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« Et l’amour des siens, ce n’est pas la haine des autres. »
J’écris ici pour la gauche et pour ceux qui sont prêts à sortir deux minutes la tête des tweets et posts plagiant ceux de l’extrême droite.
J’aurais préféré écrire sur autre chose pour cette rentrée. Sur les fournitures scolaires dont le prix a augmenté de 11,3 %, sur l’enfer vécu par les soignants à l’hôpital public. Mais non. À nouveau, l’extrême droite a réussi à imposer son thème, sa polémique pour cette fin d’été : faire passer le rappeur Médine pour un « antisémite ». Et ça a pris. De l’extrême droite, en passant par la majorité présidentielle (alors que certains députés sont auditeurs de Médine, comme le président de la commission de lois, Sacha Houlié), jusqu’à toucher un bout de la gauche.
Comme je l’ai déjà confié au magazine Marianne, dans ma playlist, on peut passer de « Ninho à Médine ». J’aurais pu en ajouter tant d’autres : Orelsan, PLK, Farlow, SCH, Soso Maness, Jul, Alpha Wann, etc.
Parmi tous les rappeurs du moment, Médine est particulier. À l’instar de Youssoupha, Nekfeu, Kery James, c’est l’un des derniers rappeurs avec des textes engagés. Engagé pour la répartition des richesses et contre toutes les formes de discriminations, et ce de plus en plus au fil des années. Récemment, on l’a vu engagé sur le terrain. Par exemple, en avril aux côtés de Hatik et Sniper pour soutenir les grévistes contre la réforme des retraites, ou encore le 1er mai où il a participé à une fête antifasciste, contre la présence du Rassemblement national au Havre.
Engagé contre les discriminations et le racisme. L’un des premiers sons qui m’a fait découvrir Médine c’est « Blokkk identitaire ». Notamment deux phrases qui ne laissent pas de place au doute. Contre le communautarisme : « La crise identitaire est un problème d’époque, le communautarisme le cancer des blocks. » Contre les haines raciales ou religieuses, avec ce refrain répété presque dix fois « Et l’amour des siens, ce n’est pas la haine des autres. » À cette même époque, Médine arborait un t-shirt « Coexist » sur lequel figurait les trois symboles des trois principales religions monothéistes en France.
Un engagement qui lui vaut cher. Ce rappeur s’est retrouvé à plusieurs reprises menacé de mort par l’extrême droite, et… Daesh.
En vérité, et je vais y revenir même si Médine s’en est expliqué en interview, l'ensemble de sa carrière, et surtout ces dernières années, montre que Médine n’est ni antisémite ni raciste. Bien au contraire, comme détaillé plus haut. Qui plus est, une vaste part de ceux qui entretiennent cette polémique – Renaissance, Les Républicains, le Rassemblement national – n’ont malheureusement pas de leçon à donner sur la lutte contre l’antisémitisme. Mais ce que dit surtout cette polémique, c’est que nous avons là une nouvelle bataille de l’extrême droite contre le monde du rap, du rap conscient et engagé. Car ce qui est jugé chez Médine, ce sont ses prises de position et ses textes. Et comme ça a déjà été le cas par le passé, l’extrême droite – sortant chaque phrase de son contexte et de l’œuvre – cherche à faire taire, voire censurer des artistes. Comme cela avait été le cas pour Black M, Youssoupha ou le groupe Sniper.
Polémique et hypocrisie de l’extrême droite
Mais alors, pourquoi Médine est-il traité ainsi ? La dernière polémique, celle qui a mis le feu aux réseaux, est un tweet dans lequel il décide de faire un jeu de mot indéniablement maladroit et déplacé avec le nom de Rachel Khan, écrivaine proche d’Emmanuel Macron, mais ayant aussi déjà déjeuné avec Marine Le Pen, en réponse à un tweet où elle le traitait de « déchet ».
Un tweet très rapidement condamné notamment par une soixantaine de députés macronistes : « la mise en évidence du patronyme juif en fait une attaque antisémite indéniable et intolérable ». Tout d'abord, ces derniers confondent commodément Khan (d’origine mongole) avec Kahn (d’origine juive) pour nourrir leur attaque. Mais Médine est surtout un habitué des jeux de mots avec « Khan » et sa famille qu’il appelle la « Khanfamily ». Sa femme a même écrit un livre de recettes qui s’intitule « Bienvenue à la Khantoche ». Un son de Médine s’appelle d’ailleurs « Le Khan ». Son fils s’appelle Gengis, en lien avec l’Empereur Mongole Gengis Khan. Il est donc faux et malhonnête d’accuser le rappeur d’un jeu de mot mettant consciemment en avant les origines juives de l’écrivaine.
