Mayotte de A à Z

A comme Abandon. C'est le sentiment qui anime la plupart des ultramarins face à la faiblesse des investissements français dans leur territoire. Les cinq départements avec le plus faible PIB/habitant sont les cinq DROM, Mayotte est à la dernière place.

B comme Banga. C'est le nom qu'on donne à Mayotte aux habitations de fortune, construites avec des matériaux de récupération. L'île, où 77% des habitants sont sous le seuil de pauvreté, compte de nombreux bidonvilles.

C comme Chombo ; coupe-coupe utilisé à Mayotte, il est plus court et plus large qu'une machette. Outil de prédilection des agriculteurs, il est aussi fréquemment utilisé dans les bagarres entre jeunes de villages rivaux.

D comme Dotation Globale de Fonctionnement ; ou DGF. C'est l'argent que l’État reverse aux départements pour assurer les frais de fonctionnement, d'entretien et de construction. Mayotte est extrêmement mal lotie et ne bénéficie en 2022 que de 33,892,019 euros pour 270,372 habitants. C'est deux fois moins que le département de l'Aveyron qui a pourtant le même nombre d'habitants.

E comme Eau. Le précieux liquide fait souvent défaut en Outre-mer. C'est particulièrement vrai à Mayotte où les coupures d'eau sont fréquentes et peuvent durer plusieurs jours. En janvier et février 2017 dans le Sud de Mayotte, les habitants n'avaient de l'eau (non-potable) qu'un jour sur trois. En juillet 2023, les habitants de l'île de l'archipel des Comores sont privés d'eau de 16h à 8h. En août 2023, les privations reprennent le rythme de 2017 avec 48h de coupures et 24 heures de distribution. Le problème est causé par des infrastructures insuffisantes et mal entretenues.

F comme Fort de France ; Chef-lieu de la Martinique où les élus des cinq DROM et de St-Martin ont signé un appel, en mai 2022, « l'appel de Fort de France », exigeant plus de moyens pour leurs territoires ainsi que des décisions décentralisées. Les élus de Mayotte se sont associés à cet appel.

G comme Grande Terre ; principale île de Mayotte, elle concentre la plupart des activités économiques. On y trouve la prison de Majicavo et le port de Longoni. beaucoup plus petite et moins peuplée, Petite Terre abrite néanmoins le dépôt d'hydrocarbures, le Centre de Rétention Administrative et l'aéroport. Un ferry appelé communément « barge » relie les deux îles.

H comme Homicide. Si Mayotte a mauvaise réputation et qu'on y dénonce régulièrement « l’insécurité », l'île a la chance de ne connaître que très peu d'homicides. les trois premières places du classement des départements par taux d'homicides (pour 100,000 habitants) sont détenues par la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique ; Mayotte est très loin derrière.

I comme Îlot M'tsamboro ; situé au Nord-Ouest de Grande Terre, cet îlot inhabité est un lieu apprécié des prestataires du tourisme et des plaisanciers. Son eau cristalline et sa longue plage déserte ont de quoi séduire, tout comme la présence régulière aux abords de l'île de dauphins.

J comme Jacaranda. Le centre de soin de jacaranda est un dispensaire qui soigne les personnes dans le besoin, dont beaucoup de personnes originaires des autres îles des Comores. Il est régulièrement pris pour cible par les collectifs xénophobes qui en bloquent l'accès pour « dénoncer » l'immigration.

K comme Kawéni ; ce quartier au Nord de Mamoudzou est connu pour abriter d'importants bidonvilles dans lesquels les habitants survivent de façon précaire. C'est aussi là que se concentrent la plupart des entreprises du territoire.

L comme Liaisons aériennes ; Mayotte est isolée et souffre d'un manque de liaisons aériennes. Les dessertes locales sont peu nombreuses et les vols vers la France sont insuffisants. Beaucoup de voyageurs doivent transiter par la Réunion pour atteindre leur destination. Cette situation s'explique par la piste de l'aéroport qui n'est pas assez longue pour accueillir les avions gros porteurs et la compagnie Air Austral qui bénéficie d'une situation de monopole.

M comme Mamoudzou ; la principale ville de Mayotte concentre la population et les activités. On y dénombre plus de 100,000 habitants. On y trouve notamment le marché couvert et l'embarcadère de la « barge ».

