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Billet de blog 12 juin 2008

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Emploi Obligatoire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un étrange discours se développe autour de l'offre raisonnable d'emploi. Des Chômeurs refusent des offres d'emploi, 24% affiche l'ANPE. Ce refus d'offre signifie-t-il que l'acceptation de l'offre donne un contrat de travail? La communication autour de cette situation nous incite à penser que l'ajustement entre offre et embauche est automatique. Or qui dit contrat, dit deux parties, le chômeur qui postule et l'employeur qui sélectionne cette candidature. Si le demandeur d'emploi n'est pas motivé par l'offre, le patron ne l'embauche pas!

La querelle autour de l'offre raisonnable d'emploi ignore la nature du lien qui doit exister dans un contrat de travail. Politiques et technocrates ont une vision déformée de la réalité : le travail est un concept abstrait, une heure de travail fourni par X ou Y a la même valeur. Ce modèle ignore la complexité des dimensions du travail dans le monde moderne. Même les esclaves n'étaient pas égaux entre-eux! Les jeunes et beaux, les malins étaient plus chers...

Le rejet du travail est patent sur les sales boulots, "bad jobs", qu'accomplissent les plus fragiles, les immigrés, réguliers et irréguliers. Le remodelage de l'offre est souhaitable, mais comment accomplir les tâches indispensables mais rebutantes?

Le défi de notre société est de créer des activités permettant à chacun de trouver sa place, utile à tous.

L'entreprise privée subit des contraintes de rentabilité telles qu'elle est incapable de créer de telles activités. Le libéralisme ne permet aucunement à la pauvreté de reculer. L'Allemagne constate une hausse de la pauvreté et les États-Unis démontrent que développement économique et équité ne convergent pas.

L'emploi aidé n'est pas non plus une solution, car la Puissance Publique subventionne la personne mais n'investit pas dans la construction de processus durables. Le modèle soviétique est mort de cette conception de l'emploi.

L'entrepreneur social qu'exalte Mohammad Yunus est sans doute une voie intéressante, pour sortir de logiques d'assistance de plus en plus sophistiquées comme celles que le RSA préfigure.

Nous identifions des situations qui remettent en cause le contrat social , indispensable au fonctionnement de toute société. Il est temps de sortir de travaux sur les mécanismes d'ajustement pour mettre à plat ce qui est fondamentalement en jeu dans le contrat salarial.

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