En effet, l'île, située à l'entrée du Canal du Mozambique, attend toujours la saison des pluies après avoir subi une saison sèche historique. Les autorités n'ayant pas anticipé le problème ont mis en place des « tours d'eau » dans le centre et le sud de l'île. Huit communes sont concernées1, soit près de 70.000 habitants. Elles dépendent toutes d'une seule et même retenue collinaire, celle de Combani, remplie à seulement 16%. Les résidents de ces communes ne disposent donc de l'eau courante qu'un jour sur trois. Ils sont contraints de faire des réserves pour les deux jours consécutifs durant lesquels ils sont privés d'eau. De plus, lorsqu'elle coule enfin du robinet, l'eau n'est pas potable. La situation devient préoccupante car elle dure depuis mi-décembre et selon les experts, aucun épisode pluvieux majeur n'est attendu avant début mars. La population va donc devoir attendre et endurer les restrictions, alors que le droit à l’eau potable a été reconnu comme un «droit de l’homme »2. La rentrée de janvier a été repoussée de trois jours afin d’approvisionner les établissements du secondaire et les maires des huit communes viennent de demander le statut de « catastrophe naturelle ». La ministre répond par l'éventuel envoi d'un tanker.
Une crise hydrique qui en dit long sur la situation du département le plus pauvre de France, dont les habitants ont le sentiment d'être les oubliés de la République.
1Sada, Chiconi, Ouangani, Dembéni, Bandrélé, Kani-Kéli, Bouéni et Chirongui.
2Reconnu par l'ONU en 2010.