Ensuite, les mêmes l’accusent d’avoir volontairement usé du terme « rescapée » pour faire allusion au fait qu'une partie de la famille de Rachel Khan a été déportée. Cela supposerait donc une intentionnalité de la part du rappeur et une pleine connaissance de l’histoire de la famille de l’écrivaine. Là-dessus, Médine a été très clair, et dès lors que ces faits ont été portés à sa connaissance, il a immédiatement présenté ses excuses et retiré son tweet, reconnaissant la maladresse du jeu de mot et réitérant à l’occasion ses condamnations maintes fois énoncées des crimes de la Shoah. Pourtant, poussés par l’extrême droite, des ministres persistent à faire semblant de ne pas comprendre et demandent à EELV et La France insoumise de retirer leur invitation au rappeur pour leurs universités d’été. Cela au détriment du fait que sa discographie a toujours exposé une condamnation claire et formelle de l’antisémitisme. Un exemple, dans sa chanson RER D : « Question : Que pensez-vous ici de l’antisémitisme ? Réponse : C’est un cancer tout comme l’islamophobie »
Les deux partis refusent de déprogrammer Médine, même s’il y a certains remous chez EELV.
Les hypocrites du centre, de droite et d’extrême droite
Ce qui est d’autant plus douloureux avec cette polémique, c’est qu’elle permet aux pires de se placer en donneurs de leçons. Tous les partis de droite, de la Macronie jusqu’au RN, se sont positionnés.
Le Rassemblement national qui, rappelons-le, a été fondé par des ex-Waffen SS, et dont l’ancien président Jean-Marie Le Pen allait presque jusqu’à nier l’existence des chambres à gaz, les qualifiant de « détail de l’histoire ». Ce même parti qui compte parmi ses députés l’ancien gérant d’une librairie négationniste. D’ailleurs, peu de bruit de leur côté lorsque récemment, un membre de l’association Civitas, historiquement proche du fondateur du FN, a annoncé vouloir « dénaturaliser » les juifs de France, rappelant à tous ceux qui tenteraient de l’oublier la réalité crasse de l’extrême droite. L’hypocrisie est décidément à son comble.
La droite n’est pas en reste non plus. Au moment où éclatait la polémique, un député LR publiait assez fièrement une tribune à la gloire de Maurice Barrès. Un écrivain antidreyfusard et violemment antisémite. D’ailleurs, le député Les Républicains appelait presque à séparer « l’homme de l’antisémite ». Sur ce fait là, aucune réaction des députés macronistes et pas un mot à droite.
Enfin, comment ne pas citer sans doute l’une des plus grandes hypocrisies puisqu’elle vient du sommet de l’Etat : combien de fois le Président a-t-il cherché à réhabiliter des figures antisémites d’extrême droite ? Le plus célèbre d’entre eux : Philippe Pétain, pourtant frappé d’indignité nationale. Mais Emmanuel Macron, coutumier du fait, a aussi pu faire référence à Renaud Camus, ou encore Charles Maurras, ex-dirigeant de l’Action Française et antisémite notoire, qui disait de Léon Blum : « Ce juif […] n'est pas à traiter comme une personne naturelle. C'est un monstre de la République démocratique. Détritus humain, à traiter comme tel. […] C'est un homme à fusiller, mais dans le dos. »
L’antisémitisme n’est pas qu’un fléau. C’est un poison. Et on a du mal à comprendre pourquoi les mêmes qui sont outrés par une blague, certes extrêmement maladroite mais venant d’une personne ayant toujours combattu l’antisémitisme, ne le sont pas contre ceux qui passent leur temps à réhabiliter et décomplexer les pires thèses de l’extrême droite.
Ils ont voulu faire de cette affaire une aubaine dans leur stratégie politique. Et c’est aussi ce qui explique pourquoi certains sont laissés tranquilles. On peut penser par exemple à Yann Moix qui a réalisé des dessins pour un journal antisémite, s’étonnant lui-même d’avoir été si vite pardonné. On pourrait aussi citer Yann Barthès ou Tony Parker, tous les deux ayant été pris en photo faisant des « quenelles », devenu symbole antisémite dans la même période. Pourtant Elisabeth Borne continue d’aller chez Quotidien et Tony Parker est régulièrement salué par les ministres. Indignation à deux vitesses.
Le rap et la droite, longue histoire des tentatives de censure
Ce qui pose un problème chez Médine, c’est aussi et surtout ses textes, ses prises de position. Souvent, très souvent même, contre les inégalités, le racisme et l’extrême droite. Et cette dernière ne le supporte pas. Ainsi, la stratégie de salissement qu’elle opère s’est déjà vue par le passé avec d’autres artistes.
Dans une vidéo intitulée « Rap vs politique », le média rap Booska-P donne quelques exemples d’artistes contre lesquels l’extrême droite et la droite se sont levées et ont tenté de les faire censurer. Et cela fonctionne.
