Convenons tout d’abord qu’il n’est pas rare de constater que certaines situations, aussi dramatiques soient-elles, ont parfois pour origine des faits ou évènements d’une confondante banalité ; la genèse des périodes difficiles à vivre est souvent surprenante d’insipidité et d’insignifiance. En la matière, l’histoire de notre civilisation est truffée d’exemples illustrant mon propos. Un seul parmi tant d’autres : si Jaurès, le 31 juillet 1914, n’avait pas eu l’irrépressible envie de boire un demi bien frais dans un bistrot de la rue Montmartre, il n’aurait pas eu affaire à ce Villain monsieur et aurait été en mesure, par exemple, de dissuader Hollande ; notre pays s’en porterait probablement mieux.
Convenons également que nous traversons actuellement une époque infernale où, en France notamment, plus ça va et moins ça va ; l’actualité du moment n’incite pas vraiment à la bamboche, c’est un euphémisme.
J’ai donc décidé d’investiguer et je pense modestement avoir mis le doigt sur le point de départ de l’actuelle tragédie, car c’en est une, convenons-en. Après avoir constaté l’ampleur du désastre et convaincu que les plus grosses bouses ne sont pas toujours issues des plus gros culs, j’ai farfouillé aux tréfonds de mon cerveau, j’ai cherché la petite chose, le dérisoire fait, le minuscule évènement qui pourrait expliquer l’actuelle déconvenue, car c’en est une, convenons-en, et elle t’a une de ces gueules, la déconvenue ! Et je l’ai trouvé, l’évènement fatidique ! Et je vous le révèlerai dans un prochain billet !
Mais non, j’déconne.
Une intense réflexion m’a permis de dater, bien qu’approximativement, cet évènement responsable de la catastrophe actuelle, ce moment où tout bascula, LE moment. Et n’allez pas me dire que j’exagère en parlant de catastrophe, je vous rappelle que c’est Élisabeth Borne qui gouverne ! Enfin, plus précisément, elle tient le gouvernail et c’est notre Freluquet national qui fixe l’itinéraire, qui nous mène en bateau. Ainsi donc, j’ai tout d’abord cherché du côté de la révolution industrielle, source de bien des maux d’aujourd’hui. Mais je n’ai rien décelé de suffisamment concordant pour expliquer la violence des faits actuels. Je me suis ensuite penché sur l’ensemble de la première moitié du XXème siècle, deux guerres mondiales, nom de dieu, c’est quand même pas rien ! Mais je me suis ravisé, trop d’évènements tuent l’évènement et ce fouillis ne pouvait faire aboutir ma recherche avec précision. La période soixante-huitarde, qui fit les beaux jours de Cohn-Bendit, a momentanément attiré mon attention mais, en cet automne où, pourtant, la nature va bientôt rougeoyer, les roux n’ont pas bonne presse. J’ai donc poursuivi mes recherches, jusqu’à … Mais oui ! Mais c’est bien sûr ! Les années soixante-dix ! La presque fin des années soixante-dix, pour être plus précis. Tout s’est joué à ce moment-là !
Ayant cerné la date, à quelques jours près, de la mise en œuvre de la bérézina annoncée et aujourd’hui avérée, il me fallut déterminer le lieu où le forfait, car c’en est un, convenons-en, fut perpétré. Mon incomparable flair d’enquêteur m’amena à l’idée de juxtaposition de la date et du lieu. Cette fin des années soixante-dix commence tout juste à être polluée par le disco mais aussi et surtout par un accordéoniste prénommé Valéry qui s’invite chez les gens pour bouffer, sans façons Gaston, à l’aise Blaise, peinard Giscard. Mais c’est bientôt fini pour lui, le piano à bretelles et les gueuletons gratos, car en 1981, c’est Tonton, un ami de Bousquet, convenons-en, qui posera ses valises à l’Élysée. Et qui dit Tonton, dit roses. Et qui dit roses, dit Picardie, tel que le chante Montand à l’Olympia en 1981. Lorsque je vous aurai dit que les paroles de cette chanson ont été écrites en 1916, année de naissance de Tonton, vous ne pourrez qu’en convenir : CQFD. L’évènement tant recherché, le but de mes investigations, eut donc lieu en Picardie ! Et à la fin des années soixante-dix ! Et je vous le révèlerai dans un prochain billet !
Mais non, j’déconne encore.
Poursuivant mon enquête, il me restait à identifier le ou les auteurs de ce qu’il faut bien considérer comme une erreur de l’Histoire, un faux pas de l’Évolution, une bourde de l’Humanité, convenons-en. Certains indices, tels que la pandémie de covid et le fait que certains se firent applaudir chaque soir à 20h. pendant des mois par des millions de décérébrés, ou le ballonnement dont je souffre dès que j’abuse de la tête de veau sauce gribiche, m’orientèrent vers le milieu médical. De minutieuses explorations dudit milieu m’amenèrent à supputer que les responsables à châtier étaient au nombre de deux et qu’ils formaient un couple. Étant depuis tout petit passé maître dans l’art de supputer, je ne pus que m’incliner devant cette évidence : qui dit couple dit accouplement, copulation, zigounette dans le pilou-pilou et largage de purée, convenons-en. Ainsi donc, la tragédie actuelle n’a pour origine qu’une banale histoire de cul, une lamentable fornication entre deux "soignants", comme on dit. Mais n’en déplaise aux vrais pisse-froid et aux fausses sceptiques, ces deux-là nous ont mis dans le caca, convenons-en. Mais qui sont ces deux-là ?
Le secret des sources, auquel je suis attaché autant que Manon, m’interdit de nommer les protagonistes. Je ne puis que dévoiler qu’il s’agit d’un certain Jean-Michel M… et d’une certaine Françoise N…, respectivement neurologue et médecin-conseil. La conséquence dramatique de leurs ébats fut l’arrivée sur terre d’un bébé (eh oui, c’est difficile d’imaginer qu’il fut un innocent bébé…) qu’ils prénommèrent, entre autres, Frédéric. Mais il est plus connu sous le nom d’Emmanuel Macron.
Je n’aime pas trop ce type-là, convenons-en.
Mais non, j’déconne plus.