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Je suis très inquiet pour deux personnes que je connais depuis un certain moment maintenant. Bien sur, pas personellement ; je suis leurs prises de parole de loin en loin, par médias interposés. Ces deux personnes se nomment Jean Luc Mélenchon et Gerard Filoche, et je crains qu'elles ne prennent des drogues dures, vu qu'elles semblent avoir complètement perdu pied avec la réalité.
Le cas du premier est entendu. Surprenant second aux élections présidentielles (second des partis de gauche, hein) avec ses 11%, le leader du parti de gauche s'est employé dès lors à nier la réalité de manière acharnée. Refilant ses électeurs à François Hollande sans même tenter de profiter de sa position, il s'effondre joyeusement aux législatives, conspue la politique du parti socialiste, s'engueule sans fin avec son allié le Parti Communiste qui lui continue à s'allier au gré du vent avec le PS, veut réorienter l'union européenne, se croît en mesure de s'affronter au FN, annonce du jour au lendemain prêt à devenir le premier ministre de Hollande et fonde un mouvement pour en finir avec la 5e republique.
Et maintenant ? Maintenant il croit qu'il va gagner en 2017.
Il va gagner, bichette, et avec la manière : à la tête d'une assise forte de notables (10 députés, 18 sénateurs, 37 conseillers régionaux et 142 conseillers départementaux, majoritairement PCF) qui vont pas s'laisser faire, portés en triomphe par les 2% qu'il a fait aux régionales. La marche vers le progrès socialiste commence, camarades !
La preuve qu'il nous brandit ? Des gens de gauche gagnent dans d'autre pays, c'est donc qu'il va gagner en France ! Et si les sondages pour 2017 (d'accord c'est de la politique fiction, mais ca donne une idée) le donnent perdant - comme d'habitude - avec 9% des intentions de vote, c'est juste à cause de "(s)on discours, (s)on programme et le refus du flou et du mou".
A côté, on a Gerard Filoche, dont les prestations à l'emission La bas si j'y suis et dans les médias montrent qu'il a clairement pété un plomb.
Faisant partie de la motion B "À gauche pour gagner" qui a réalisé 28% des voix du dernier congrès socialiste, litteralement écrasé par les 60% de la mouvance fourre-tout "Le renouveau socialiste", il s'imagine un poids politique que la réalité pourtant proclame inexistant et tempête contre une direction nationale qui s'en fout. Il devient même une véritable mascotte pour Jean-Christophe Cambadélis qui s'amuse souvent à décrire le PS comme « le parti des deux Gégé : de Gérard Collomb à Gérard Filoche ».
Tempêtant depuis la nomination de Manuel Valls que celui-ci ne pèse que 5% au PS, tempêtant contre Emmanuel Macron que celui ci n'est même pas de gauche, il continue pourtant son bonhomme de chemin, persuadé qu'il fera changer le PS de l'interieur. Sans doute les restes de sa formation à la LCR où l'entrisme était pratiqué.
Et maintenant ? Maintenant il veut créer une plateforme programmatique "rouge-rose-vert" avec Duflot et Mélenchon, et l'imposer au parti socialiste pour les prochaines présidentielles. La réaction du PS ne s'est pas fait attendre : il n'a tout simplement... pas réagi.
Pourquoi ? Parce que l'incantatoire n'a jamais fourni une base politique, et ça vaut aussi pour Mélenchon. Ces deux là semblent complètement ignorer que sans rapport de force il n'y aura aucune inflexion de rien, et il y a de fortes chances pour que ces deux là fassent bien marrer tout le monde, entre Solferino, Matignon et l'Elysée.
Ou alors ...
Ou alors ils ne font marrer personne, et c'est bien pire. Ils ne font marrer personne parce qu'au final ils ne représentent rien pour les "socialistes" au pouvoir. Un feu de paille comme la fronde, qui rentreront dans le rang au jour de la présidentielle.
On pourra toujours bâtir un rapport de force sous Juppé, après tout... Ou continuer de nier le réel et de fuir dans les paradis artificiels, et peut être que l'un des deux sortira sa plus belle plume et nous livrera un incipit à la mesure de celui de Baudelaire :
" Le bon sens nous dit que les choses de la terre n'existent que bien peu, et que la vraie réalité n'est que dans les rêves..."