Les trois exemples : Sniper, Youssoupha et Black M.
Sniper VS Nicolas Sarkozy (et Block identitaire)
En 2003, Sniper est un groupe en vogue. En vogue, engagé, et détesté par les groupuscules d’extrême droite, qui viennent même mettre la pression jusque devant des salles de concerts. Parmi eux : Bloc identitaire. Ces derniers réalisent un lobbying auprès de certains syndicats de police, et indirectement auprès de Nadine Morano et Nicolas Sarkozy pour qu'ils attaquent Sniper en justice. Et c’est ce que fait Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. En janvier 2004, Sarkozy porte plainte pour incitation à s’en prendre à des représentants de l’Etat. Le groupe devient paria, c’est une campagne pour les trainer dans la boue. La justice tranche, Sniper est relaxé, malgré la tentative de censure. Mais définitivement sali.
Black M VS Morano et Le Pen
Black M est ou était l’une des grandes figures du rap. Entre la Sexion d’Assaut et sa carrière en solo, Black M a été plusieurs fois certifié disque de platine sur ses albums ou ses singles, comme ça a été le cas avec « Sur Ma Route ». En 2016, sa renommée s’étend bien au-delà du rap et sa popularité chez les jeunes est au plus haut. Le maire de Verdun décide de l’inviter pour chanter après la cérémonie du centenaire de la bataille de Verdun. Insupportable pour l’extrême droite de voir un enfant d’immigré rendre hommage à nos combattants. Elle ressort à ce moment d’un texte de Black M la phrase « ce pays d’kouffar », ce qui signifie « mécréant ». Une phrase issue du célèbre son de la Sexion « Désolé ». S’ensuit une cabale, cherchant à faire passer Black M pour un traitre. Un cadre du RN de l’époque dit même que sa présence est un « crachat contre un monument aux morts ». Sous pression, lâché par le Gouvernement socialiste de l’époque, le maire fini par annuler la venue du rappeur. On apprendra plus tard que le grand-père de Black M avait combattu lors de cette bataille. Mais peu importe, l’extrême droite a eu gain de cause.
Youssoupha VS Eric Zemmour
Pour l’Euro 2020, le rappeur engagé Youssoupha est choisi pour interpréter l’hymne des bleus. Cet hymne, nommé « Écris mon nom en bleu » a suscité beaucoup de colère à la droite de la droite, à tel point que Noël Le Graët, président de la Fédération Française de Football de l’époque, s’est désolidarisé du son, mais surtout de l’artiste. On reproche à ce dernier une citation de 2009 « j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Éric Zemmour ! » Elle est extraite d’ « À force de le dire ». À l’époque, c’est une énorme polémique. Notamment parce que Éric Zemmour, qui se veut grand défenseur de la liberté d’expression, a déposé une plainte pour faire taire Youssoupha. Après avoir perdu une première fois, Youssoupha finit par gagner en appel, et fait ainsi jurisprudence. Comme pour Sniper, une fois considérée l’ensemble de son œuvre, l’accusation d’incitation à la haine ne tient pas la route. Mais la salissure, elle, demeure.
Le rap engagé: courant musical populaire et antiraciste au puissant potentiel politique
On pourrait soutenir la thèse que Médine n’est pas un cas isolé. C’est aussi sans surprise dans la mesure où il est une cible récurrente de l’extrême droite. Cible physique déjà, lui qui a été la cible d’un projet d’attentat terroriste fomenté par l’extrême droite. Et sur de nombreux déplacements de ce dernier, on pouvait voir Génération identitaire ou l’Action Française déployer des banderoles. Mais cible politique également. À chacun de ses déplacements, les élus locaux du Rassemblement national dénoncent sa présence.
En vérité, l’extrême droite est en croisade contre le rap engagé. Il leur est insupportable de voir des rappeurs se faire connaître, se faire respecter, alors qu’ils portent un message politique fort d’émancipation sociale et de lutte contre le racisme. L'exact opposé donc du terreau sur lequel prospère l'extrême droite. Qui plus est lorsque ces rappeurs sont issus de l’immigration ou de quartiers populaires. Mais ce qui dénote et étonne, c’est la rapidité avec laquelle les centristes, voire la gauche, sont tombés dans le piège. Et c’est ainsi que se crée une véritable cacophonie, avec des macronistes à la remorque de l’extrême droite, allant jusqu’à répéter sur des plateaux des fake news diffusées par Génération identitaire. Ce fut le cas du député Christophe Marion1, justement recadré par mon collègue David Guiraud. Dans le meilleur des cas, c’est de l’ignorance et de la paresse. Mais dans le pire, des députés macronistes sont prêts à répéter des stupidités venues de l’extrême droite par opportunisme pour isoler des adversaires politiques. S’ils pensaient réellement ce qu’ils disaient, ils n’auraient pas besoin de mentir pour convaincre. Rien ne les empêche d’ailleurs de porter l’affaire au tribunal.
