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Billet de blog 10 mai 2013

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Christian de Duve

    La mort par euthanasie de Christian de Duve, 95 ans, Prix Nobel de Médecine, ancien Professeur à l’Université Catholique de Louvain, a été largement rapportée par les Medias Belges. Il souhaitait depuis longtemps contrôler l’instant de sa mort. Il y a quelques semaines, un AVC avec séquelles motrices a entraîné sa décision et il est mort euthanasié le samedi 4 mai 2013, sereinement au milieu des siens. Il avait annoncé de manière anticipée sa décision à ses innombrables relations. La date de son décès a été fixée pour permettre à son fils qui travaille aux États Unis de venir le rejoindre tranquillement.  « La mort, ce serait beaucoup dire qu’elle ne m’effraye pas, mais je n’ai pas peur de l’après car je ne crois pas. Lorsque je disparaîtrai, je disparaîtrai, il ne restera rien », confiait-il le 8 avril.

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La mort par euthanasie de Christian de Duve, 95 ans, Prix Nobel de Médecine, ancien Professeur à l’Université Catholique de Louvain, a été largement rapportée par les Medias Belges. Il souhaitait depuis longtemps contrôler l’instant de sa mort. Il y a quelques semaines, un AVC avec séquelles motrices a entraîné sa décision et il est mort euthanasié le samedi 4 mai 2013, sereinement au milieu des siens.

Il avait annoncé de manière anticipée sa décision à ses innombrables relations. La date de son décès a été fixée pour permettre à son fils qui travaille aux États Unis de venir le rejoindre tranquillement.

« La mort, ce serait beaucoup dire qu’elle ne m’effraye pas, mais je n’ai pas peur de l’après car je ne crois pas. Lorsque je disparaîtrai, je disparaîtrai, il ne restera rien », confiait-il le 8 avril.

Il a rencontré peu avant son dernier jour Béatrice Delvaux, une journaliste du « Soir » de Bruxelles en lui confiant un interview à publier après sa mort, dont je cite l’article :

Ce samedi 4 mai en début de soirée, sa fille Françoise nous a appelée pour nous dire que son père était parti le matin même, selon sa volonté, entouré des siens. Elle nous donne le « go » à la publication de cette interview posthume et évoque les derniers instants de son père : « C’était impressionnant. Il n’était que sourire, nous demandant de ne pas pleurer, nous disant que c’était un moment heureux. Je n’ai jamais vu quelqu’un qui, au moment de sa mort, avait une telle force de vie. Il nous a quittés dans une grande sérénité, refusant la prise de calmants précédant l’injection décisive. Il est parti en nous disant Adieu et en nous souriant. »

Un des ses éminents confrères Français m’a écrit :

« C’était un homme hors du commun : j’ai lu tous les livres qu’il a écrits, mélanges harmonieux de connaissances scientifiques et de réflexions philosophiques.

Pourquoi a-t-il réservé ces deux interviews à un journal belge ?

Je n’ai pas lu dans la presse française qui a consacré de nombreuses pages, lors de son décès, à l’histoire de sa vie cette notion d’euthanasie.

Dommage ! »

D’autant que les conditions de la disparition d’un homme de cette qualité sont capitales dans le combat pour notre liberté de choix et pour notre capacité d’obtenir l’aide médicale indispensable pour éviter le suicide solitaire et traumatisant pour les proches.

J’admire la fin de Christian de Luve. Je rêve de pouvoir suivre son exemple. Ni des bureaucrates de la santé, ni des bigots, ni des penseurs obscurantistes ne me priveront de cette liberté, mais j’aspire de pouvoir le faire ouvertement.

Car, comme le dit Lord Falconer  "it is not a question of whether [legalisation] will happen but when it will happen".

Christian de Duve Sept vies en uneOdile Jacob 2013

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