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Billet de blog 19 septembre 2017

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Le manque d'essence paralyse Mayotte

L'archipel mahorais a été privé durant deux semaines de carburant, les salariés de Total étant en grève.

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A Mayotte, le mois d’août a été marqué par un important mouvement de grève dans l'entreprise Total. La compagnie pétrolière française étant la seule en activité sur l'île, c'est toute la population qui s'est retrouvée à sec. En 2003, le département cède la gestion du carburant (stockage et distribution) à l'entreprise Total qui bénéficie donc dans les faits d'une situation de monopole. Elle gère 10 stations service et emploie 160 personnes. Les employés exigent des revalorisations salariales et ont donc décidé, pour se faire entendre, de bloquer la distribution de carburant (hors véhicules prioritaires).

Le conflit social a duré 13 jours pour finalement s'achever le 23 août. La situation a été très tendue tout au long du mouvement de grève et on a même assisté à l'intervention des gendarmes au port de Longoni le 19 août. Une intervention musclée ayant pour but de débloquer les véhicules de l'entreprise et faire partir un camion citerne.

Les Mahorais manquent de carburant durant ces deux semaines, certains dorment même dans leur voiture et attendent jusqu'à 24 heures avant de pouvoir mettre de l’essence. Une fois arrivés à la pompe, ils sont limités à 30 euros par personne. Des files d'attente interminables se mettent en place, sous surveillance de la police et de la gendarmerie afin d'éviter les débordements.

Si les choses sont finalement rentrées dans l'ordre suite à un accord entre les salariés et la direction du groupe, ce conflit social est révélateur. Il illustre d'une part le manque d'infrastructures à Mayotte avec un nombre limité de stations-essence toutes détenues par une même entreprise. D'autre part, il montre que le climat social demeure tendu sur l'île, que les revendications sont nombreuses et que des mouvements de grève peuvent éclater à tout moment.

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