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Billet de blog 19 mars 2021

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MACRONAVIRUS (Extrait extra ...)

REPUBLIQUE MACRONAISE : TRAVAILLE, CONSOMME, VOTE, CRÈVE !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     Rattrapé à nouveau par la vitesse de propagation du virus, le roi se revoit dans l’obligation d’intervenir et s’adresse donc une seconde fois au peuple le 16 mars 2020, non sans avoir à nouveau préparé un discours-cocktail comme il les aime mais aussi après avoir, cette fois-ci, endossé son costume de général-en-chef-suprême-autoproclamé. La stratégie est limpide : on garde les tartufferies déjà énoncées mais en les agrémentant de nouveaux mensonges, on annonce sans le nommer le confinement général et contrôlé, mais après le "Quoiqu’il en coûte", MANU 1er convoque le "Nous sommes en guerre".

Illustration 1

     Cette métaphore soldatesque n’a pas été choisie par hasard ; non seulement elle lui permet de jouer les De Gaulle, même de pacotille, mais il sait qu’une partie de ses administrés, dont ceux qui ont possiblement transmis le virus en allant voter le 15 mars, se sent toute émoustillée de pouvoir jouer un rôle dans cette grande aventure et ainsi participer à l’effort de guerre que le général-en-chef-suprême-autoproclamé prend soin de bien contextualiser.

     Parce qu’il faut faire passer une sacrée boulette : déplacements réduits au strict nécessaire, interdiction de se réunir en famille ou entre amis et sanctions financières pour les contrevenants déjà désignés comme gaulois réfractaires. Et tout ça à partir du lendemain midi. Ajoutées à la fermeture des écoles et de la plupart des commerces non-alimentaires, ces nouvelles restrictions doivent être présentées au peuple comme des maux nécessaires. La métaphore guerrière s’impose ainsi à MANU 1er qui semble jouir de cette situation de mâle dominant lorsqu’il se met en scène télévisuelle.

     Apparaissent alors deux incontournables vocables, inélégants pour les amoureux de la langue, qui vont accompagner la vie au travail de tout un chacun : présentiel et distanciel. Puis deux autres mots, plus courants, seront promus au rang d’arbitres de toute vie sociale : essentiel et non-essentiel. Mais pour les personnels des hôpitaux publics, on est davantage sur du démerdentiel, par manques de masques, de tests, de blouses de protection. Dans les cliniques, par contre, l’inquiétude est principalement concentrée sur le réapprovisionnement de la machine à café ; car dans leur grandiose organisation de lutte contre la pandémie, nos décideurs n’ont pas jugé utile de réquisitionner les services d’hospitalisation privés, soit plusieurs milliers de lits rien qu’en Service Réanimation, qui auraient pu, qui auraient dû désengorger les hôpitaux publics dont les moyens n’ont cessé d’être réduits depuis le règne de SARKOLÉON 1er, mentor de notre actuel souverain et qui régna de 2002 à 2007 avant de finir, comme les historiens du futur l’avaient prédit, en présentiel durable au sein d’un établissement public restreignant la liberté essentielle d’aller et venir, avec ou sans masque.(*)

Illustration 2

(*) Note de l’auteur : Bien que ce récit n’ait pas valeur de roman d’anticipation, on peut rêver !

     Cette réquisition des moyens non-publics, demandée solennellement et à grands cris par le président de la Fédération des cliniques et hôpitaux privés, n’a donc pas été retenue comme moyen de lutte contre le covid ; elle présentait pourtant l’avantage de ne pas coûter "un pognon de dingue", juste à l’inverse des prérogatives élyséennes. Car en effet, sans se départir de son uniforme de général-en-chef-suprême-autoproclamé beaucoup trop grand pour lui, MANU 1er annonce l’opération "Résilience" : un hôpital de campagne va être déployé en Alsace, région dramatiquement touchée par le virus après que plusieurs milliers de crapauds et grenouilles aient batifolé dans et autour du bénitier d’une église mulhousienne. L’armée sera également mise à contribution pour transporter des malades d’un bout à l’autre du pays, et même à l’étranger, dans le cadre d’un dispositif nommé "Morphée". Il est probable que, de par sa légendaire bienveillance, notre roi ait pensé que pour ces personnes gravement atteintes, s’endormir, peut-être pour de bon, dans les bras de Morphée, pouvait être considéré comme un geste républicain de soulagement. En définitive, "quoiqu’il en coûte", pour MANU 1er, c’est "open bar" puisque nous sommes en guerre. Et la logique attendra.

     Ce même 16 mars 2020 est également marqué par deux évènements, l’un tout à fait navrant, l’autre ayant un petit goût sucré de revanche du destin. Le premier cas enregistré au Groenland est l’évènement navrant tendant à prouver qu’il s’agit bien d’une pandémie. Quant au foyer d’infection apparu à l’assemblée nationale, c’est l’autre évènement, le plus doux en bouche : vingt-six personnes contaminées dont dix-huit députés. Il est vrai que les postillons volent souvent en escadrille resserrée dans l’hémicycle. Et c’est le ministre de la Culture, Frank RIESTER, qui avait craché le plus loin quelques jours auparavant. Manque de bol, il était porteur du virus, contaminé dès le 9 mars et enregistré sous le nom de Franck RIENSURTERRE, son patronyme ayant été "adapté" par un toubib fou de culture et qu’on devine frustré quant à l’action gouvernementale en ce domaine.

     La déclaration de guerre ayant donc été proclamée par notre Tout-Puissant, il convient dès le 17 mars 2020 de ne s’en tenir qu’à la nouvelle devise française :

Illustration 3

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