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Billet de blog 21 septembre 2008

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Ouf, la crise est finie

Le risque est derrière nous. Tel est le cri des survivants du Tsunami, avant de prendre conscience des dégâts de la vague meurtrière. C’est ainsi que j’interprète les déclarations de Madame Christine Lagarde et les analyses de Marc de Scitivaux, rapportées par le JDD d’aujourd’hui.

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Le risque est derrière nous. Tel est le cri des survivants du Tsunami, avant de prendre conscience des dégâts de la vague meurtrière. C’est ainsi que j’interprète les déclarations de Madame Christine Lagarde et les analyses de Marc de Scitivaux, rapportées par le JDD d’aujourd’hui. Le grand soupir de soulagement émis par les Médias face aux réactions de la Bourse, suite aux décisions de sauvegarde les institutions financières par le gouvernement Fédéral Américain, traduit le soulagement après la panique de la semaine noire. Des consignes sous-tendent inévitablement une telle unanimité de la Presse.
L’excellente analyse de François Morin (Médiapart 18/9) montre que les échanges financiers représentent 45 fois les échanges marchands. Le volume global des transactions financières annuelles était en 2005 de plus de 2000 T$. Aucun chiffre précis n’est confirmé, mais les en-cours pourris en stocks se chiffrent en T pour téra (millier de milliards) dollars. L’injection d’argent frais par le Trésor US entre 0,5 et 1,0 T$. Rien ne prouve que ces sommes constituent une injection d’argent frais suffisante pour purger les bilans des établissements financiers.
Qui va payer ces sommes fabuleuses :
Les banques ? Elles confieront aux Pouvoirs Publics des reconnaissances de dettes douteuses, qui s’apparentent aux emprunts Russes que les personnes de ma génération ont découverts avec étonnement dans les tiroirs de leurs grands-parents.
Les banquiers ? Ils sont virés actuellement avec de généreux versements : qui osera leur réclamer quoique ce soit.
Les spéculateurs ? Ils ont mis à l’abri une part de leurs gains dans des valeurs refuge, même si, pour une part, leurs portefeuilles de produits financiers sont brutalement érodés par la crise.
Les contribuables ? Voilà les gogos de l’opération, car le Trésor n’a d’autre solution que de ponctionner le citoyen, l’emprunt n’étant qu’un décalage dans le temps du règlement de la dette.
Aux conséquences directes, dans l’immédiat 2000$ par Américain (8000$ pour un foyer de 4 personnes), s’ajoutent les conséquences indirectes considérables de la crise financière qui devrait déstabiliser les systèmes de production et d’échanges, avec des effets de chaînes complexifiés par la mondialisation.
La crise n’est donc pas finie et ses conséquences seront douloureuses quelque soit la résilience des systèmes et des acteurs.
Le pire des dénis, c’est d’affirmer que les institutions financières Européennes et Françaises sont en dehors de cette secousse. Il est certain que le Trésor US ne rachètera pas les créances douteuses des établissements étrangers. Donc, le contribuable Français (Allemand, Britannique…) sera appauvri par cette crise dans des proportions analogues à celle des citoyens Américains.
Le silence de nos dirigeants économiques et politiques Français en face de cette situation est étonnant. Il m’évoque celui de Georges W. Bush lors de Katrina. Il constitue une forme de mépris envers ceux qui vont le plus souffrir des errements que cette crise a mis en évidence, d’autant que ces victimes-là n’auront jamais été les bénéficiaires de l’économie « casino ».

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