Tous les Médias depuis mercredi 27/8 bruissent autour de l’annonce faite par l’Élysée de la généralisation du RSA courant 2009. La mesure est séduisante, mais ne s’attaque qu’aux effets de la pauvreté et en aucun cas aux causes. Muhammad Yunus dit dans son dernier ouvrage (Vers un nouveau capitalisme, Ed. J.-C. Lattès, 2008), « si une politique publique était venu à bien de la pauvreté, çà se saurait ! ».
Le RSA va permettre au Rmiste ou au Parent isolé de travailler « un peu » sans perte globale de revenu. En effet, le RMIste embauché dans un emploi stable à plein temps, même payé au SMIC, n’affronte pas les effets pervers de la transition vers un travail à temps partiel.
Le RSA résulte de calculs d’une extrême sophistication, car il convient d’intégrer la situation de famille et toutes les aides possibles qui interfèrent. Une usine à gaz dans la grande tradition des règlements administratifs français. Cette critique est cependant mineure.
La principale critique de la politique proposée est beaucoup plus radicale. Certes il convient de ne pas laisser glisser une partie importante de notre population dans la misère. Les minimaux sociaux ont évolué moins vite que la richesse globale. Toutefois l’assistance atteint très vite ses limites, si un processus de développement n’est pas amorcé. Le RSA aide les personnes démunies, mais ne contribue nullement à créer des activités professionnelles.
Il est intéressant de voir que ce sont les revenus du patrimoine ou du capital qui sont utilisés pour éviter que le RSA ne soit un jeu à somme nulle sur des ressources intangibles. Ce qui manque ce sont des emplois, permettant à tous ceux qui en ont la capacité de vivre dignement. Or qui dit emploi, dit nécessairement investissement, même dans les services. Notre situation sociale reflète une incapacité collective à créer des richesses utiles pour l’activité. Patrimoine et Capital qui sont taxés pour le RSA, ne devraient-ils pas être orientés vers de l’investissement, générateur d’emplois.
Je suis enfin convaincu que nous sommes imprégnés d’un modèle où l’activité ne se rémunère que par un statut salarié très structuré par le Code du Travail. Un déni d’existence d’autres types d’activité plane aussi bien chez les politiques que dans les administrations. Nous n’évoluerons vers plus de justice sociale qu’en libérant les capacités créatrices de tous et non en attribuant à tous un poste de salarié.
Ces quelques remarques complètent mon billet de mai 2008 sur le sujet :
http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/daniel-carre/250508/combattre-la-pauvrete-le-rsa-et-apres
Billet de blog 28 août 2008
Annonce RSA : quel bel exercice de communication !
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