stand à l'autre, penaude avec mes petits projets. Pour les autres, elles sont regroupées sous la bannière pays. D'ailleurs, j'ai bien vu la place de l'édition française dans le monde. Dans la section France, appuyée par le gouvernement, il n'y a qu'Hachette et Gallimard à avoir un stand à leur effigie avec comptoir de reception, salon de lecture et table de négociation, les autres se partagent des étagères dans la place qui reste. C'est un grand changement comparé à une dizaine d'années (ma première visite de curiosité) où chaque nom qui se respecte dans l'édition française avait son propre stand. Un déclin annoncé ou une concentration oligopolistique selon le principe biologique des gros poissons qui mangent les plus petits ?

 Cela dit, je peux vous avouer que le plus amusant à Francfort ce sont les "parties" du jeudi soir, soir de clôture des négociations avant l'ouverture de la foire au public. La plupart des stands (en general les plus grands) offrent à boire et à manger, et comme ces derniers sont regroupés par pays, on peut se saouler à la Capirinha au Brazil, déguster le Rioja accompagné de Jamon Serrano en Espagne, manger des toasts au saumon fumé arrosés d'aquavit en Norvège, gouter à la mozzarella en Italie, se délecter de Loukoums en Turquie et finir aux pancakes en Amérique du Nord. Et donc à défaut de progrès dans ma carrière littéraire, je me suis amusée à essayer toutes ces spécialités. Si ce n'est mon âme, mon estomac en était repu. A tous les participants de la foire de cette année, amusez-vous bien ce soir! Sláinte!

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