Voici un exemple du reflux urbain du FN constaté par d'autres, notamment dans les quartiers populaires. C'est à Besançon et sa région : http://www.jurandoubs.com/actualite-tweet/ La présence des services publics, même parfois mal en point, la résistance active aux suppressions de postes dans les écoles, le maillage associatif, des manifestations contre les hausses de charges locatives... sont autant de leviers sur lesquels s'appuie une vie sociale riche, donc participant à l'explication de ce reflux.
Les milieux péri-urbain et rural, eux aussi touchés par le recul des services publics, de la Poste aux écoles et en passant par l'Equipement ou l'ONF, eux aussi embarqués dans des luttes, ont également une vie associative, un syndicalisme agricole défendant une coopération engagée, surtout dans la zone d'élevage laitier pour les fromages AOC comme le comté. Mais cela n'a pas suffit à endiguer l'extrême droite qui avait été longtemps contenue. Journaliste suivant notamment les questions agricoles et rurales, je ne suis cependant pas très surpris de cette déviation idéologique. De nombreux agriculteurs auront été très sensibles à la fameuse sortie sarkozienne selon laquelle "l'environnenemt, ça commence à bien faire". C'est aussi là que l'on trouve un quasi désert syndical dans les usines, nombreuses à la campagne... Le fossé se creuse entre la ville et les champs, et cela malgré les liens familiaux ruraux de nombreux urbains. Si François Hollande gagne, il ne devra se mettre à dos ce monde dont toute la société a besoin.