Billet de blog 5 juin 2009
Obama et Jefferson
La lecture du discours de Barack Hussein Obama au Caire le 4 juin dernier est une remarquable leçon de politique. Je suis frappé par la clarté du développement et par la transparence de la langue qui est calibréee pour être entendue par le plus grand nombre.Les références à Jefferson sont très importantes, sur le plan philosophie politique.
La lecture du discours de Barack Hussein Obama au Caire le 4 juin dernier est une remarquable leçon de politique. Je suis frappé par la clarté du développement et par la transparence de la langue qui est calibréee pour être entendue par le plus grand nombre.
Les références à Jefferson sont très importantes, sur le plan philosophie politique.
Explicites lorsqu’il parle de la version du Coran provenant de sa bibliothèque privée pour servir à un serment de prise de fonction d’un parlementaire Américain Musulman.
Explicites quand il cite Thomas Jefferson : « J’espère que notre sagesse grandira avec notre puissance et nous apprendra que moins nous userons de notre force plus grande sera-t-elle ».
Implicite lorsqu’il parle de la tolérance religieuse, qui était une de vertus de l’Homme des Lumières que fut Jefferson, premier fondateur d’un état laïc, mais reconnaissant l’importance de la foi religieuse.
L’appel de Barack Obama au respect mutuel des religions du livre est bien une expression de son rejet d’un système théocratique. Le Chrétien, le Juif et le Musulman doivent cohabiter, au sein d’un même État, dans le respect mutuel, qui implique aussi l’acceptation dans cette même communauté de l’Hindouiste ou du Bouddhiste et de l’agnostique ou l’Homme des Lumières.
Ceci implique que ni la Thora, ni la Charia, ne régissent la Société. Les Juifs et Musulmans traditionnels y sont-ils prêt ?
Je suis convaincu que le verbe puissant déployé par cet homme charismatique, tient compte des résistances puissantes qu’entretiennent certaines expressions de la religion. Aux Etats-Unis, le Hidjab oui, mais qu’en est-il de la polygamie et du droit de répudiation des femmes ou de l’égalité de répartition d’héritage ?
J’aurais espéré un engagement plus clair sur la laïcité. Il est vrai que Barack Obama se méfie compte tenu de la puissance des bigots américains. Ses positions claires sur l’avortement laisse espérer un esprit libre. Un politique de génie n’est heureusement jamais transparent.
Merci à Mediapart de nous avoir fait connaître en temps réel ce très beau discours.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.