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Billet de blog 1 novembre 2011

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L'acceptation de la mort est difficile pour les patients et les médecins, mais il est indispensable de l'intégrer.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cette chronique a été publiée dans le Washington Post, en octobre 2011, par un médecin américain, le Docteur Manoj Jain, dont voici les propos qui sont d'une grande actualité dans la période actuelle.

Un de mes patients, âgé de 64 ans, atteint d'un cancer terminal, et ayant moins de 6 mois à vivre voulait aller en Oregon. Il envisageait un suicide assisté, qui est légal dans cet État.

« Ma vie a été longue et bien remplie » - disait-il

« Je crois que c'est mon droit. Je veux avoir la possibilité de le dire, je veux le faire désormais. Toute personne devrait avoir une qualité de vie digne. »

Une autre de mes patientes, une dame de 84 ans, résidant dans une maison de repos, avait une insuffisance cardiaque, des problèmes aux poumons et une insuffisance rénale. Elle était couchée dans son lit, avec un système de ventilation et un rein artificiel, avec une très petite chance de survie.

« Nous voulons faire le maximum pour elle » - insistait sa fille. « Elle est entre les mains de Dieu et Dieu peut faire des miracles. »

Pendant des semaines, nous avons continué à dispenser des traitements agressifs, en vain, au final, pour la maintenir en vie.

Nous allons tous mourir, mais la trajectoire de notre fin de vie ne suivra que quelques modèles.

Selon des statistiques publiées en 2003 dans le « Journal of the American Medical Association (JAMA) », 40% d'entre nous décèderont dans un état maladif qui se prolonge dans la décrépitude, suivant le lent déclin, typique de la démence et de la fragilité sénile. 20% vont mourir avec le déclin rapide qui caractérise, par exemple, un cancer métastasé. Un autre 20% disparaîtront à la suite de plongées intermittentes dans la maladie, leur santé évoluant sur des montagnes russes provoquées par des crises cardiaques ou des insuffisances respiratoires. Seul un petit pourcentage va mourir brutalement et de manière imprévisible, comme dans une chute en montagne.

Les deux cas présentés en introduction de ce billet montrent très concrêtement que la fin de vie dépend d'abord du patient, si le soignant l'écoute. Le cadre légal dans lequel l'un et l'autre se trouvent a une très grande importance : la liberté de choix n'est pas la même en Oregon qu'ailleurs aux États-Unis..

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