La loi-Travail est une illustration de la dérive des pouvoirs qui en Europe imposent l'ordolibéralisme, c'est à dire la soumission des peuples aux seules exigences du capital financier aux dépens de nos libertés. Le "libéralisme" économique et social s'accompagne de la formation d'un système bureaucratique et policier dont les violences de ces dernières semaines sont une illustration. De l'austérité en Grèce à la loi travail en France, une oligarchie de dirigeants d'entreprises relayés par des politiciens corompus ou serviles à la façon Juncker, imposent avec cynisme une politique de régression sociale . Face aux moyens dont cette oligarchie dispose, il ne serait qu'illusoire de penser qu'une élection présidentielle puisse changer la vie. Si des espoirs peuvent se structurer autour de noms de candidats, aucun d'eux ne pourra changer la donne sans une mobilisation de la société et des travailleurs dans leur diversité et sans rupture avec les traités et modalités de fonctionnement imposés par l'U.E.. Il est temps de tirer le bilan de l'échec de SYRIZA en Grèce, et au delà, de ce qui se passe au Brésil. Le Parti socialiste est devenu l'agent de la mise en oeuvre de la politique régressive au profit du capital et de ceux qui en accaparent la possession avec une concentration inédite. La bureaucratie au pouvoir dans les multinationales et les organisations de "gouvernance" , de l'U.E. aux G20, ne laissera aucune marge de manoeuvre à une politique sociale. Elle est bien décidée à conserver à son immense profit ses privilèges et son pouvoir.
Alors qu'on célèbre l'anniversaire du front populaire, le gouvernement de coalition PS- Macron-"écolo-opportunistes", veut mettre en oeuvre une loi qui inverse l'un des ses acquis essentiels: l'application de conventions collectives dans le cadre protecteur d'une loi. la seule dérogation possible alors ne pouvait être qu'en faveur des salariés. Il faut cependant se rappeler que les accords Matignon de juin 1936 et les lois qui les ont accompagnés ont été le résultat d'une mobilisation considérable des salariés durant une grève de plusieurs semaines, et non d'un programme électoral. La loi- El MEDEF, elle, est destinée à assurer une protection pour le patronat. Manuel Valls a bien raison de vouloir que son parti change de nom, le débat politique y gagnerait en clarté. Parti capitaliste-néoconservateur serait une dénomination adaptée tant sur sa politique intérieure qu'étrangère, lui qui aime tant l'Arabie saoudite.
Outre la mobilisation pour le droit du travail et donc contre la loi-travail, exiger le respect de la démocratie et la transparence sur le fonctionnement de l'Etat est aussi une forme de mobilisation. Les événements récents ne peuvent que faire réagir des démocrates: enfants brutalisés devant un collège, policiers qui ôtent leur numéro de matricule et dont la violence semble échapper au cadre normal d'un Etat qui se dit démocratique. L'article publié hier par Libération doit susciter une réaction d'ampleur des citoyens.
http://www.liberation.fr/france/2016/06/05/un-manifestant-dans-le-coma-de-nouvelles-images-a-charge-contre-les-crs_1457507
Le 14 juin, nous défendrons dans la rue non seulement le droit du travail mais aussi nos libertés.