Un des grands petits plaisirs de Rome est de prendre un café au bar le matin. Ce fut ma première sortie ce matin à 8 heures, direction café St Eustacchio, un des meilleurs de la ville. Ce café rouvrait ses portes pour les consommations sur place, à condition de porter un masque et des gants. L'ambiance n'avait pas vraiment changé, on sentait toujours une activité foisonnante, sauf qu'à la place des expressos des clients, le comptoir était plein de produits à vendre, café et dérivés, vu qu'on ne pouvait y entrer que l'un après l'autre. Ce café-torréfacteur, installé depuis la fin des années 1930 à coté du Sénat, est depuis longtemps un classique à Rome. Il serait même à l'origine des capsules Nespresso, d'après ce que m'a raconté le propriétaire. Dans les années 80, un cadre de chez Nestlé serait venu prendre un café là-bas et étonné par la quantité de mousse dans sa tasse, il aurait demandé au barman comment il le faisait. Ce dernier, contraint de garder le secret du savoir-faire de la maison, aurait simplement répondu: je mets le café et j'appuie sur un bouton. Cette phrase aurait résonné dans l'esprit de l'ingénieur Nestlé qui serait retourné à Vevey en ne pensant qu'à ça: je mets le café et j'appuie sur un bouton, je mets le café et j'appuie sur un bouton..." Quelques années plus tard, la machine Nespresso était née. C'était au début des années 90 mais son essor commercial fut assez long. Il fallut attendre Monsieur Clooney, who else? pour la propulser au rang des objets désirables.
Billet de blog 18 mai 2020
Chronique romaine: au café
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