Un post sur le site anglophone Allemand « The Local » annonce une dépénalisation du suicide assisté en Allemagne. L’ordre des médecins allemand (ÄK : Ärtz Kammer) a la possibilité de mettre à l’amende (jusqu’à 50 000€) tout praticien qui laisse à un patient des médicaments qui lui permettent de se suicider. Lundi dernier, 2 avril, la juridiction administrative de Berlin a mis en cause ce dispositif réglementaire.
« Si un médecin ne peut plus soulager la souffrance d’un patient et s’il a une relation étroite et personnelle avec ce patient, la tribunal estime que ce serait contraire à la liberté de conscience du médecin de ne pas aider celui-ci. Même si aider activement quelqu’un à mourir est encore considéré comme non conforme à la morale. »
Tels sont les attendus du jugement que rapporte le porte parole du Tribunal de Berlin, Stephan Groscurth.
Cette décision a été très bien accueillie par des médecins qui considèrent que cet arrêt est une étape importante vers la légalisation de l’euthanasie, d’autant que les patients en phase finale de leur vie doivent aller en Suisse où ils peuvent être aidés légalement. L’auteur de l’article estime que c’est un pas pour arrêter le « tourisme du suicide » qui se développe en Allemagne, en particulier vers Zürich chez Dignitas.
Un urologue Berlinois, Uwe-Christian Arnold, qui fait campagne depuis des années en faveur de dispositions légales pour permettre le suicide assisté, rappelle dans un interview au Berliner Zeitung qu’il a déjà aidé à mourir un certain nombre de ses patients en phase terminale de leur vie :
« Nous avons toujours été satisfait d’avoir pris cette décision. Je n’aurais jamais aidé quelqu’un à mourir qui n’aurait pas été en phase terminale et qui n’aurait pas exprimé une volonté déterminée à mourir. »
Il affirme que la plupart des Allemands sont favorable à la légalisation du suicide assisté et qu’il ne supporte pas l’idée que des personnes doivent aller à l’étranger lorsqu’elles ont choisi de mettre fin à leur propre vie.
En Allemagne c'est un nouveau combat qui s'ouvre entre les partisans et adversaires du suicide assisté. Des manœuvres juridiques vont tenter de s'opposer à l'arrêt de la cour de Berlin. L'ordre des médecins annonce qu'il va faire appel. Ces informations montrent cependant que l’évolution en faveur d’une légalisation de l’euthanasie à la demande expresse de la personne en souffrance est maintenant générale. Nous avons là des arguments supplémentaires dans notre combat actuel pour changer la Loi en France.