MACRONAVIRUS (Extrait)

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Rattrapé par la vitesse de propagation du virus, le roi se voit dans l’obligation d’intervenir et s’adresse donc au peuple le 12 mars 2020, non sans avoir préparé un discours-cocktail comme il les aime.

Il entame ce pudding blablateux par une dose de crème onctueuse passée à la brosse à reluire à destination de ceux qu’on nommera dès lors et génériquement les "soignants", ceux-là mêmes qui n’en finissent plus de crier famine à la cantine hospitalière et auxquels il répond depuis trois ans qu’il n’a "pas d’argent magique" pour pallier les manques de personnels et de moyens. Son arrogance lui fait dire en même temps : "La santé n'a pas de prix". C’est ensuite un relent de cynisme puant qui sort de sa bouche lorsqu’il ajoute : "La priorité absolue pour notre Nation sera notre santé. Je ne transigerai sur rien." La vomissure royale se poursuit par un flot nauséabond d’impudence dépourvue de toute dignité et régurgitée au travers des mots suivants : "Le Gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies." Et il enfonce le clou de sa morgue par une formule magique destinée à l’ériger en héros national :

"QUOIQU’IL EN COÛTE."

Ce sont ensuite les mondes de la Science et de la Recherche, auxquels notre monarque tresse d’illusoires lauriers, qui sont portés aux nues. Mais l’homme machiavélique qu’il est, qu’il jubile d’être, le pousse inexorablement à utiliser les savoirs pour en mieux biaiser les points de vue ; c’est ainsi qu’apparaît sa fourberie naturelle pour justifier par exemple le maintien ou non des élections municipales : lorsque les scientifiques disent que ce choix n’est pas de leur ressort, il dit entendre leur approbation quant au maintien de ces élections. Ils n’ont pas dit "non", donc ils ont dit "oui". Cette manipulation des esprits le déresponsabilise ainsi face aux nombreux partisans du report.

Le domaine économique, évidemment covidé, est également évoqué par le roi en des termes qui se veulent rassurants : "Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises,

QUOI QU'IL EN COÛTE."

"L'ensemble des gouvernements européens, et la France en particulier, doit prendre les décisions de soutien de l'activité puis de relance,

QUOI QU'IL EN COÛTE."

Enfin, le petit roitelet duveteux tente d’arborer le dense plumage de l’aigle, se posant en sauveur du monde d’après. On est d’ailleurs en droit de se demander pourquoi BRI-BRI née TROGNEUX, qui fut sa maîtresse avant d’être sa femme, ne lui contât davantage la fable de la grenouille et du bœuf. Toujours est-il que c’est sans vergogne et sans rire qu’il dévoile son plan de sauvetage de l’humanité, et même qu’il va mettre son copain TRUMP dans le coup :

-"Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer à d'autres notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond, est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire une France qui tient fermement son destin en main. Les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens."

C’est à ce moment précis, d’après les historiens du futur qui n’ont aucun secret pour moi, qu’une extraordinaire clameur, comme émanant de soixante-sept millions de poitrines françaises, se fit entendre clairement :

ON SE PASSERA DE TOI,

QUOIQU’IL EN COÛTE !