N comme N'Gouja ; la plus belle plage de Mayotte. On y croise à coup sur des tortues vertes et des makis qui se prêtent volontiers à une séance photo. Pôle touristique de l'île, on y trouve un hôtel, un restaurant et un club de plongée.

O comme O.N.U. Les Nations Unies sont très claires sur la domination française en Outre-mer. Pour l'organisation, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie sont sur la liste des territoires « à décoloniser », les îles éparses doivent être restituées à Madagascar ainsi que Tromelin à l’Île Maurice et la présence française sur l'île de Mayotte est illégale. De nombreuses résolutions ainsi qu'un vote au Conseil de sécurité de l'ONU concernent l'occupation française de Mayotte.

P comme Pollution ; bien que sauvage et préservée au premier regard, Mayotte n'échappe pas à la pollution. Que ce soit avec les dépôts sauvages d'encombrants (machine à laver, réfrigérateurs, pneus...) au bord des routes ou les rejets en mer de déchets et des eaux usées. Plusieurs plages (Sada, Sohoa, Bouéni...) sont d'ailleurs interdites à la baignade à cause de la mauvaise qualité de l'eau.

Q comme Quartiers sensibles, ou Zone Urbaine Sensible. Il y en a 34 en Outre-mer sur 751 au niveau national. Si M'gombani est officiellement le seul quartier de Mayotte à figurer dans la liste, d'autres affichent pourtant les mêmes problématiques comme Kawéni, Tzoundzou ou encore la Vigie.

R comme Requins. Considérés comme un problème à la Réunion, Mayotte n'a aucun souci avec les squales. On croise souvent des requins gris de récifs dans le lagon ou aux abords et même des requins tigres. A ce jour, aucune attaque n'est recensée.

S comme Salouva ; habit traditionnel des femmes de Mayotte, cette bande de tissu coloré est originaire d'Afrique de l'Est (Kenya et Tanzanie). On y trouve souvent des messages en swahili.

T comme Transports en commun ; ils sont désespérément absents de Mayotte. Ni bus, ni tramway, ni métro, les Mahorais doivent emprunter des taxis collectifs pour leurs déplacements. Cela contribue aux embouteillages monstres que connaît l'agglomération de Mamoudzou.

U comme Ultramarins. Les habitants des territoires d'Outre-mer sont des ultramarins. C'est cette appellation qui unit ces peuples si différents. Ils sont près de 2.200.000 dans les DROM (Mayotte incluse) et près de 600.000 dans les COM. C'est sans compter les ultramarins qui résident en France métropolitaine.

V comme Vahibé. La portion de route qui passe par le village de Vahibé est redoutée des automobilistes car elle est souvent la cible de « coupeurs de routes ». Ces groupes de jeunes coupent des arbres qu'ils mettent en travers de la chaussée pour forcer les véhicules à s'arrêter. Les voitures sont alors attaquées à coup de pierres et à la machette pour rançonner les automobilistes.

W comme Wuambushu ; L'opération déclenchée par la Ministre de l'intérieur en avril 2023 déploie un grand nombre de gendarmes et autres policiers. Elle a pour but la destruction de l'habitat « illégal » et la reconduite à la frontière des « clandestins ». Vaste opération de communication, elle ne résout en rien les problèmes de l'île et ne fait qu'exacerber les tensions.

X comme Xénophobie. Elle gangrène la plupart des territoires d'Outre-mer, en particulier Mayotte où l'extrême-droite obtient des scores records aux élections nationales et où les discours xénophobes sont décomplexés. Les étrangers servent de boucs-émissaires et sont présentés comme responsables des maux du territoire. Malgaches et surtout Anjouanais sont stigmatisés et pris pour cible. Depuis quelques années, les migrants d'Afrique continentale sont aussi pointés du doigt.

Y comme Younoussa Bamana. Homme politique mahorais, député de 1977 à 1981 et président du Conseil général. Il est considéré comme le père du rattachement à la France et est honoré à ce titre par une grande partie de la population. Un lycée à Mamoudzou porte son nom.

Z comme ZEE. La Zone Économique Exclusive de la France est la deuxième plus grande au monde. Elle est composée à 96% de ZEE ultramarines, notamment dans l'Océan Indien. C'est un atout considérable pour la France qui est à la seule à pouvoir y exploiter les ressources.