La présidentielle, le reste ne sert à rien ? Le système politique actuel.
Un problème qui n’est pas nouveau a, durant ces législatives, enfin montré son vrai visage. Plus de 50% des Français sont complètement désintéressés de la politique. Tout cela peut être tracé au système politique actuel dans lequel on pourrait comparer la république à une entreprise.
Le président de la république, patron de la société « France » dicte ses mesures et s’attend à ce que ses « dirigeants » (ministres) se ménagent pour accomplir la tâche avec l’accord majoritaire des « directeurs de section » (députés et sénateurs) sans grande prise en compte de l’avis très diverse du peuple qui travaille pour eux en payant ses impôts. Un système moins Républicain qu’il n’est monarchique.
Et tout semble être fait pour supporter le pouvoir du président-roi. Les pouvoirs du 49.3 et des ordonnances qui permettent de passer « en force » n’importe quelle mesure et le pouvoir de dissolution du parlement quand celui-ci décide de bloquer à répétition les souhaits du Président. Des mesures tout à fait autoritaires qui ne devraient pas avoir de place dans une démocratie.
Pas étonnant que la moitié des Français pensent qu’outre les présidentielles, les autres élections ne portent quasiment aucun poids sur la direction que le pays prendra.
Ce système se reflète également dans les partis et mouvements qui ont l’air de tout faire pour devenir le « boss » sans qu’ils n’aient de vraies fondations au niveau du peuple. Ils voudraient tous changer les choses par le haut en oubliant un paramètre fondamental de toute innovation :
La majorité des gens ont peur de l’inconnu et peu vont prendre le risque de se jeter à l’eau lorsqu’ils ne peuvent pas voir la berge de l’autre côté.
De mon point de vue, c’est le facteur décisif qui a désigné E. Macron vainqueur de la présidentielle. Il nous propose un « programme » qui ressemble un peu aux social-démocraties de Scandinavie.
« Ça marche pour eux, donc ça devrait marcher pour nous... »
Tout le monde sait que ce n’est pas si simple mais au moins on voit où le chemin mène, peut-être.
Pourtant ça n’empêche pas certains de présenter des programmes paraissant très aventureux qui rejettent dans sa quasi-totalité les valeurs politiques d’aujourd’hui pour espérer les remplacer par d’autres valeurs moins agressives au niveau écologique et humain.
On a donc pu voir Benoit Hamon se heurter au mur de l’inconnu au sein de son propre parti comme chez les électeurs qui d’habitude votaient pour le parti socialiste. Quand à Jean-Luc Mélenchon, étant donné que son programme fut présenté 5 années auparavant, il aura plus rassemblé, même si la majorité des français ne voient toujours pas la rive de l’autre côté de son programme.
Le changement politique dépendra de l’affiliation.
Pour les libéraux, on peut sans doute dire que le système actuel est plus que convenable. Un État « entreprise » pour les marchés et les entreprises.
Ce sera à la gauche de changer son modus operandi. Pour la France Insoumise comme pour le PS de Hamon, une démocratie participative est absolument nécessaire pour pouvoir vraiment exister. Ces partis/mouvements n’arriveront jamais à appliquer leurs programmes en utilisant les méthodes d’un système vieux comme le monde, fait pour accentuer les inégalités sociales.
Non, ils devront d’abord prouver aux Français que ce qu’ils proposent aujourd’hui a une chance de fonctionner et ils devront le faire en tant que meneurs.
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Au lieu de créer des groupes d’appui qui s’organisent pour distribuer des tracts, ils devront créer des initiatives au niveau local qui démontrent la faisabilité de leur programme. Que ce soit aider un groupe d’agriculteurs à passer au bio et en créant une coopérative de distribution de leurs produits au niveau local ; convaincre une école et les parents d’élèves à passer à une alimentation bio et locale ; ou créer des projets financés par le crowd-funding pour innover dans les secteurs maritimes ou à énergies renouvelables.
Changer le pays par le bas, sera la seule possibilité pour des programmes écologistes et humanistes de prendre racine en montrant par des actions réelles et physiques le chemin à prendre.
On peut donc penser que le gouvernement Macron fera très peu pour changer la politique actuelle qui devrait très bien lui convenir, vu ses intentions d’agir vite et fort pour « réformer » la France. La seule possibilité pour changer la politique viendra de la scène locale, là où on peut vraiment faire une différence.