Près d'une personne sur cinq parmi les résidents en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui n'ont pas de trouble cognitif serait un consommateur excessif d'alcool, selon une étude conduite dans des Ehpad de la région Nord-Pas-de-Calais.
Je viens de recevoir cette information d’une agence de presse spécialisée sur la santé. Elle m’inspire un certain nombre d’indignations, pour être dans le sillage de ce très cher Stéphane Hessel.
L’encadrement social des vieux par le système de santé ne fait l’objet d’aucun débat de société. Or 660 000 personnes âgées sont hébergées dans des institutions dont le citoyen moyen est incapable de dire ce qu’elles sont : des EHPA et des EHPAD, sigles barbares, noms de codes pour des résidences de personnes de plus en plus vieilles. Des citoyens et surtout de citoyennes (pour 75%) qui finissent leur vie dans la solitude et souvent la « démence » dans des milliers d’établissements dont certains sont des mouroirs peu dignes.
Au lieu de se questionner sur le choix d’une société qui parque ses vieillards dans des territoires exclus de la vie sociale, la gouvernance du système s’inquiète de la consommation d’alcool par les pensionnaires de ces institutions ! Et s’étonne de constater qu’elle est plus forte chez les personnes qui reçoivent peu de visites et n’ont plus de lien social...
L’alcoolisme pose certes un grave problème à la société et il conviendrait d’en combattre les causes. Celui ou celle qui boit avant d’être résident en EHPAD ne peut, à mon avis, qu’y augmenter sa consommation d’alcool !
Les auteurs (de l’étude) soulignent le fait que la moitié des résidents dans ces Ehpad, consommateurs excessifs d'alcool ou non, recevaient des traitements par psychotropes. Il y a donc un risque important d'interaction entre psychotrope et alcool.
Le vrai scandale se révèle : ce n’est pas l’alcoolisme, mais la mise sous camisole chimique des vieux par notre société !