Que le Gouvernement ou la droite le veuille ou non, depuis toujours le rap politise. Et nombre de jeunes s’en sortent d’ailleurs grâce à cet art. Un art, un style, en grande partie diffusé par des artistes issus de milieux populaires, mais qui n’est pas uniquement écouté par ce milieu, puisqu’à 75 %, c’est le style musical le plus écouté chez les jeunes. Si le rap est si populaire, c’est parce qu’il décrit une réalité. Des réalités. Et lorsque c’est la misère sociale ou le racisme qui sont décrits, les responsables ne sont pas ceux qui exposent le constat, mais ceux qui ne font rien pour enrayer cette situation : les politiques en responsabilité, ou ceux qui voudraient que ces réalités soient masquées.
Olivier Cachin, au moment de l’affaire Sniper, explique sur un plateau : « Ce cri que lance les rappeurs, c’est un cri d’alerte. C’est un cri pour constater une situation. Lorsque vous mettez un rappeur devant une voiture, elle ne brûle pas. Par contre lorsque vous mettez un rappeur dans sa cité, qu’il raconte ce qu’il se passe, c’est sa réalité à lui, celle qu’il vit tous les jours. »
Auraient-ils fait des procès à Brassens ou Renaud ?
« Pourquoi ce n’est jamais pour nos frères qu’on distingue l’œuvre de l’homme ? » - Voltaire, Médine
Enfin, une fois que l’on a bien saisi l’essence de la polémique, qui en est à l’origine, et son manque de fondement, certains ne manqueront pas de ressortir quelques phrases de leur contexte dans certaines œuvres, à l’instar de ce qui a été fait pour Black M et les autres. Et c’est aussi le cas chez certaines personnes de gauche.
Á celles-ci, en toute sympathie, je veux répondre : est-ce que l’on va débaptiser les espaces « Georges Brassens » ? Va-t-on interdire à des collèges de s’appeler « Renaud » ?
C’est aussi une réalité. De tout temps, il y a eu des tentatives de censures. Et souvent, sans prendre l’ensemble de l’œuvre, ou de la carrière de l’artiste.
Aujourd’hui, Brassens et Renaud sont des références de la chanson française. Presque des totems. Pourtant, Brassens n’est-il pas celui qui a écrit ces verbes, où il décrit le lynchage de gendarmes, dans Hécatombe ?
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout l'monde se réconcilie.
Ces furies, perdant tout' mesure,
Se ruèrent sur les guignols, (…)
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber,
Moi, j'bichais, car je les adore
Sous la forme de macchabé's. (…)
Ces furies, à peine si j'ose
Le dire, tellement c'est bas,
Leur auraient même coupé les choses :
Par bonheur ils n'en avaient pas !
Et Renaud, celui pour qui notre Marseillaise provoque des vomissements dans Où c’est que j’ai mis mon flingue (1980) ? Ce qui ne l’empêchera pas en 1988 d’être un des soutiens officiels de François Mitterrand.
C'est pas demain qu'on m'verra marcher
Avec les connards qui vont aux urnes
Choisir c'lui qui les fera crever
Moi, ces jours-là, j'reste dans ma turne
Rien à foutre de la lutte d'crasses
Tous les systèmes sont dégueulasses !
J'peux pas encaisser les drapeaux
Quoi qu'le noir soit le plus beau
La Marseillaise, même en reggae
Ça m'a toujours fait dégueuler
Les marches militaires, ça m'déglingue
Et votre République, moi, j'la tringle
Mais bordel ! Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ?
En 1980, Jean Ferrat chantait :
"Quand on n'interdira plus mes chansons
Je serai bon à jeter sous les ponts"
Aujourd'hui, on n'interdit plus, on salit pour décrédibiliser les artistes engagés. Mais l'objectif est le même : empêcher le public, et en particulier la jeunesse, de se confronter aux textes.
La censure ne marchait plus, alors ils ont inventé la polémique fallacieuse. Méfions nous qu'elle ne soit pas, hélas, plus efficace et plus dangereuse.
Écoutons les artistes, surtout quand ils provoquent la réflexion, le débat, l'espoir ou la colère.
Je conclus là-dessus, sur cette parole de Médine :
"Plutôt que de régler nos problèmes
Ils préfèrent faire taire ceux qui les posent
Mais les épines continueront à être
Même quand on tranchera la tête à la rose."
1 Par ailleurs, je reconnais une certaine déception. Christophe Marion est un des rares collègues macronistes pour qui j’ai de la sympathie. Notamment parce que nous avons travaillé ensemble sur une proposition de loi transpartisane contre les déserts médicaux.